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- Chronique -
A la veille des JO, Paris vide son trop plein de migrants
Le préfet d’Ille-et-Vilaine annonce l’installation de centres d’accueil pour des personnes sans logement venant de Paris. Un premier centre est prévu à Bruz d’ici septembre.
Par Émile Granville pour Action Pays de Redon le 26/05/23 10:23

Lors d’une conférence de presse le 24 mai 2022, le préfet d’Ille-et-Vilaine a annoncé l’installation de centres d’accueil pour des personnes sans logement venant de Paris. En fait, il s’agit de la nouvelle appellation administrative pour les migrants. Depuis la mi-mars, le gouvernement a demandé aux préfets de toutes les régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, de créer des sas d’hébergement temporaires. En région administrative, un premier centre est prévu à Montgermont près de Rennes qui sera ensuite transféré à Bruz d’ici septembre.

La préfecture prévoit des rotations de 50 migrants toutes les trois semaines. Puis ces personnes seront dirigées vers différentes structures d’accueil en fonction de leur situation. Pour les demandeurs d’asile, elles intégreront le dispositif national d’accueil. Celles en situation irrégulière seront orientées vers le DPAR (dispositif de préparation au retour). D’autres rejoindront les places d’hébergement d’urgence généralistes. Quant aux personnes qui sont sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF), soit elles seront renvoyées dans leur pays, soit leur situation pourra être réexaminée. Mais probablement l’Etat cherchera au maximum à répartir ces vagues de migrants dans les autres départements bretons.

La préfecture assure que cette opération n’a rien à voir avec l’organisation de la Coupe du monde de rugby et des JO 2024 à Paris (OF 24/05/2023). Pourtant, il s’agit bien d’éviter les campements sauvages ou du moins de les résorber et de libérer des chambres d’hôtels où sont logés des migrants. Les hébergements d’urgence en Ile-de-France sont saturés. Les chiffres sont là : Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement, assurait il y a quelques jours que 205 000 places sont ouvertes chaque soir en France. Le nombre de personnes à la rue serait de 330 000 selon la fondation Abbé Pierre.

Cela pose la question générale de la gestion et du contrôle des flux migratoires. En 2022, il y a eu en France 320 000 arrivées légales et 156 000 demandes d’asile. A Calais, plus de 40 000 migrants ont réussi à traverser la Manche en 2022. Mais la France et le Royaume-Uni ont signé un accord de coopération contre l'immigration irrégulière. Les Britanniques ont investi 72 millions d'euros, et la France va déployer 350 policiers supplémentaires. Ce qui veut dire de facto plus de migrants à répartir en France dans les années à venir.

Les maires concernés s’insurgent à juste titre contre la démarche descendante de l’Etat français. Cela ressemble à une réaction de panique. Il s’agit en fait de nettoyer au plus vite les rues de Paris de tous les campements de migrants. Qui nous dira encore que la situation est sous contrôle et que l’immigration n’est pas un sujet en France et en Bretagne ?

Emile Granville, le 26/05/2023

Complément d’information : l’édition d’OF 35 du 27/05/2023 nous en dit plus. A Montgermont près de Rennes, l’ancien Hôtel Ibis qui doit servir de sas de transfert de migrants venant de Paris et qui dispose de 60 chambres, était déjà occupé par des migrants. Les services d’urgence du 115 ont du les transférer ailleurs à la date du 15 mai. Le 16 mai, il restait 13 ménages, soit 25 personnes : ils ont été envoyés vers d’autres départements bretons. Une personne du 115 interrogé par OF, précise que le gouvernement veut créer des sas d’hébergement en « têtes de région » puis ce sera ensuite « Brest, Lorient, Quimper, Saint-Brieuc ou Vannes » . Affaire à suivre …

Voir aussi sur le même sujet : immigration, Bretagne, Etat
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