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L'ampleur du tribut humain des Bretons apparaît sur toutes les cartes
L'ampleur du tribut humain des Bretons apparaît sur toutes les cartes
une carte encore plus éloquente
une carte encore plus éloquente
- Agenda -
1918: un siècle après, encore des stigmates
Il est encore le temps, comme le fait Philippe Argouarch, de s'interroger sur cette boucherie inédite et surtout sur son empreinte persistante jusqu'à nos jours. C'est l'objet de 3 conférences à venir dans trois secteurs de la Bretagne occidentale.
Par Jean-Jacques Monnier pour Jean-Jacques Monnier le 14/10/18 10:51
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Des Bretonnes entrées en masse dans l'industrie où il fallait remplacer les mobilisés

On en toujours au bilan humain, terrible et toujours contesté. Suivant l'opinion de ses auteurs, il monte ou descend au gré des opinions. Quand on compare les recensements de 1911 et de 1921, le résultat est intéressant mais doit être corrigé à la hausse, puisque dans population bretonne où les jeunes adultes sont nombreux, nombre de ces derniers ont encore pu émigrer entre 1911 et 1914. Ils ne sont plus domiciliés en Bretagne. Leurs décès éventuels ne sont plus comptés en Bretagne. Il y a aussi tous les décès résultant de la guerre mais survenant après. On s'arrêtera à l'approximation des 150 000, sans exclure que le nombre soit plus élevé. Bien sûr, le rural affecté dans l'infanterie sera le plus touché par la mort ou la blessure. Les cartes de Mikael Bodlore jointes donnent une idée du prix payé, sans pour autant amoindrir le prix payé par d'autres départements ruraux.

La 92e conférence qui nous a été demandée à Olivier Caillebot et moi-même traitera surtout des conséquences de ce bain de sang: population vieillie, mal-être, alcoolisme, suicide, deux éléments nouveaux pour lesquels la Bretagne vire pour la première fois en tête. Les déséquilibres internes de la Bretagne s'accroissent, l'émigration reprend. Le recul de la langue par non transmission s'accroit. L'auto-dévalorisation de la culture bretonne favorise une modernisation -francisation forcenée, source de nouveaux traumatismes. Certains essaient bien de se tourner vers la modernité en gardant la bretonnité, mais les grands déséquilibres de la société bretonne sont désormais en place, accentués par la Seconde guerre mondiale. Le premier réveil est interrompu par la guerre suivante. Il reprend après la guerre sous les formes que l'on connaît mieux. Le psychiatre Kress a bien étudié les conséquences profondes de ces traumatismes dans la psychologie et le vécu des Bretons jusqu'à nos jours. 120 documents et deux extraits filmés viendront illustrer les chocs subis.

Ce sera l'objet de la conférence multimédia de Lanvollon de ce samedi 20 octobre (15h30), au Moulin de Blanchardeau, avec une étude particulière sur le secteur compris entre Guingamp et Saint-Brieuc.

