Le projet Breizh Amerika collective 2016 ?
J'ai suivi avec intérêt les précédentes éditions des projets de Breizh Amerika et je trouvais sacrément culotté de lier développement économique et échanges culturels, tant cette façon de procéder nous est assez étrangère (voire suspecte) dans l'Hexagone. J'ai pu me rendre compte par la suite que cela constituait un atout considérable pour mobiliser des réseaux et, dans la partie qui me concerne davantage, pour promouvoir notre culture (langue et musique) et notre (nos) identité(s). Quand Thomas Moisson avec qui je travaille depuis 2008 m'a proposé de rejoindre l'équipe de la tournée 2016, j'ai donc assez peu hésité !
Partager la musique de Bretagne avec un autre public ?
J'avais noté, au cours de précédents déplacements, que la musique « celtique », surtout dans le monde anglo-saxon, était souvent assimilée aux musiques de tradition irlandaise voire écossaise. Si, en Europe, le Festival Interceltique de Lorient a fortement changé la donne, il reste encore beaucoup à faire pour que nos spécificités soient plus facilement identifiables dans le concert des « musiques du monde » ou , pour mieux dire, des musiques d'inspiration populaire. Jouer aux Etats-Unis dans des lieux où on entend principalement du Blues, de l'Irish, du Folk et du Jazz est très enthousiasmant.
La langue bretonne ?
Dans le projet de la tournée, selon le vœu commun de Charles Kergaravat et des musiciens, des temps de travail et d'échange auront lieu pour mettre en avant notre langue, au-delà de son aspect purement musical. Je suis impatient d'échanger avec nos « cousins » cajuns et de croiser nos expériences notamment en matière d'enseignement et de transmission. Ils ont bien compris, me semble t-il, qu'une langue est bien plus qu'un simple outil de communication. D'autre rendez-vous importants sont prévus également, cela constitue une belle aventure, un « Cultural Big Trip » ...
Alex Asher ?
The cherry on the cake ! J'avais l'occasion, lors d'un bœuf mémorable à La Taverne du Roi Morvan à Lorient, de rencontrer Alex. Il avait tout pour me plaire : tromboniste hors-pair, ayant baigné dans les mêmes sources New-Orleans qui ont bercé mon enfance et une personnalité simple, directe et bienveillante. De l'humain, quoi ! Julien (Le Mentec), Thomas et moi-même avons hâte de l'entendre sonner nos gavottes (« montagnes » et … Aven, evel just !).