Au pire moment, Noël et les fêtes de fin d'année, les nombreux parcs à huîtres de la Baie de Bourgneuf ont été interdits à la vente.
Un arrêté de la préfecture de la Loire-Atlantique a été pris interdisant la mise en vente d'huîtres sur le marché dans la zone géographique du nord de la baie de Bourgneuf (la partie bretonne de la baie), suite à de graves intoxications alimentaires.
Une cinquantaine de personnes, dont des pompiers qui ont dû être hospitalisés, ont été intoxiquées par des huîtres de la baie contaminées par le norovirus. Il s'agit principalement de pompiers réunis pour un dîner lors de la Sainte-Barbe des sapeurs-pompiers de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. (Vendée).
Ce sont 56 professionnels qui travaillent dans cette zone qui ont dû retirer leurs produits de la vente. Oui une importante partie de la production d'huîtres en France.
C'est quoi le norovirus ? Un virus de la gastro qui se propage principalement dans les excréments. Les intoxications augmentent au Royaume-Uni, aux USA et en France. Un ostréiculteur qui n'a pas voulu être nommé voit quatre raisons à cette grave dégradation du milieu marin.
1) Il accuse la préfecture de signer des permis de construire dans le marais breton sans vérifier les capacités des stations d'épuration. Mal entretenus ou sous-dimensionnés, ces dispositifs d’assainissement sont, selon lui, « défaillants ». Ils rejettent trop de matière organique dans les eaux de la Manche ou de l’océan Atlantique, dégradant la qualité des eaux, d'une façon moins visible que les algues vertes mais bien plus dangereux.
2) La construction de porcheries dans des zones humides inondables.
3) La météo extrêmement pluvieuse cet automne a fait déborder les canaux du Marais breton et a drainé des pesticides et des lisiers utilisés dans des exploitations agricoles en particulier pour la culture du maïs. Sans même parler des stations d'épuration qui doivent dégorger leurs bassins trop pleins.
Un réchauffement de l'eau de mer dû au réchauffement climatique qui ne favorise pas la bonne santé des huîtres. Certes mais des ostréiculteurs ont perdu toutes leurs productions quand l'eau était à 13°.
« Depuis une trentaine d’années, on voit que la qualité de l’eau sur le littoral se dégrade [...] En 1983, entre 70 et 75 % des huîtres étaient récupérées. Aujourd’hui, ce taux a chuté à 20-22 %, avait déclaré en 2022 Goulven Brest, alors président du Comité régional de la conchyliculture Bretagne nord (CRCBN).
Au début des années 2000, une huître « triploïde » est arrivée sur le marché. L’Ifremer a contribué au lancement de la production. Le mot qualifie une particularité génétique qui confère au mollusque un atout majeur : il est stérile, donc jamais laiteux. Environ 80 % des huîtres qui sortent des écloseries sont à présent triploïdes. Les consommateurs sont ravis. Fini d’en manger uniquement les mois en r ; on s’en régale toute l’année.
Beaucoup se posent des questions ? et si cette huître stérile avait aussi perdu sa résistance aux virus ?
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