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- Chronique -
La Révolution En Marche ?
Chronique sur l'air du temps macronien
Par Frank Darcel pour Breizh Europa le 5/07/18 8:14

Dans une auto interview récente sur Facebook live, le premier ministre Edouard Philippe et le ministre Nicolas Hulot énuméraient les menaces écologiques et liées aux pénuries qui pèsent sur notre société humaine mondialisée. Un peu avant son élection, le président Macron s’inquiétait des fractures qui se faisaient jour dans la société française, constatant que, je cite: « nous avons progressivement abîmé cet élitisme ouvert républicain qui permettait à chacune et chacun de progresser. Nous avons arrêté la mobilité » .

Il semblerait donc que dans les hautes sphères de la république on se pose des questions sur l’avenir de nos sociétés, et plus particulièrement celui de la société française. Ils sont là pour ça me direz-vous. Mais ont-ils les bons logiciels pour seulement envisager d’éviter le pire ?

On en doute car dans le domaine de l’écologie par exemple, le bon Monsieur Hulot n’a strictement rien obtenu sur le nucléaire et à la fuite en avant programmée dans le domaine, ni sur le glyphosate et autres gâteries chimiques qu’on retrouve jusque dans nos bières.

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Dans le domaine social, le président regrette que l’élitisme républicain soit en berne, ce qu’on pourrait traduire par un constat de panne de l’ascenseur social version française, cette ascension « au mérite » qui se faisait grâce à un système éducatif autrefois plus performant sans doute. Mais il continue par ailleurs de vanter les vertus des « premiers de cordée » qui, puisque l’ascenseur social est en panne, sont pour la grande majorité les enfants des classes dirigeantes.

Pourtant, face à ces dérives et ces dangers réels, le gouvernement ne propose pas grand-chose de novateur. Pas d'électrochoc en tous les cas : des réformes ici ou là, dont l’avenir dira, s’il a le temps, si elles apportent quelque amélioration. Mais on en doute, surtout quand on apprend, entre autres joyeusetés, que l’abandon de la Taxe d’Habitation va être compensé par la dette publique.

Quant à l’industrie, secteur prioritaire selon le Président, on nous avertit que la société américaine General Electric, qui avait racheté la branche énergie d’Alsthom –impliquée dans les centrales nucléaires françaises- après des négociations houleuses, cette société donc non seulement ne tient pas ses promesses en termes d'emploi, mais vient, il y a deux jours, d’être éjectée du Dow Jones. Dans le domaine du nucléaire toujours, il est confirmé que les cuves de l’EPR de Flamanville souffrent de défauts de conception qui mettent en cause l’usine du Creusot appartenant à Framatome. Le ciment ne va pas mieux, puisque le cimentier français Lafarge a été mis en examen jeudi dernier, après deux ans d'enquête, pour "complicité de crimes contre l'humanité" : en cause ses liens avec Daesch. A-t-on vraiment des premiers de cordée à la tête de ces groupes Monsieur le Président ?

Pour compléter le tableau, un rapport sénatorial, paru la semaine dernière, fait un état des lieux alarmant du moral et des conditions de travail dans la gendarmerie et l’armée. Sans parler d’un autre rapport récent, issu de la chambre régionale des comptes de la région Sud, qui fustige la longue dérive financière de l’hôpital de Marseille, mais cela pourrait concerner de nombreux autres établissements hospitaliers sur le territoire... Et on pourrait continuer longtemps la liste des secteurs en déshérence ou menacés dans l’Hexagone.

Voilà, la situation est plus qu’inquiétante. Mais, atteints sans doute du syndrome Marie-Antoinette, voilà que l’État et ses relais (préfets, recteurs d’académie) mettent toute leur énergie à combattre les désirs d’élèves qui voudraient passer leur bac en breton en Bretagne, ou en basque au Pays Basque. Un État qui par ailleurs renvoie les Corses à leur maquis en méprisant leurs demandes pour plus d’autonomie, et ce alors que les urnes ont placé les camps indépendantistes et autonomistes loin devant tous les autres partis traditionnels aux dernières élections.

Que le gouvernement continue ainsi et, dans quelques mois, est-t-il besoin d’extrapoler beaucoup pour imaginer Edouard Philippe et le Président, installés à une fenêtre du Palais de l’Élysée, observant la rue, l’air inquiet ?

