La place est bonne à prendre vu le nombre de candidats qui s'étaient présentés à cette primaire de droite pour la présidentielle. Et ce fut la surprise, de taille ! Le challenger Fillon ayant viré en tête dimanche soir devant Juppé.
Quelle place donnent-ils à la démocratie républicaine ?
Quand Fillon, par exemple, dit :
“ Si les Bretons veulent une région pure, alors nous leur disons que nous ne sommes pas prêts à laisser dépecer la région Pays de Loire et surtout à ouvrir le débat sur le redécoupage des régions. Au XXIe siècle, nous avons autre chose à faire que ça ”.
Qui sont ces “ nous leur disons ” ? Car en 1941, nul ne nous a demandé notre avis quant à ce coup de hache sur la Bretagne ! “ nous ” ? - trop personnel pour être démocrate et si peu respectueux de la signature européenne de l'État français, un des membres fondateurs de l'Europe ? Est-ce avec autant de mépris de la démocratie que l'on réforme les structures d'un État ?
Car ces réformes structurelles, l'un comme l'autre des finalistes de dimanche prochain n'en ont que peu parlé… Dame ! " Passé le 'périph', y a plus rien à voir ”. Bof ! Vu de Paris… il y a la population qu'ils ont visitée, qu'ils connaissent… il n'est même pas permis d'en douter. Mais l'un comme l'autre candidat oublie qu'il s'adresse à des citoyens… majoritaires au-delà du “Périph”.
Bref, il y a illégitimité du découpage régional actuel car les lois qui le régissent sont liées à l'avis des citoyens de ces territoires.
Avis que Hollande et Valls ne leur ont jamais demandé. Pourtant, l’article 5 de la Charte européenne de l'autonomie locale le prévoit. Signée par la France. Car les peuples minoritaires historiques - un Européen sur 7 - de langues et de cultures différentes réunis par quelques dénominateurs communs dans un État, l'Europe y a pensé.
Aussi, les collectivités territoriales d'Europe ont unanimement condamné la France pour ce charcutage. Et aussi quelques cris d'orfraies “ républicains ” quant à cette découpe en coin de table entre Hollande et Valls avant la poire et le fromage, suivi d'un bel ensemble : “ Ce découpage sera revu et corrigé ” !
Mais cette campagne n'a que peu parlé de ce découpage pas plus que de décentralisation. À moins que, alternance ou pas, les élites enfourcheraient les mêmes chevaux antidémocratiques que ceux qui sont en ce moment en place ? Bref ! On voudrait bien savoir si, en ce novembre 2016, les citoyens que nous sommes sont au menu électoral ou pas.
Pour rappel, l'avis des Alsaciens effacés de la carte ! Les poilus de 14-18 doivent se retourner dans leur tombe :
“ Dans sa décision n° 2014-709 DC du 15 janvier 2015, le Conseil constitutionnel considérait qu'il ne lui appartenait pas d'examiner la conformité d'une loi aux stipulations d'un traité ou d'un accord international ".
De son côté, le Conseil d'État, dans sa décision du 27 octobre 2015, considérait que le juge ne contrôle que le contenu de la loi au regard des engagements internationaux de la France, et non sa procédure d'adoption.
En l'absence d'instance nationale capable de juger du respect par le Gouvernement français de l'article 5 de la Charte européenne de l'autonomie locale, le rapport du Conseil de l'Europe rappellera de façon unanime la France à ses obligations et engagements internationaux.
Bretagne ! Avec force, il faut redire l'unité demandée.