Partis de Sainte-Anne d'Auray, les pèlerins devront laisser bannières et aubes à l'arrivée du Tro Breizh samedi. La direction de Nantes Culture et Patrimoine a mis en avant le respect de la laïcité, pour leur interdire l'accès au château des Ducs de Bretagne.
Le parcours devait s'achever par une procession entre le château des Ducs et la cathédrale de Nantes. "Cette fin de pèlerinage devait être grandiose", raconte Jean-Jacques Martin, l'un des membres de l'association Les chemins du Tro Breiz. Outre l'accueil du millier de personnes dans la majestueuse cour du château, figurait au menu la procession jusqu'à la cathédrale avec les bombardes, les bannières des paroisses et les prêtres en soutane. Mgr Centène, évêque de Vannes, devait officier à la cathédrale Saint-Pierre et Saint- Paul en présence d'une soixantaine de choristes.
L'installation historique et culturelle dépend du service de la Ville de Nantes dont Jean-Marc Ayrault, hostile à la réunification bretonne, est le maire. Les prêtres en aube resteront dehors à l'entrée du château. Jean-François Parodi, gestionnaire de l'enceinte, veille au grain et motive le refus du fait de "la dimension religieuse" de l'événement. Toutes les autorisations avaient été demandées en bonne et due au forme auprès de la direction de Nantes Culture et Patrimoine, gestionnaire du château.
Voilà les pèlerins du Tro Breizh ( voir notre article ) relégués au rang de simples randonneurs, ce qui ne plaît pas du tout à Philippe Abjean. L'organisateur du Tro-Breizh, n'a pas mâché ses mots. "C'est aberrant. On se croirait revenu à l'obscurantisme laïciste du début du XXe siècle", a-t-il dit au Télégramme. Il voit dans cette interdiction de la procession "la volonté plus large de gommer les identités". Il rappelle qu'en effet, "le Tro Breiz est un témoin, à sa façon, du patrimoine et de l'identité bretonne. Et le comble, c'est que Nantes, capitale historique de la Bretagne, ne respecte ni la culture ni la tradition bretonne."