“Faites ce que je dis, pas ce que je fais” :
Les dimanches se suivent et nous réservent d'une semaine à l'autre les surprises ahurissantes d'un président en recherche de notoriété qui le sorte – enfin - des bas-fonds où il s'est précipité lui-même ! En effet, dans la semaine nous citions la conclusion du Premier Ministre Alexis Tsipras devant le parlement de son pays dimanche dernier. Une conclusion piquée au coin du bon sens : “Que la petite graine du référendum semée en Grèce, aboutisse un jour à une réforme du fonctionnement de l'Europe.”
Du coup, ce cher président s'est attribué le souhait de réformer l'Europe aidé en cela par ses troupes d'affidés, Manuel Valls en tête. Arrogance française oblige. Car réformer cette création en son temps porteuse d'espoir, portée par les six membres fondateurs que sont l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas en 1957, est aujourd'hui une tâche titanesque à prendre à bras le corps et en urgence. Mais pas à la petite semaine, tant l'économie de haute volée – et les milliers de lobbies qui s'en nourrissent - ont dominé cette Europe qu'elle en a oublié l'harmonisation fiscale et le droit du travail ! Pour ne citer que ces deux domaines dans lesquels “ Le plombier polonais” et la fiscalité irlandaise pour les entreprises par exemple, ont révélé bien des dissonances ! De plus, avec des dettes françaises grosses comme des montagnes, le président français veut mutualiser ces créances entre européens, noyer le poisson et continuer à donner des leçons au monde entier.
Tout ira bien “madame la marquise”, l'esprit de synthèse de Hollande va s'emparer d'autant mieux de ces réformes, qu'il hachera sur un coin de table le droit des citoyens à la démocratie, comme il le fait en France. Par exemple, les lois européennes protégeant les langues, cette France sentencieuse, bonne dernière avec la Grèce en ce domaine, se garde bien de les ratifier ; de même qu'elle a écopé de rudes pénalités en matière d'environnement. À croire que pour l'Europe ses langues valent moins que l'environnement. Une commission européenne de contrôle d'application des lois existe, elle n'a jamais contrôlé la France quant à ses langues régionales. Difficile de condamner un membre fondateur et aujourd'hui contributeur financier de son fonctionnement, c'est-à-dire juge et parti ! Bref ! Culture, environnement : il n'empêche que lors de la conférence à Paris de décembre prochain, Paris pérorera sur la protection de la planète… quant aux langues, elles attendront avec la même impudeur qui ne respecte pas les zones humides à N-D des Landes !
Autrefois Paris et sa cour royale, inspirèrent bien des fables à Jean de la Fontaine. Elles demeurent vérités permanentes en France parisienne dirigeante. Qui ne connaît ?
Un Paon muait; un Geai prit son plumage;
Puis après se l'accommoda;
Puis parmi d'autres Paons tout fier se panada,
Croyant être un beau personnage.
Quelqu'un le reconnut : il se vit bafoué,
Berné, sifflé, moqué, joué,
Et par Messieurs les Paons plumé d'étrange sorte;
Même vers ses pareils s'étant réfugié,
Il fut par eux mis à la porte.
Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
Qui se parent souvent de dépouilles d'autrui,
Et que l'on nomme plagiaires.
Je m'en tais; et ne veux leur causer nul ennui :
Ce ne sont pas là mes affaires.
Une Grenouille vit un Boeuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille,
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant : "Regardez bien, ma soeur ;
Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ?
- Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout. - M'y voilà ?
- Vous n'en approchez point. "La chétive pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.