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- Chronique -
Le 11 janvier, à Vannes, pour se poser enfin les vraies questions pour émanciper la Bretagne !
Le samedi 11 janvier à ty ar vro Vannes, l'ICB organise une journée de réflexion sur l'émancipation globale de la Bretagne. Ce sera l'occasion de dresser un constat sévère de la situation actuelle et de se poser enfin les bonnes questions. Et si nous n'avions pas été trop conciliants avec la région Bretagne pendant toutes ces années, alors que tout nous montre qu'elle a renoncé à la Bretagne ?
Par Yvon Ollivier pour ABP le 12/12/19 19:30

Le 11 janvier prochain à Vannes, l’ICB organise une journée de réflexion sur l’émancipation de la Bretagne sur le plan juridique (ICE -le matin ), stratégique et politique. L’après-midi, se tiendront deux tables rondes sur la politique linguistique et la réunification de notre territoire, soit les deux principales revendications bretonnes. Sont invités tous ceux qui s’intéressent à l’émancipation de la Bretagne, qu’ils soient militants culturels ou politiques.

Ce sera l’occasion d’avoir enfin un vrai débat, entre militants, sur les questions qui dérangent le plus, à savoir les échecs de nos stratégies passées. Nous avons échoué ! Sans doute avons-nous commis l’erreur de croire que le salut nous viendrait du PS, et de le suivre, espérant le grand soir. Or nous avons été trahis en 2014 sur la réforme territoriale et nos langues sont en train de mourir faute de véritable politique linguistique.

En cette matière, ce sont les chiffres qui commandent. La politique linguistique actuelle de la région, n’est qu’un alibi. Nous sommes les plus mauvais avec 3% d’enfants scolarisés en classe bilingue contre plus de 50% désormais pour les enfants basques. Les choix n’ont pas été les bons et la région refuse de s’interroger sur les raisons de cet échec, conservant un optimisme de façade qui induit en erreur les Bretonnes et les Bretons. Aucun effort sérieux n’est fait en matière de formation des professeurs. Cette non politique traduit un manque de volonté évident. L’objectif naturel de généralisation de l’enseignement de nos langues à nos enfants n’est pas envisagé par nos élus, qui ne consacrent même pas à cette politique 1% du budget de la région.

Lettre à ceux qui ont renoncé

A ce rythme-là, il nous faudrait des siècles pour rattraper le pays basque nord. C’est sur ce renoncement, qui pour moi est historique, que j’ai voulu attirer l’attention du plus grand nombre dans la « lettre à ceux qui ont renoncé à la Bretagne » .

Nous, militants bretons, nous ne devons pas entériner ce renoncement. Nous avons aussi notre part de responsabilité.

Si nous avons échoué, c’est sans doute d’avoir trop suivi le pouvoir PS en place, plaçant ainsi le mouvement breton sous la mouvance d’une formation politique aussi jacobine que les autres, lui accordant, sans le moindre effort de sa part, un solide quitus breton. Il est vrai que Jean Yves Le Drian a su, avec habilité, subjuguer un grand nombre d’entre nous, à très peu de frais.

Tirons aujourd’hui les leçons de nos échecs. Le mouvement breton ne semble plus en mesure d’organiser de grande manifestation. Il ne s’est rien passé depuis des années. Tout ce qui bouge encore en Bretagne et manifeste une volonté réelle d’émancipation, vient des marges et de manière trop désordonnée, sans doute.

Il n’y a plus d’unité de pensée et d’action. Alors, débattons, entre nous. Quelles que soient nos divergences, mais débattre !

En 2006, le mouvement breton avait organisé une ou deux journées de réflexion sur le sujet. Nous en avons grand besoin aujourd’hui.

