Vendredi 4 janvier, le Maire de Vannes a tenu à présenter personnellement à la presse Gildas Le Boterf, le futur directeur du tout jeune théâtre « Anne de Bretagne » .
Une présentation attendue, après la polémique initiée par Vincent Colin, le metteur en scène, qui s’était vu confier la programmation de la saison 2007 / 2008. Ses vives critiques évoquant des « manœuvres politiciennes » - relayées par Ouest France et Le Télégramme - l’avaient conduit à poser sa démission. « On a 48 heures pour maudire un juge » lui rétorque François Goulard, qui déclare cependant « comprendre son amertume » . Profitant de la présence des journalistes, il lui lance même un message d’apaisement : « je souhaite qu’il revienne, car il réalise des productions de qualité » .
Mais c’est bien Gildas Le Boterf, l’actuel directeur de la scène nationale de Blois, qui prendra les commandes du tout nouveau théâtre. Avec ses 800 places, c’est même le plus grand théâtre de Bretagne. La Mairie a donc fait le choix d’un homme d’expérience, au parcours très riche. Tour à tour professeur de philosophie à Tahiti, scénariste à Los Angeles, ou encore directeur d’un centre de loisirs au Havre, ce quinquagénaire - Morbihannais d’origine - est un homme de passion. Un homme direct, qui n’hésite pas à dire que « la ville de Vannes faisait des choses, mais ses créations ne circulaient pas en France » . Son objectif premier est donc d’amener Vannes « dans les 10 ou 20 théâtres qui comptent en France » . Et pour cela, la ville aligne un budget de 600.000 euros, avec l’ambition que le théâtre devienne Scène Nationale. Un label qui permet d’obtenir d’importantes subventions de l’État.
En ralliant Vannes (54.000 h), Gildas Le Boterf va pourtant travailler avec un budget inférieur de 25 % à celui dont il disposait à Blois (52.000 h). « Jack Lang avait l’habitude de bien se servir... » glisse François Goulard, « pour sa ville, attention ! » ajoute-t-il aussitôt. En matière de joute politique, 2008 s’annonce être un bon cru...