Là, le premier ministre, se lance, sur un ton grave :

« Monsieur le Président, les écologistes réclament toujours l’arrêt du nucléaire, et il faut admettre que deux de nos centrales devraient être stoppées depuis longtemps... Par ailleurs, les militaires sont à bout, les hôpitaux sont ruinés et les pauvres, malgré toutes vos mesures, hardies mais plus ou moins bienveillantes, restent pauvres. La situation à Mayotte et Cayenne est de plus en plus préoccupante. Et il y a plus bizarre : des Basques continuent de vouloir passer leurs bac en basque, même chose en Bretagne, quant aux Corses, ils veulent toujours l’autonomie. Mais, plus grave sans doute, presque tous demandent du pain !

Le jeune président, toujours élégant, acquiesce en souriant, puis il éructe soudain, comme il le faisait lors de ces derniers meetings de campagne :

- Qu’ils mangent de la brioche ! »

Vincent Fraval, Secrétaire Général de Breizh Europa

phrase attribuée à une princesse royale par Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions 1782

Voir aussi sur le même sujet : macron, breizh europa, ollivro, darcel
logo Breizh Europa est un mouvement autonomiste breton et fédéraliste européen. Site internet : (voir le site) Compte Twitter : @BreizhEuropa Page Facebook : Breizh Europa
Vos 4 commentaires
Emilie Le Berre Le Jeudi 5 juillet 2018 21:50
Votre analyse constate quelques symptomes apparus déjà il y a quelques
temps dans la société sans que les causes, exceptées par des
explications idéologiques, soient clairement identifiées. Je vais tenter
d'exposer ma compréhension des évènements sous un angle rarement abordé, encore moins en Bretagne,
peut être ce coté légitimiste qui fait qu'au prix de gros efforts beaucoup d'entre nous ont réussi,
en adoptant les codes de la puissance dominante, à se donner une position sociale.
Maintenant qu'il faut les remettre en cause et accepter que les efforts consentis sont sans issue et génèrant un déni de réalité.
Depuis quelques temps, nous avons entamé une descente énergétique (mais
pas que), progressivement les effets se sont installés sans qu'on en
comprenne la source. Quel rapport me diriez-vous ?
Le gouvernement ne propose rien de novateur tout
simplement parce qu'il ne le peut pas sans renier son schéma de pensée
et adopter un discours en cohérence avec les réalités physiques.
Je pense (j'espère) que N. Hulot est au fait, en tout cas les infos sont
disponible. Sont-elles prises en compte ?
Son gros problème est de faire changer de logiciel (comme
vous dites) aux décisionnaires or c'est justement ce logiciel qui les a
amené là où ils sont. Je veux dire par là que les élections ont mis en place des personnes répondant aux attentes de la population.
L'ascenseur social du paradigme actuel est basé sur le système éducatif or pour être en mesure
de permettre au plus grand nombre de suivre des études plus ou moins longues
il faut beaucoup d'énergie. De l'énergie pour faire tourner les machines, qui ont en premier construit les établissements, puis pendant que vous êtes assis dans une salle au chaud, éclairée, improductif, ces machines tissent vos vêtements,
cultivent votre nourriture, construisent vos logements, usinent vos biens d'équipement, transportent votre carcasse. Pour exemple un tracteur remplacent 400 personnes,
certains laminoires pilotés par une seule personne font un travail équivalent à celui de 10 millions d'ouvriers.
La quantité d'énergie disponible produite en Europe est en déclin, non pas par choix vertueux et écologique,
mais par contrainte géologique.
Cela veut dire qu'il n'y a pas d'énergie pour faire fonctionner un plus grand parc de machines et par conséquence de créer des emplois.
C'est à ce moment que la dette publique entre en scène.
Pour récolter une taxe d'habitation encore faut il avoir une population en mesure de la payer, la compenser par la dette revient à mettre l'épargne de ceux qui le peuvent en hypothèque. Bref virtuellement tout le monde est à poil.
On peut vour l'affaire Alsthom-G.E comme un abandon de l'Union Européenne d'un secteur hautement stratégique au profit des USA.
Si je me risquais dans l'extrapolation ambiance XXIe siècle, je dirais : la planète des singes sous un soleil vert.
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Frank Darcel Le Samedi 7 juillet 2018 12:55
@Emilie Le Berre. Cette maniere d analyser la "quadrature du cercle vicieux" qui sert de base au systeme francais me semble extremement pertinente. Merci pour ce point de vue eclairant qui permet effectivement de relier toutes les donnees du fiasco annonce.(desole, pas d'accents la ou je suis)