Il est temps, je crois, de remettre la pression sur le lieu emblématique où devrait se situer la volonté d’émancipation bretonne, à savoir la région Bretagne. Car c’est là où se situe précisément le renoncement le plus coupable. Il est normal que l’Etat français renonce puisqu’il n’a jamais voulu. Le renoncement du Conseil régional est autrement plus préoccupant. La région ne mène que des politiques alibis, donnant le sentiment que les choses avancent alors que la Bretagne est en passe de sortir de l’Histoire.

Les vrais fossoyeurs de la Bretagne ne sont pas à Paris, mais à Rennes.

Si nous en parlions un peu, ce samedi 11 janvier 2020 à Vannes ?

Yvon Ollivier

auteur

logo Yvon OLLIVIER est juriste, auteur de l'ouvrage "la désunion française essai sur l'altérité au sein de la République" ed l'harmattan 2012 et membre de la coordination des juristes de Bretagne blog associé desunion-francaise.over-blog.com
Vos 5 commentaires
Philippe LR Le Vendredi 13 décembre 2019 00:48
Je ne crois pas à la théorie de "l'aveuglement" ou du breton "cocu" concernant le vote PS en Bretagne et l'échec de revendications qui ne sont peut-être d'ailleurs pas autant partagées qu'on veut bien le croire. Il est évident que le PS est anti-réunification, jacobin, anti-identités "historiques", c'est son ADN.
Peut-être la vraie réflexion à mener, est pourquoi les bretons votent PS ?? Il y a des raisons de fonds. Et ce sont ces raisons de fonds, sociales, culturelles, religieuses, générationnelles, qui expliquent sans doute la situation de la langue, de l'unité territoriale etc car vous citez l'exemple basque, mais on pourrait ajouter alsacien, ou corse. Le point commun de ces trois là, c'est un vote peu voire très peu socialiste ou de gauche...
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jakez Lheritier Le Vendredi 13 décembre 2019 18:00
Nous avons en Bretagne de nombreux Spécialistes,Théoriciens, mais ce qu'il manque aux bretons:
C'est le courage électoral sur des projets simples.
C'est un manque d'actions s'ajoutant aux luttes culturelles,linguistiques gentillettes.ils nous laissent des os à ronger..
Qui en Bretagne agit sur tous les terrains de la vie Bretonne?
Pas de Syndicat moderne du 21 ème siècle pour défendre le peuple breton sur toutes ses activités.
Les Bonnets Rouges auraient du faire déboucher une "machine" pour défendre nos droits...?Rien!
Combien d'organisations,de clubs,dits politiques, avons nous,pas capable de présenter des listes aux municipales.
Pas capables de motiver les responsables de Cercles, de danse,de Bagadou, de chorales,etc pour mener les destinées de leur communes de leur pays.
"Ah non, nous ne faisons pas de politique..dans nos associations,on est neutre.!!!!nous disent ils toujours.!
mais je constate que certains dirigeants sont affiliés aux partis jacobins français soutenus par leurs valets bretons.
Diwan a pourtant été une création politique des années 1976/1977.
Les dirigeants ,les parents actuels s'en rendent ils comptent.
Pensent ils que notre génération de militants est en train de passer?
Se présentent ils aux élections communales?
Ils préfèrent vivre de subventions accordées par des élus français,de la région Pays de Loire en Loire Atlantique:la collaboration du 21 ème siècle..!Lamentable.
Ils ne bougent pas et n'envisagent pas d'autre solutions que la mendicité!
Des actions de terrains physiques,fines faciles sont à organiser:
Une marche Rallye Fêtes de Cornouailles de Quimper-Festival Interceltique de Lorient. en 2020? est à orgnaiser.
Qu'allons nous faire pour commémorer les 30 ans de Plogoff en 2021?
Qu'y a t il eu de fait pour rappeler la catastrophe de l'Erika,cette année:Rien!
Tout cela avait mobilisé beaucoup de jeunes, de familles..
Qu'allons nous faire lors des 50 ans du FIL à Lorient pour informer le million de touristes admiratif de "notre culture"
la partition de la Loire Atlantique ?
