Aureli Argemí i Roca est né en 1936, à Terrasa (Catalogne) dans une fratrie dont il est le 9ème. Son père, médecin, un catalaniste engagé et proche de l’ abbaye bénédictine de Monserrat, décède alors qu’il a seulement 9 ans. Il est alors confié à son parrain Dom Aureli ESCARRE, qui le fait entrer à l’Escalonia (manécanterie)de l’abbaye, où il poursuivra ses études. Il intègre alors la communauté bénédictine de cette abbaye, haut lieu de pèlerinage de la Catalogne. Il ira ensuite pour ses études supérieures à l’Université Bénédictine de Rome, puis deux ans à l’Institut Catholique de Paris.
A son retour, il est nommé secrétaire de l’ Abbé Marce, puis de l’Abbé ESCARRE, son parrain. En 1965, il accompagne ce dernier en Italie. Exilé par le gouvernement espagnol pour avoir publié en 1963 dans les grands quotidiens d’Europe dont Le Monde , une Tribune intitulée Un régime qui se dit chrétien, mais dont l’Etat n’obéit pas aux principes du christianisme . C’est l’un des rares prélats à avoir pris ses distances avec le régime franquiste. L’abbé ESCARRE au regard de son état de santé, est admis à revenir à MONSERRAT en 1967 mais va démissionner de son mandat d’abbé. Il décèdera l’année suivante.
Ayant perdu son mentor, Aureli ARGEMI va conserver sa foi et ses convictions catalanistes. Avec quelques grands intellectuels auxquels vont se rallier les représentants de minorités ethniques et culturelles d’Italie (Aoste, Sardaigne, Sicile, Frioul, slovènes de Gorizia), et les mouvements catalans, galiciens, basques, fonder en 1974, il fonde à Milan une ONG dénommée CIEMEN le Centre international ESCARRE pour les minorités ethniques et nationales, devenu le Centre Aureli ESCARRE pour les minorités ethniques et les nations. Le siège fut transféré, à BARCELONE après le retour de la démocratie en Espagne. Il poursuit encore son œuvre.
En 1985, il obtient du Vatican, sur sa demande, son retour à l’état laïc, pour se consacrer à CIEMEN. Avec l’aide de la Crida a la Solidaridad le mouvement de jeunes militants catalans. Des contacts sont alors pris avec les mouvements militants pour la reconnaissance des Nations sans Etat, et des Peuples en Europe.
Le CIEMEN va inviter à Barcelone une conférence de ces mouvements pour initier un projet sur les droits collectifs des peuples minorisés qui rassemblera plus de 40 délégations oeuvrant pour les droits collectifs de ces peuples. Les Bretons et les Gallois y seront présents. Ainsi naît la CONSEO en 1985 (le Conseil).
S'en est suivi un Comité de coordination pour élaborer une déclaration universelle des droits collectifs des peuples. Après plusieurs sessions entre 1986 et 1990, ce texte sera transmis au Haut-Commissariat des Droits de l’Homme de l’ONU et conduira à la Déclaration l’Assemblée générale de l’ONU sur les Droits des Peuples autochtones adoptée le 13 septembre 2007, créant ainsi un cadre juridique planétaire pour les peuples sans états, les minorités nationales et les langues minorisées.
En 1996, en tant que Président du CIEMEN, il suscite en partenariat avec le Pen Club International,, une Conférence Mondiale des Droits Linguistiques avec le soutien moral et technique de l’UNESCO qui élabore une Déclaration Universelle des Droits Linguistiques, parrainée par des personnalités internationalement reconnues parmi lesquelles sept prix Nobel de la Paix et trois Prix Nobel de Littérature.
Ce texte, porté à la Commission des Droits Humains de l’ONU et à l’UNESCO, est suivi par les rapporteurs qui observent les avancées et manquements des États membres concernant les discriminations en matière de liberté d’expression et de transmission des langues minorisées en péril. Le principe d’égalité des peuples est aujourd’hui acté, même s’il reste à le concrétiser.
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