- Communiqué de presse -
LBDH : la babélisation des langues, un outil pour la politique de civilisation à la française contre le breton
Il est étrange que le mouvement culturel et politique breton accorde tant d'importance au "débat" sur les langues dites régionales à l'Assemblée nationale et au Sénat. Il suffit que le député Marc Le Fur annonce à la cantonade sa volonté d'intervenir pour promouvoir
Par Michel Herjean pour Ligue Bretonne des droits de l'Homme le 22/05/08 10:30

Il est étrange que le mouvement culturel et politique breton accorde tant d'importance au "débat" sur les langues dites régionales à l'Assemblée nationale et au Sénat. Il suffit que le député UMP Marc Le Fur annonce à la cantonade sa volonté d'intervenir pour promouvoir ces langues, et voilà toute une effervescence, tout un bouillonnement au sein des diverses instances bretonnes, notamment le Conseil culturel. Comme si un système obsédé d'unité et d'homogénéité culturelle pouvait nous offrir autre chose que l'une de ses meilleures spécialités : « une bouillie idéologique méprisante et mensongère » . Nous nous permettons toutefois d'attirer l'attention sur deux ou trois aspects de cette farce parlementaire.

"Le Credo républicain"

Tout d'abord, on mesure une fois de plus à quel point la République française repose sur le pilier bien fragile d'un système idéologique. Nous entendons par là un ensemble de représentations élaborées en amont, au mépris des faits et des droits, représentations auxquelles les responsables politiques font semblant de croire, et qui n'ont d'autre objectif que de leur permettre d'asseoir leur pouvoir et leur domination.

L'intervention de Mme Albanel en est une remarquable illustration ; ses considérations se réduisent au pur rabâchage d'un dogme. Comme tel, il était d'ailleurs totalement prévisible. Il était question de la répudiation d'une Charte, que l'État ne saurait signer, étant donné qu'en conférant des droits spécifiques à des groupes de locuteurs de langues régionales ou minoritaires, elle porte atteinte aux "principes constitutionnels d'indivisibilité de la République, d'égalité devant la loi et d'unicité du peuple français". Incompatibilité radicale par conséquent entre la Constitution française et une référence territoriale dans la Charte qui confère des droits spécifiques à des groupes territoriaux. Malgré les sondages qui traduisent les véritables aspirations des Bretons (le plus récent étant celui du journal Le Télégramme), que toute démocratie digne de ce nom prendrait en considération, le pouvoir politique ne désire pas sortir de l'ornière intellectuelle dans laquelle il se complaît, facteur de sclérose et de déclin.

"La France babélisée"

L'hypocrisie de Mme Albanel culmine dans l'évocation des 79 langues recensées par on ne sait quel groupe de travail en 1999. "On mesure donc la difficulté pour la France de fixer le périmètre d'application de la Charte"! Tout cela est fort astucieux. La présentation de la France comme tour de Babel fournit aux partisans de la langue française comme "langue de la République" un argument précieux pour noyer le poisson. Nous nous remémorons un article dans le journal Ouest France du 13 juillet 1999, intitulé "Le parlanjhe pourrait bénéficier de la Charte récemment signée". L'article présentait un ouvrage de

Voir aussi sur le même sujet : langues régionales
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