Avec sa phrase sur les Gaulois, Nicolas Sarkozy a dit une grosse bêtise, une énormité.
Mais ce n'est pas une découverte pour tous ceux qui savent depuis longtemps que l'enseignement de l'Histoire est souvent chez nous un moyen de faire croire que la France est une création naturelle, la création d'un espace naturel par le biais d'un cheminement naturel au travers de l'Histoire avec ses frontières naturelles.
On ne peut donc que se féliciter aujourd'hui des réactions de certains responsables politiques face aux propos simplistes d'un ancien président de la République. On ne peut que se réjouir que des historiens rappellent ce qu'il y a derrière le mot de Gaulois. Il y a de la diversité, des peuples différents. C'est le conquérant romain qui les a mis dans le même sac ; et c'est à partir de là que l'on a cherché il y a plus d'un siècle à forger un roman national.
Cependant, il serait bon que les responsables politiques qui, aujourd'hui, raillent les propos de Nicolas Sarkozy, se souviennent qu'il y a peu certains d'entre eux utilisaient aussi l'Histoire et sa simplification pour étayer leurs thèses et leurs propositions.
Pour les uns c'était Jeanne d'Arc, pour les autres Charles Martel ; et on pourrait citer ainsi d'autres exemples d'une Histoire simplifiée et récupérée à des fins politiciennes.
Les propos de Nicolas Sarkozy ne sont malheureusement que le résultat d'une ambiance particulièrement malsaine qui se traduit souvent par des interprétations simplistes de l'Histoire.
Cela revient à dire que nous avons aujourd'hui une classe politique qui n'est pas capable de penser un avenir différent, incapable de porter un projet. Alors elle ne cesse de se lancer à la recherche de faits et de personnages symboliques, parfois contestables et caricaturés, souvent romancés.
Que l'Histoire soit un appui pour penser l'avenir, nul n'en doute, et certainement pas moi.
Mais que l'Histoire manipulée serve à masquer l'absence d'audace politique et de projet, c'est inquiétant.
Si certains se plaisent à accuser Nicolas Sarkozy de simplifier, ils sont responsables comme lui de la négation de la diversité linguistique et culturelle qui existe en France.
Nous sommes le seul pays démocratique qui ne reconnaisse pas sa diversité linguistique dignement, c'est-à-dire incapable de voter une loi pour sa protection et son développement.
Sur ce plan, tous les candidats se valent. Je suis le seul à défendre le principe d'une République qui soit respectueuse des langues et des cultures qui l'on faite ! Dans les manuels d'histoire c'est une réalité toujours absente, tout comme dans les discours des Sarkozy, Juppé, Hollande, Le Pen, Mélenchon et autres.
Christian Troadec, candidat à l'élection présidentielle 2017