Communiqué de presse de l'Atelier Citoyen du vendredi 11 mai 2018
Le ministère de la Transition écologique a lancé le 26 avril une consultation publique sur un projet d’arrêté, modifiant l’arrêté du 24 avril 2006 portant restriction d’exploitation de l’aérodrome de Nantes-Atlantique. La consultation est ouverte jusqu’au 28 mai 2018 sur : (voir le site)
Le projet d’arrêté suit avec beaucoup de retard les recommandations de l’Acnusa pour tous les aéroports « acnusés » : la mise en oeuvre de ces recommandations était souhaitée avant l’été 2017… À Nantes, elle n’est prévue qu’en mars 2019… La restriction proposée concernera très peu d’avions mais les plus bruyants : en 2015, seulement 4 % des avions de la tranche 23 h - 6 h pouvaient être concernés par cette mesure (essentiellement fret et charters) ; en 2019 ils seront encore moins nombreux du fait du rythme de renouvellement des flottes.
Ce projet d’arrêté a reçu l’avis favorable de la Commission consultative de l’environnement de l’aéroport de Nantes-Atlantique le 22 septembre 2016 ainsi que celui de l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (9 novembre 2016).
Conclusion : qu’est-ce qu’on attend ? Cet arrêté doit être pris et mis en oeuvre au plus vite ; ce n’est qu’une mise à niveau tardive et tout à fait minimale de la situation du trafic nocturne sur Nantes-Atlantique.
Nous allons supposer que cette consultation ait un deuxième objectif : recueillir des avis sur ce qui serait souhaitable à Nantes-Atlantique concernant les vols de nuit.
Comme ce que nous avions exprimé dans le cadre de la médiation de 2017, le choix de conserver Nantes-Atlantique doit être accompagné d’un effort important pour limiter les vols de nuits.
La proximité de l'agglomération nantaise est un avantage important de Nantes-Atlantique mais il est de l’intérêt du plus grand nombre qu’en compensation, les vols nocturnes soient sévèrement restreints.
- une tarification dissuasive pour les avions bruyants ;
- un couvre-feu (23 h - 6 h) ;
- un plafonnement pour la frange 22 h - 23 h.
De nombreux aéroports importants connaissent de semblables restrictions de trafic nocturne, sans que cela nuise ni à leur croissance ni à leur rentabilité. Citons Beauvais, Bâle, Mulhouse, Orly, Frankfort…
Ces restrictions sont des décisions politiques.
Aujourd’hui à Nantes l’augmentation du trafic nocturne ne provient que de la maximisation du nombre de rotations d’avions domiciliés d’une compagnie low cost. Ceci peut tout à fait être évité :
- Beauvais, aéroport 100 % low cost, a un couvre feu ;
- Venise, pendant longtemps principale plateforme de Volotea, a un couvre-feu de 0 h à 6 h :
- (voir le site) pour Venise, page des départs ;
- (voir le site) pour Venise, page des arrivées.
Les 5 grandes compagnies low cost (Ryanair, EasyJet, Wizzair, Vueling et Norwegian) prospèrent sur des aéroports contraints comme Gatwick à Londres, Genève, Orly et affichent 10 ou 11 h d'utilisation par jour (Air France ne dépasse pas 8 h).
Enfin, nous profitons de cette consultation pour évoquer l’organisation de la large consultation publique sur le réaménagement de Nantes-Atlantique annoncée pour la rentrée 2018. Dans l’esprit d’exemplarité souhaité par les médiateurs, nous demandons que lors de cette prochaine consultation, plusieurs solutions soient proposées avec leurs avantages et inconvénients. L’Atelier citoyen a fourni un travail important sur le sujet, présenté dans huit cahiers thématiques. Nous avons beaucoup de solutions à proposer : trajectoires, catégorie d’ILS, implémentation de radar, plans d’approche, gestion des parkings, accessibilité et transports en commun, transparence de l’information…
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Signé L'Atelier Citoyen
Site web : (voir le site)
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Lancé en décembre 2014 et ouvert à tous, l'Atelier Citoyen travaille sur le réaménagement de l’aéroport de Nantes-Atlantique.
Association de dialogue, d'idées et d’expertises citoyennes. L’Atelier n’est pas une nouvelle association d'opposants à l'aéroport de Notre-Dame des Landes, mais bien un lieu de dialogue et de recherche des solutions alternatives pour sortir de ce problème pacifiquement.
L’atelier vise à conserver et optimiser l'aéroport actuel, en faisant appel aux connaissances, à l’intelligence collective et au bon sens de chacun. Il rassemble des experts et des citoyens soucieux de faire avancer ce sujet : utilisateurs, techniciens, pilotes, ingénieurs, architectes, sociologues, patrons, syndicalistes, riverains...
L’atelier comprend huit groupes de travail autour des thèmes suivants : l'aérogare, la piste, la circulation et les trajectoires aériennes, l'économie et les emplois, le plan d'exposition au bruit, les transports en commun, l'urbanisme et la finance.
Au-delà de cette question de l'aéroport nantais, il s’agit pour les participants de construire une société plus responsable, où chacun apporte ses compétences et son savoir-faire de manière complémentaire, en recherchant l’intérêt général.