Comme toujours à la veille d'élections importantes, le PS réactive son programme en cache "B5 or not B5 " pour ratisser large et piper des voix du côté du "vote breton". Ne fut-ce pas le cas en 1981 avec le B.R.E.I.S., qui promettait la Réunification mais qui disparut sans laisser d'adresse dès que "Fañch Mitt" fut élu. On appelle cela de l'escroquerie, en langage économique. En politique, c'est normal et c'est même récurrent.
Cette fois c'est la fédération 44 du Parti socialiste qui a été chargée de monter l'opération. Elle a décidé "de relancer le débat sur la question du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne...Le 10 décembre, les militants seront amenés à se prononcer sur deux textes" .
Le 10 décembre, à la veille de Noël, trois mois avant les élections régionales de mars Qui est capable de croire à la pertinence d'un tel "débat" A la sincérité d'une telle entreprise Ce procédé contestable soulèvera d'ailleurs des ricanements du côté de l'extrême-droite et de l'extrême-gauche française.
Revenons quand même sur l'attrape-vote.
Le premier texte, proposé par le bureau fédéral du PS44, propose "la construction d'un nouvel espace dynamique" B4+PdL, car B5 est "trop réductrice au regard des enjeux".
Le second texte, minoritaire mais raccoleur, souligne le caractère "artificiel" des PdL et du Grand-Ouest. Il ne craint pas de fustiger "les fiefs taillés sur mesure pour les barons du gaullisme et aujourd'hui entre les mains de leurs héritiers (De Rohan, Raffarin et Fillon, eux aussi attachés à leur domaine)..."
C'est oublier un peu vite que Ayrault, Evin, Batteux, Auxiette sont tout autant "attachés à leur domaine" que leurs homologues de droite. Cet argument typiquement politicien suffirait à lui seul à discréditer cette initiative PS de dernière minute.
Ce second texte, signé Mareschal et Croupy, n'a d'ailleurs aucune chance de passer la rampe. Ce n'est que de la poudre aux yeux. C'est en juillet 2001, après la grande manifestation unitaire de Nantes, que le PS aurait dû se prononcer. Il ne l'a pas fait, par lâcheté politique. Qu'il feigne de le faire maintenant relève de la pure tactique électoraliste. C'est certainement la conclusion de tout observateur impartial.
AberLiger.
20/11/03.
(D'après Ouest-France, 20/11/03. Editions PdL. page L.A.
"Bretagne : Un référendum interne au Parti socialiste").