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Appel pour un OUI breton à la constitution européenne
Appel pour un OUI breton à la constitution européenne Le texte soumis au référendum est à la fois un traité et une constitution. Un traité entre les Etats qui restent souverains à l’intérieur de leur frontière dans de nombreux domaines et par la règle de l’unanimité. Une constitution, par la Charte
Par Émile Granville pour Action Pays de Redon le 5/05/05 23:09

Appel pour un OUI breton à la constitution européenne

Le texte soumis au référendum est à la fois un traité et une constitution. Un traité entre les Etats qui restent souverains à l’intérieur de leur frontière dans de nombreux domaines et par la règle de l’unanimité. Une constitution, par la Charte des droits fondamentaux, la règle de la majorité qualifiée, un président européen qui à l’avenir devra naturellement être élu au suffrage universel. Le traité confère à l’Union européenne un caractère confédéral. Déjà, plus de 60% des lois françaises sont d’origine européenne, 40 % du budget européen est consacré à l’agriculture et nous avons l’euro. La constitution renforce le parlement européen élu au suffrage universel et permet l’intervention des députés nationaux. Ensuite : aux opinions publiques de se mobiliser, aux électeurs d’élire les députés de leur choix !

La constitution, elle, nous rapproche peu à peu de l’Europe fédérale. Voilà tout l’intérêt pour les Bretons: devenir des citoyens européens ! Voilà tout l’intérêt pour la Bretagne qui a besoin de bénéficier d’un statut d’autonomie équivalent à celui de la majeure partie des Régions européennes. Certes, l’exception centralisatrice française aura encore longtemps la vie dure et la Région Bretagne tronquée de la Loire-Atlantique devra encore se contenter des quelques 3 % de financement public attribués à l’ensemble des régions françaises. Mais, la seule chance des Bretons de s’en sortir, c’est l’Europe ! Car à terme, la France, de plus en plus isolée, devra s’aligner sur les standards démocratiques européens et respecter les identités régionales. L’enjeu des autonomies régionales est d’abord d’ordre économique. La Bretagne à la pointe ouest du continent européen à besoin d’une réelle force politique pour faire face à l’ouverture de l’Europe à l’est, pour tirer profit de la mondialisation, défendre son modèle sociétal et reconstruire son réseau de solidarité suite au désengagement de l’Etat. La reconstruction des services publics ne pourra se faire désormais qu’au niveau régional. A condition de disposer justement d’un vrai pouvoir régional comme en Catalogne, au Pays basque, au Pays de Galles ou en Ecosse.

L’Union Européenne a rappelé à la France à plusieurs reprises ses manquements au respect de l’environnement : le respect de la biodiversité avec le réseau Natura 2000, la pollution de l’eau par les nitrates et les pesticides en Bretagne. Les communes bretonnes ont bénéficié aussi de fonds structurels européens. Un soutien financier bienvenu en Bretagne vu la faible autonomie financière des associations et des collectivités bretonnes … Est-ce que le libéralisme tourné uniquement vers le profit financier se soucie d’équilibre entre les territoires, de culture, de lutte contre la criminalité, de santé publique, de qualité de l’eau ? Non ! Alors, pourquoi dire encore que l’Union européenne ne serait que du libéralisme ? L’Union européenne, c’est d’abord un grand projet humain social et démocratique. Les tenants du non sont pour la plupart des souverainistes de droite ou des socio-étatistes de gauche. C’est à dire les défenseurs du repli identitaire sur l’Etat-Nation incapable aujourd’hui de répondre à tous les enjeux sociaux modernes. Au contraire, la Bretagne a besoin de se libérer du carcan souverainiste : sa vocation est internationale ! Les Bretonnes et les Bretons ont tout intérêt à voter massivement oui pour se construire un nouvel avenir en Europe.

Emile Granville, le 5 mai 2005.

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