Bernard Gestin, directeur de l'Institut culturel de Bretagne, part aujourd'hui en retraite. Né à Landerneau en 1948 où son père dirigeait une petite entreprises de menuiserie, Bernard Gestin y a fait ses études au lycée de l'Harteloire et au collège Charles de Foucaud à Brest, avant de partir à Paris, à l'Institut d'études politiques (Sciences Po) dont il est sorti en 1971. Il est alors entré dans la banque et a travaillé d'abord à la BNP à Paris, puis à Dakar. Passé à la Barclays, il a été en poste à Londres, puis il a été en poste à New-York chez Moodies. Revenu en Bretagne en 1997, il a travaillé plusieurs mois au Conseil régional, y réalisant une grande étude sur l'internationalisation de la Bretagne, avant de se voir confiée une étude en vue de la création d'une Fondation de Bretagne.
À partir des années 1970, Bernard Gestin a découvert l'œuvre de l'écrivain crétois Nikos Kazanzakis (1885-1957), dont il est bientôt devenu un connaisseur passionné. Il a été un des fondateurs de l'association des amis de Kazantsakis, a bien connu sa veuve Hélène et a préfacé plusieurs de ses livres édités en français.
Devenu directeur de l'Institut culturel de Bretagne à la suite de Bernard Le Nail en 2000, il a eu à assurer le déménagement des services de l'Institut de Rennes à Vannes et à faire face à une situation difficile du fait du déchaînement d'une campagne particulièrement haineuse alors menée contre la culture bretonne. Passionné de culture bretonne et parlant parfaitement le breton (et l'anglais), Bernard Gestin est aussi un polyglotte et un grand voyageur, qui a parcouru les divers continents et de nombreux pays du monde. Père de deux enfants, Bernard Gestin est le frère de Jean-Pierre Gestin qui a été pendant de longues années le créateur et le directeur des écomusées du Parc Naturel Régional d'Armorique. Très sportif, c'est un adepte passionné du kayak de mer.
À la demande du président du Conseil régional (qui assure près de 80 % du financement de l'Institut), Bernard Gestin n'a pas été remplacé, un regroupement des moyens humains et matériels de plusieurs structures dépendant du Conseil régional étant à l'étude. Un groupe de travail, composé de membres du conseil d'administration de l'ICB, va assurer l'intérim de la direction pendant quelques mois aux côtés du président Yvonig Gicquel. Cette incertitude quant à l'avenir d'une institution fondée en 1982 et qui a compté jusqu'à un millier de membres dans toute la Bretagne, suscite de réelles inquiétudes dans l'équipe permanente de six salariés, chez les membres de l'Institut et, plus largement dans le monde culturel breton.
Selon nos informations, le président Jean-Yves Le Drian devrait prendre des décisions à la rentrée de septembre et les rendre publiques en octobre dans le cadre d'un grand discours sur la politique culturelle régionale.
Philippe Argouarch