Voir aussi :
Jean-Jacques Monnier est historien et écrivain.
[ Voir tous les articles de Jean-Jacques Monnier]
Vos 4 commentaires
Luigi Barsagli Le Dimanche 14 octobre 2018 12:54
Juste un détail, mais qui a quand même son importance vu la dimension historique du sujet : pourquoi mettre une carte des Régions de 1956-2014 pour parler des morts de 14-18, le tout avec en plus un rajout anachronique de l'Alsace-Moselle à la carte française de l'époque (d'autant qu'il s'agit là du nombre de morts français, sans les alsaciens donc) et une Bretagne réunifiée par enchantement ?
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Didier Lebars Le Lundi 15 octobre 2018 03:01
Il est une statistique que je trouve indispensable sur le % de victimes et les conséquences démographiques et sociales. ( Il est aussi indispensable de compter les blessés, les théories militaires disent qu'un blessés à charge est plus couteux qu'un mort pour le camps adverse ).
Il s'agit du % de morts d'une classe d'age.
Les études démographique prévoient le futur et mélanger les classes d'age sous estime le phénomène (biais que l'on retrouve couramment).
Ainsi si 25% d'un classe d'age a été tué, on peut prévoir 25% de baisse démographique, si on inclut tout le monde on obtient un 7% moins effrayant mais toujours 25% pour la démographie.
Concernant la polémique du nombre de victimes. Les sondages utilisent des échantillons et des panels. Sur base des monuments, il est toujours possible d'établir des échantillons fiables village par village.
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Jacques Le Lundi 15 octobre 2018 16:19
Je suis surpris par la récurrence de certains sujets en Bretagne, combien de morts en 14-18... un peu plus, un peu moins qui dit vrai... etc...
Mais à l'inverse, on évoque peu les préparatifs qui ont formé les esprits des enfants pour obtenir un tel résultat...
J'en profite pour rappeler l'excellent documentaire français qui évoque les bases et l'idéologie qui amena à la création de l'école publique (que nombre de profs bretons vénèrent) et aux morts des tranchées...
Preuve que même les Français sont capables d'avoir un regard critique sur cette période bien au delà de ce que le Mouvement Breton est capable de faire...!
Le texte de présentation du documentaire:
(noter les phrases surlignées... qui devaient amener un minimum de réflexion au sein de Mouvement Breton qui en a grand besoin).
Mourir pour la patrie : de l'école aux tranchées
La Première Guerre mondiale : plus d´un million de morts côté français, des villages entiers décimés, une cohorte d´éclopés, de gueules cassées. Comment expliquer le sens du devoir et l´esprit de sacrifice de ces hommes partis en 1914 vers un massacre sans équivalent dans l´histoire de France ? Ce film révèle comment "l´école publique, dès sa création, a préparé les jeunes Français à devenir de bons citoyens et de futurs soldats". "L´instruction laïque, gratuite et obligatoire n´avait pas comme seule mission l´apprentissage de la lecture, de l´écriture, du calcul". Entre 1871 et 1914, les manuels scolaires et les livres pour la jeunesse n´ont cessé de cultiver l´amour de la patrie, le sens du devoir et le culte du sacrifice. Mourir pour la patrie révèle comment, dans un même mouvement, "la France invente l´école publique et prépare ses enfants à la guerre"... Mêlant archives, scènes d´enseignement reconstituées et témoignages d´historiens, ce film se propose de dévoiler cet aspect méconnu de l´histoire de l´école publique, un éclairage indispensable pour comprendre l´incroyable obéissance des soldats Français face à l´horreur des combats de 14-18. Un documentaire réalisé par Jérôme Lambert et Philippe Picard Une production Flach Film Production
=> A quand le courage pour la suite de cette analyse sur l'évolution du mode de pensée des Bretons!
En clair, est-ce que la manière de penser des Bretons d'aujourd'hui est à classé au titre des stigmates issues de l'école publique qui jadis amena nos arrières-grands parents à mourir en masse comme les Algériens et les Sénégalais, qui tous affirmaient défendre une ''patrie'' commune issue d'un endoctrinement à l'école...!
=> Aujourd'hui nous avons Diwan qui s'interdit d'enseigner l'histoire de Bretagne aux enfants par mimétisme de l'école publique... Est-ce un stigmate issu de cette époque?
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Jean-Jacques Monnier Le Lundi 15 octobre 2018 20:03
Commentaire très intéressant. La critique finale des écoles Diwan paraît injustifiée. Pour demeurer gratuite, donc accessible à tous, Diwan doit signer des contrats d'associations avec l'Etat et donc suivre les programmes officiels. Financer des cours d'histoire de la Bretagne relève du choix et des moyens de Diwan. Mais dans toutes les écoles, les enseignants d'histoire peuvent s'appuyer sur des exemples bretons, donc enseigner l'histoire bretonne intégrée à l'histoire générale. Pourquoi ce n'est pas plus mis en pratique, c'est un autre débat que l'empreinte de la guerre 14-18 !
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