Cet ouvrage défend l'idée d'un héritage celtique en Armorique.
- Introduction (Extrait) :
" Vous avez dit « Celtique ? » La question de l’héritage celtique est sensible en Bretagne, mais de quelle réalité parle-t-on ? La controverse a pour origine le retrait du parrainage d’Alan Stivell de l’exposition au Musée de Bretagne aux Champs Libres, deux mois après son inauguration sur les réseaux sociaux, le 20 mai 2022. Alan Stivell soutient alors que l’identité Celtique est une réalité et non un mythe. Du côté du Musée de Bretagne, « il n’y a pas de filiation directe entre les faits culturels d’aujourd’hui et ceux des populations de l’Antiquité. » Interrogée sur l’identité celtique, Manon Six, conservatrice et commissaire de l’exposition déclare que : « Il y a des faits tangibles, scientifiques, mais aussi une construction de cette identité qui n’est pas scientifique. L’héritage celte est à la fois une réalité historique, et un concept à la mode, un produit marketing qui fait vendre, un lieu commun. » Les propos d’Alan Stivell sont rapidement relayés par le sociologue Ronan Le Cloadic, ancien président fondateur de BCD (Bretagne Culture Diversité), dans une large tribune intitulée : « manipulation idéologique au Musée de Bretagne » publiée sur le Club de Mediapart le 29 juin. Yann-Vadezour ar Rouz, un enseignant breton, dénonce lui aussi, le 23 juillet, une « stigmatisation de l’identité bretonne » sur le site « Justice pour nos langues ». Enfin l’historien Erwan Chartier et le linguiste Hervé le Bihan retirent leur caution scientifique de l’exposition. Déjà en 2015, l’exposition « Celtes : art et identité » à Londres au British Museum se trouvait au cœur d’un débat passionné, le journal The Gardian titrant même : Celts-Art and identity review : an unintentional resurrection (« Les Celtes, Art et identité : une résurrection involontaire »). Le texte signé par des universitaires de Rennes 2, en octobre 2022 sonne comme un couperet : « l’histoire n’est pas un savoir figé. Elle ne cesse de se renouveler à l’aune des nouveaux questionnements de la recherche, de la découverte de nouvelles sources, du constant réexamen de savoirs accumulés qui n’ont pas à être canonisés. C’est sa vocation, dût-elle, pour cela, déranger, ébranler quelques certitudes et susciter, parfois, un certain inconfort » et d’ajouter : « Une exposition peut susciter le débat et la critique, mais le principe de discussion doit s’imposer et, aucun censeur ne devrait se croire en droit d’exiger le retrait ou la correction d’une exposition qui lui déplaît ? » Récemment, de façon plus radicale, le journaliste britannique Simon Jenkins, a appelé « à bannir pour de bon l’usage du terme : “Celtes” dans un article intitulé : It’s time to banish Britain’s Celtic ghosts » dans la revue The New Statesman, parue le 12 octobre 2022. C’est oublier un peu vite qu’il appartient au stock onomastique de l’Antiquité. Dernier rendez-vous en date, le Colloque consacré à la Bretagne celtique lors du Festival Interceltique de Lorient en août 2023 a tenté de concilier les contraires.
Conclusion (Extrait) :
"Glas « bleu, vert et parfois gris », l’identité des Bretons est façonnée par la mer. Cette influence maritime s’étend également aux Celtes qui ont habité l’Armorique, une région dont le nom signifie « pays devant la mer », ainsi qu’aux peuples de l’âge de bronze, dont les circuits d’échanges s’étendaient à l’ensemble de la façade atlantique. Tous ces peuples avaient également en partage les langues d’une même famille linguistique".
Quatrième de couverture :
Vous avez dit Celtique ? Le terme de Celtes légué par l’Antiquité grecque, de même que celui des Gaulois pour les Romains, ne se confond pas avec l’identité celtique. L’identité des « pays » ou des « nations » celtiques, telle qu’on la considère aujourd’hui regroupe la Bretagne, la Cornouailles, le Pays de Galles, l’Ecosse, l’île de Man et l’Irlande voire de la Galice en Espagne. Elle ne remonte pas au-delà du XVIIIe siècle. C’est en effet Edward, Lhuyd, un linguiste gallois, en 1707 qui, le premier, emploie le terme de « celtique » en tenant compte de la parenté des langues entre le breton, le gallois et le gaélique. L’ethnonyme des « Celtes » est un concept spatial plus large, que les Grecs appliquaient aux populations situées aux confins du monde occidental de leurs civilisations, entre l’Europe centrale et de l’ouest. Ce concept est-il cependant valide pour appréhender la diversité de ces peuples à l’époque protohistorique ? À défaut d’identité ethnique, l’identité des Celtes était-elle cependant culturelle ? Cet ouvrage interroge la présence d’une aire culturelle celtique. Il pose la question du lien culturel des Celtes en Armorique dans la continuité du complexe des rites funéraires à sépultures individuelles du IIIe millénaire avant notre ère et de la perception de cette identité au Moyen Âge. La démarche tente de concilier les définitions de l’archéologie, la linguistique, l’histoire de l’art et les apports issus des découvertes récentes de la génétique.
Auteur(s) : Mickaël Gendry
Éditeur : Yoran Embanner
Distributeur : Coop Breizh
Date de parution : 05/07/2024
EAN : 9782367850597
Disponibilité : Disponible
Nombre de pages : 336 pages
Dimensions : Longueur 15,5 cm ; Largeur 12 cm ; Épaisseur 3 cm
Poids : 300 g
Support principal : Grand format
Infos supplémentaires : Broché
Genre : Essai historique
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