Le 8 février 2007 lors de la soirée d'inauguration du château des Ducs de Bretagne, Jean-Yves Bourriau, président de Bretagne Réunie, a remis à M. Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, la lettre suivante :
Monsieur Jean-Marc Ayrault Député-Maire de Nantes
Monsieur le Député-Maire,
Nous vous remercions de nous avoir invité à l'inauguration du château des Ducs de Bretagne et nous tenons beaucoup à vous exprimer nos félicitations les plus vives pour la restauration d'un monument qui redevient le joyau principal, avec la cathédrale Saint-Pierre, du patrimoine nantais. A notre sentiment de gratitude pour les acteurs de la restauration se mêle cependant une inquiétude pour l'usage qui sera fait de ce château dont la haute valeur symbolique lui confère une place exceptionnelle dans le cœur des Nantais et des Bretons en général. La source de cette inquiétude se trouve dans le fait que le découpage régional place le château des Ducs de Bretagne en dehors du territoire officiellement reconnu comme breton. De ce fait la région Pays de la Loire a co-financé sa restauration, ce que nous estimons un bon emploi de notre impôt régional.
Cependant les responsables des Pays de la Loire auront-ils l'élégance de respecter l'appartenance du château au patrimoine historique breton en s'abstenant de marquer le monument de façon visible (panneaux, logos sur les plaquettes touristiques, etc)? Nous en doutons au vu de leurs efforts pour tenter de faire accepter par la population de Loire-Atlantique une région arbitrairement imposée.
L'inextricable contradiction dans laquelle sont plongés les acteurs de la restauration du château provient du fait qu'une région administrative en panne d'identité se trouve en situation d'annexer un élément central d'un patrimoine n'appartenant pas seulement à Nantes ou à la Loire-Atlantique, mais bien à l'ensemble de la population de la Bretagne. Il sera bien difficile d'expliquer aux visiteurs que le château des Ducs de Bretagne est en quelque sorte expatrié en Pays de la Loire, surtout que cette appellation désigne le Val de Loire et ses châteaux. L'image de Nantes est ainsi brouillée par le télescopage entre son appartenance à la Bretagne et son inclusion dans une autre région administrative, elle-même mal identifiée.
Seule la réunification permet de tout clarifier en mettant fin à la division de nos forces sur tous les plans, notamment économique. Quant au patrimoine, ce sera au Conseil Régional de Bretagne d'apporter la contribution financière de l'ensemble des Bretons à l'entretien des grands monuments historiques nantais.
Nous attendons de vous, Monsieur le Député-Maire, que vous agissiez en ce sens pour qu'une solution démocratique soit apportée à la demande d'une forte majorité des citoyens de Nantes et de Loire-Atlantique.
Nous vous prions de croire en nos meilleurs sentiments bretons et républicains.
Le président de Bretagne Réunie, Jean-Yves Bourriau