Que vont faire les groupes bretons défiler gentillement?Porter une banderole chacun?Un brassard noir.
Que vont faire les organisations politiques Bretonnes tout le long du défilé, aux spectacles.aux cérémonies officielles.
Organiser un pique nique festif manif un dimanche du FIL.etc..
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Burban xavier Le Vendredi 13 décembre 2019 19:22
Nous attendons trop des politiques , ils n'ont aucune bonne raison de soutenir ouvertement les régions qui ont un particularisme culturelle . Leur esprit est centré sur Paris et sur ce qui en provient car ils en sont le produit issu de l'éducation de génération en génération . C'est ainsi ! La seule façon de réussir c'est de faire par nos propres moyens et sortir des schémas habituels . Nous partons de loin c'est évident mais c'est notre seule perspective de redresser notre spécificité en Europe .Certes il existe des organismes européens comme la UFCE , EMCI , Eblul , Fuen , Cplre , ARE ... ect..; nous devons nous appuyer sur celles -ci comme d'autres minorités en Europe ....
Pour le moment le projet européen semble en panne , il n'est pas fédéraliste car de nombreux pays freinent le projet : la France en premier lieu , l'Espagne .....
Pour ce qui concerne la langue bretonne , je reste persuadé que nous la sauverons , il existe un attachement à celle -ci
un peuple sans langue ne demeure pas . Le processus est lent j'en conviens mais l'effort doit venir des populations localement , pour découvrir et apprendre .... Il nous faut rester confiants , des chemins ont été tracés , d'autres sont à défricher .....
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CDH Le Samedi 14 décembre 2019 12:26
Parmi les échecs dont il faudrait tirer les leçons, il y a le recours contre le découpage régional déposé en 2004 devant le Comité des Droits de l'Homme de l'ONU (cf. ABP883). Cet échec est-il définitif ou s'agit-il d'une question de forme à laquelle il aurait pu, et pourrait encore, être remédié? Pourquoi cette question se pose-t-elle encore 15 ans après les faits?
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Laer-noz Le Samedi 14 décembre 2019 14:11
Yvon Ollivier n’y voyez pas une insulte mais une interrogation, je trouve que votre "MÉA CULPA" n'est pas rassurant pour l'avenir de la Bretagne et des Bretons. Du moins si vous personnellement et « eux », ces « militants » d’hier qui se croient encore valables pour demain, ceux qui dans un pluriel unificateur vous intégrez dans votre article, deviez être mis en situation d’exercer le, un pouvoir qui la concerne vraiment cette Bretagne. Bretagne vraiment autonome qui maintenant, pour le long instant, ne peut être qu’imaginaire. Le BREIZH (ou BREIS ?) CIVIC LAB ne me convainc pas vraiment non plus.
Pas rassurant du tout, mais pas du tout puisque malgré de bons niveaux d’études, et des diplômes obtenus dans des écoles, lycées et universités françaises qui auraient dues, sinon par une curiosité personnelle, propre et développée, vous permettre d’avoir l’assurance que miser sur de telles collaborations supposées stratégiques, était absolument inenvisageable, improductif car voué à l’échec ! L’Histoire, connue et apprise de ce pays ne demandait même pas seulement d’y réfléchir.
On attribue (?) à Einstein constatant les résultats, et les utilisations futures de la bombe atomique, cette phrase : » Si j’avais su je me serais fait « plombier ». Je crois que la vrai Intelligence a et doit avoir l’aptitude de prévoir les moins mauvaises solutions qui deviennent bonnes, et avec les éléments historiques à disposition pas besoin d’un brainstorming concasseur pour savoir que collaborer politiquement avec l’un ou l’autre de la bandes des 4 de l’hexagone, c’était automatiquement au détriment des Bretons !
Faire le choix d’être « plombier », peut ne pas être un mauvais choix.
NB : Que des ces militants dans votre réunion ?
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