Le succès d'une start-up est souvent lié à une symbiose entre des universités et des entrepreneurs, c'est certainement le cas de Google avec l'Université de Stanford mais avant eux de Hewlett-Packard sorti de la même université et de tant d'autres success stories de la Silicone Valley. Une autre garantie de succès est souvent l'open source, c'est le cas du World Wide Web créé en 1993 par le chercheur britannique Tim Berners Lee qui a donné les protocoles à tous. Sans doute le plus grand projet open source au monde et aussi le plus formidable. Finalement, il y a le facteur humain si important, les trois E comme disent les Américains : Education, Expérience et Enthousiasme.
Basée à Nantes, une équipe de 250 personnes a, en moins de 5 semaines, mis au point un respirateur artificiel bon marché, appelé le MAKAIR, pour moins de 1 000 euros, en passe d'être homologué. Un respirateur artificiel coûte normalement environ 45 000 euros et est conçu pour traiter toutes sortes de pathologies respiratoires alors que le MAKAIR est conçu pour traiter uniquement les malades du COVID-19. Vue l'urgence face au Covid-19 et la pénurie de respirateurs en France et à l'étranger, ces ingénieurs ont décidé de mettre au point bénévolement une machine simplifiée et bon marché. L'équipe comprend des startupeurs, des professeurs de l'Université de Nantes et des CHU de Nantes et de Brest, des ingénieurs, ainsi qu'une collaboration avec la région Rhône-Alpes, la région Pays-de-la-Loire et la ville de Nantes qui apportent un soutien financier.
A l'origine du projet, le collectif : Makers for life, comprend Quentin Adam de Clever Cloud et Baptiste Jamin aussi de Nantes, le fondateur de CRISP mais aussi le professeur Pierre-Antoine Gourreau de l'Université et le CHU de Nantes. A noter des ingénieurs de Brest comme Valérian Saliou (cofondateur de CRISP), Vincent Le Cunff (de TRONICO) ou Clément Nicot (de RTSYS) et aussi la présence de Grégory Thibord, responsable de la communication, qui a mis à disposition du collectif le Palace, un espace de coworking nantais.
Le professeur du centre de réanimation et de médecine intensive, Erwan L'Her , du CHU de Brest, aussi chercheur au laboratoire de traitement de l'information médicale de Brest (LATIM) a testé le produit et est "très favorablement impressionné par la conception interne du produit". "C'est très robuste, il y a vraiment que l'essentiel, mais tout l'essentiel" a déclaré le chercheur.
Tout le projet, sauf les pièces d'origine externe, est open-source c'est-à-dire que les plans des pièces produites par des imprimantes 3D sont disponibles sur ce site
Plus de 50 respirateurs ont été construits. Les essais cliniques commencent sous la supervision du CHU de Nantes. Ils seront validés, ou pas, par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).