Le 1er juin prochain, à Vannes, 14 h, se tiendra une conférence organisée par le mouvement culturel breton sur la toponymie bretonne en danger.
S’il est toujours difficile de réagir sans trop de recul, nous savons déjà que le rouleau compresseur de la débretonnisation-francisation avance dans notre pays, comme s’il s’agissait d’un phénomène naturel.
Nous tenterons d’évaluer les dégâts avec les éléments dont nous disposons. Nous compterons sur l’OPAP qui dispose de moyens importants et qui accomplit un gros travail, pour croiser nos données et obtenir la photographie la plus fiable possible.
Nous avions la possibilité de ne pas réagir et de laisser faire.
Après tout, nos responsables politiques à la Région ont bien rappelé aux communes la nécessité de préserver la toponymie bretonne et émis récemment un vœu en ce sens.
Le souci est que les belles déclarations n’ont pas de prise sur la réalité lorsque les communes se retrouvent livrées à elles-mêmes et contractualisent avec la Poste pour prendre en charge l’adressage selon les normes nouvelles.
D’où la multiplicité des situations et un grand nombre de communes où on a fait n’importe quoi.
Encore doit on évoquer ici les injonctions contradictoires. Jusqu’au mois d’avril dernier, le syndicat mixte Megalis chargé de la fibre et présidé par Loïg Chesnais-Girard, affichait parmi les mauvaises pratiques la préservation de nos lieux-dits avec une numérotation !!! Certainement un couac administratif imputable à quelque fonctionnaire zélé.
Ce sont les raisons pour lesquelles nous avons décidé de ne plus subir. Lorsque la Bretagne ne résiste pas, elle crève !
Suite à la demande formulée par Koun Breizh à destination de l’UNESCO aux fins de classement à l’inventaire du patrimoine immatériel en danger de notre toponymie, les associations bretonnes signataires ont choisi d’organiser cette conférence du 1er juin pour interpeller encore les pouvoirs publics, dresser le bilan actuel et surtout, réfléchir à la manière de remettre les choses en l’état !!!!
Pour cela, il est indispensable que la région Bretagne prenne à bras le corps le sujet, pour dresser le bilan des atteintes à notre toponymie et proposer la régularisation adaptée à chaque commune, en lien avec les associations bretonnes.
Une débretonnisation est une débretonnisation de trop et nous devons lutter pied à pied
Le Président de la Région Bretagne est convié et nul doute que sa présence serait un signal politique majeur.
L’Unesco est également conviée ainsi que M. le Directeur général de la Poste, M. Philippe Wahl. Il nous semble que la mission de la Poste consiste davantage à relier les hommes qu’à détruire leur culture et identité.
Il est temps d’affronter les véritables problèmes.
Pourquoi nous complaisons-nous toujours dans des représentations idylliques de la Bretagne pour mieux fuir la réalité dérangeante ? C’est aussi vrai pour l’enseignement de la langue bretonne qui reste à un niveau trop faible -4% de nos enfants- et qui ne progresse plus vraiment.
Pourquoi la tendance est-elle ici toujours d’accepter de disparaître pour ne pas désobliger les nouveaux arrivants ? Dans certaines communes des débretonnisations de rue ont eu lieu au motif explicite que les nouveaux arrivants ne comprenaient pas le breton !
Il est temps d’afficher clairement qu’il revient aux nouveaux arrivants de s’adapter à ce que nous sommes, à notre identité. Et s’ils ne sont pas de cet avis, c’est peut-être qu’ils n’ont pas grand-chose à faire chez nous.
Si nous ne trouvons pas la force de réagir, on ne sauvera pas la langue bretonne. Nous avons déjà subi dans l’Histoire une violence psychologique terrifiante à l’école pour interrompre la transmission du breton. A cet égard, la République a bien des comptes à nous rendre. Une fois ce triste objectif accompli, c’est au territoire que le rouleau compresseur s’attaque désormais, comme si c’était une évolution naturelle.
Il est grand temps d’inverser ce processus mortifère et de remettre les choses en état.
Le 1er juin à Vannes, nous comptons sur votre présence.
Yvon Ollivier
auteur
7 | 0 | Tweet |
|