Le Comité scientifique algues vertes a rendu son avis sur les deux projets Baie de Lannion et Baie de Saint-Brieuc, proposés pour lutter contre les marées vertes. Les scientifiques soulignent que les projets « proposent des actions dont l'ambition globale risque d'être insuffisante pour réduire de manière suffisamment drastique les pertes d'azote nitrique vers les eaux et in fine obtenir des résultats tangibles sur la réduction des marées vertes » .
L'UDB n'est pas surprise de ces conclusions qui confirment l'analyse et le vote de ses élus régionaux qui s'étaient abstenus le 5 février 2011 sur l'accompagnement du Plan algues vertes de l'État. L'UDB demande le passage du contrôle administratif au contrôle technique indépendant, basé sur l'équilibre de fertilisation, et l'abandon des plafonds de fertilisation qui autorisent tous les débordements.
Les scientifiques rappellent que « les méthodes retenues dans ces deux projets ont déjà été utilisées pour plusieurs d'entre elles dans les programmes d'action précédents et se sont avérées insuffisamment efficaces » , malgré un investissement de plus d'1,5 milliards d'euros en 25 ans ! Ils estiment que « les efforts entrepris aujourd'hui semblent avoir peu de chance d'aboutir aux objectifs escomptés en 2027 par le plan algues vertes, à savoir le bon état écologique des cours d'eau. »
Le projet de baie de Lannion, fruit d'une réelle dynamique territoriale, fondé sur la conversion à un système bovin herbager semi-extensif, a été validé. Le projet de baie de Saint-Brieuc, non ! En effet, proposer dans un contexte d'élevage intensif un plan de lutte basé sur le développement des unités de méthanisation , sur les investissements lourds dans les bâtiments agricoles et dans les stations d'épuration (alors que celles-ci ne sont responsables de moins de 5% des quantités d'azote rejetées), relève de la supercherie intellectuelle.
Le Comité scientifique rejoint les conclusions du Préfet Fargeas dans son rapport de septembre 2009 qui estimait que seule une remise en question des pratiques agricoles intensives actuelles, cultures et élevages, peut entraîner à moyen terme une évolution positive et significative de la situation !
Pour l'UDB, le désastre économique des filières porcine et bovine démontre la nécessité d'une agriculture nouvelle au service des agriculteurs et des territoires.