Avant l'arrivée de Bob Marley, la plupart des Américains ne savaient même pas que la Jamaïque existait... et puis tout a changé le jour (en 1973) où une radio est sortie du corpus anglo-saxon rock et jazz et a passé du reggae alors complètement inconnu.
C'est un peu dans cette tradition que Charles Kergaravat, le fils d'un Breton émigré aux États Unis, qui vit et travaille à New York, mais garde un contact étroit avec la Bretagne et la culture bretonne et qui vient d'épouser une Lorientaise, a lancé le projet "Breizh Amerika". Charles Kergaravat se bat depuis toujours pour faire connaître la Bretagne en Amérique "la Bretagne mérite d'exister là-bas" proclame-t-il à tous, rappelant "le lien naturel existant entre la Bretagne et l'Amérique".
Breizh America veut faire connaître la Bretagne grâce à sa musique. "Faire des échanges avec une musique innovante" ... "la langue universelle c'est la musique", déclare Charles Kergaravat. Armor Lux et la Région sont partenaires.
Pour épicer le projet, Charles Kergaravat a eu l'idée de lancer un mixte musique-bretonne / musique des Caraïbes / Amérique Centrale, celle des Garifunas. Les Garifunas, qui vivent aujourd'hui au Belize, représentent aussi une culture en voie de disparition. Il a découvert de nombreux points communs entre Bretons et Garifunas : peuples de la mer, peuples colonisés etc. Il n'est pas le premier à faire ce rapprochement, la dernière (2014) est l'étonnant Breizh Kabar ( voir notre article ) un mixte de musique de bagad avec le maloya de La Réunion. Breizh Kabar s'est produit avec succès à la Fête des Brodeuses de Pont-l'Abbé et au FIL en 2014.
Charles Kergaravat était à Quimper mardi, où, avec Bernez Rouz de Ti ar Vro, - avec qui il s'est associé pour promouvoir un tour en Bretagne - ils ont présenté le projet à la presse.
Breizh Amerika vient d'effectuer une sorte de Tro Breizh des lieux britto-américains : Auray où Benjamin Frankin a débarqué en 1790 lors de son voyage en France pour demander de l'aide, Brest où l'armée américaine a débarqué en 1918 pour apporter son aide. Gourin, où il y a eu la plus forte concentration de départs de Bretons vers l'Amérique. Rappelons aussi que c'est un Américain, en 1864, qui est à l'origine de l'école de peinture de Pont-Aven. Le peintre américain Bacon s'arrêta par hasard à Pont-Aven lors d'un voyage en Europe. Impressionné par les couleurs, les costumes, les paysages et la lumière unique, il s'en fit l'ambassadeur auprès de ses amis parisiens et américains.
Les échanges culturels entre la Bretagne et l'Amérique ont repris depuis trois ans avec une présence tous les ans d'un bagad à la Saint Patrick de New York.
Il est intéressant de signaler que si l'Australie a été invitée au festival interceltique de Lorient, les États Unis, lieu de 150 festivals inter-celtiques http://www.transceltic.com/celtic-festivals-usa n'y ont jamais été invités.
Breizh-Amerika rappelle aussi que les États Unis en Bretagne, c'est 108 entreprises et 16.752 emplois dont plus de 5.000 dans le 44.
Il y aura un concert le vendredi 3 avril, à Ti ar Vro à Quimper, avec l'ensemble créé par Breizh America. Le collectif comprend deux chanteurs de kan ha diskan, Alain Le Clère et Armel An Hejer, ainsi que l'accordéoniste Thomas Moisson et le guitariste Gaétan Grandjean.
Ils seront à côté du Garifuna Drum Band, percusions, saxophones et guitares. Sur le site web on peut lire : The Breizh Amerika Collective initiative brings together innovative musicians from Brittany, France and the United States of America to collaboratively work to create and produce original music, bring awareness to endangered traditions, while developing durable Transatlantic links of cooperation and understanding. http://www.breizh-amerika.com
Le tour américain passera à Rochester, Cleveland, Chicago, Santa Fe et Albuquerque. Il s'engagera dans des partenariats avec les acteurs des communautés locales pour promouvoir les langues en danger et faire connaître la Bretagne.