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Léon-Paul Creton Le Dimanche 8 juillet 2018 10:01
Il faut arrêter avec ce bidule, « l’ascenseur social républicain » qui n’a jamais rien eu à faire des peuples de France!
Bidule qui n’a fonctionné que et seulement pour certaines catégories sociales qui avaient les forts potentiels électoraux profitables et utiles à l’entretien et au renouvellement humain du peu évolutif système étatique parisien, autoritaire, jacobin (il y a du pléonasme là-dedans, non ?).
Leurs courtes-vues explique leur décadence contemporaine qui telle un « titanic » qui entraîne, ses canots de sauvetage encore amarrés à ses flancs nous entraîne au fond avec lui. Les vigies parisiennes, dans leur nid de pie se disent seulement; Il fait froid!, ou accoudées aux bossoirs, ne voient pas les icebergs. Le commandant et les officiers de quart emmitouflés se laissent imposer la route à tracer et la vitesse par «The Big Company », qui a d’autres intérêts que sa cargaison humaine.
Les classes moyennes du 19vième et vingtième siècle étaient globalement financièrement en mesure de pousser leurs progénitures, et étaient déjà bien « imprégnées des codes de la puissance dominante », et Les classes sociales qui l’étaient moins mais aspiraient pour leurs enfants à une évolution comme les agriculteurs par exemple, ont bénéficié d’un regard bienveillant et d’avantages qui n’ont pas été accordés aux diverses classes ouvrières pauvres. Ils ont très vite compris qu’il fallait s’armer « des codes de la puissance dominante » …et jeter aux orties « les haillons » bretons, basques, flamands, alsaciens, provençaux, corses, berrichons, auvergnats, etc !… Tous n’ont pas voulu se foutre à poil et montrer leurs fesses !
Ces « codes » avec leurs symptômes et conséquences associés, ne sont pas utilisés seulement depuis quelques temps, ils n’ont jamais cessé d’être utilisés et appropriés par différents groupes. Nos hommes et femmes politiques dits bretons, jeunes et beaucoup moins jeunes en sont les produits, Tous ces hommes et femmes qui gravitent et grenouillent à Paris et dans les ministères et dans les sociétés diverses, en sont les produits…
Beaucoup de choses ont changé depuis le début du 19vième siècle, les immigrés successifs, et de plus en plus ont compris, AUSSI, que pour réussir (quoi ?) en France il faut se doper, se nourrir des « codes de la puissance dominante ». Pour ceux qui sont un peu réticents avec ces codes, et bien quand même sont capables (petits roublards !) de faire comme s’ils sont totalement d’accord avec eux. Qui veut la fin, veut les moyens!
Aujourd’hui les migrants d’hier sont devenus, ceux que j’appelle depuis des années : « la légion étrangère du jacobinisme » parisien. On va même les chercher « les encodés », dans les banlieues et quartier des grandes villes bien sûr, on les évalue généreusement, on les soigne, on leur propose les grandes écoles, presque clefs en main. Des cigales et des clercs ! Napoléon à un de ses maréchaux qui se plaignaient que les Alsaciens ne parlaient pas le français, lui répondit ; « Du moment qu’ils sabrent comme des Français !»
Ou alors deviennent maintenant des « djihadistes » libérés par le nombre, qui chez nous, distillent, instillent d’autres « codes à volonté de puissance dominante », pas moins archaïques dans leurs projections, comme dans leurs pratiques, que celles nées des guillotines de 1789.
Issu des classes sociales qui n’ont pas su trouver le bouton de l’ascenseur dit républicain, ou bien à qui personne n’a mis la manette entre les mains j’ai , obscur témoin, quelques difficultés à accorder un crédit quelconque à ceux qui n’ont que des noms de codes de la puissance dominante , à me proposer!
Émilie, non ! L’angle que vous abordez n’est peut-être pas obtus, mais ne demande pas non plus un sens aigu de l’observation pour cerner les quelques codes et programmeurs qui nous en proposent de différents. En théorie le meilleur du meilleur et pour notre bien matériel et culturel!
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Jacques Le Samedi 28 juillet 2018 11:03
Oui, évoquer l’Ascenseur social est une foutaise de la République pour berner le peuple sur une prétendue égalité qu'elle procurerait... La réalité, c'est que la République est en Europe l'un des systèmes politiques où justement les inégalités sont les plus reconduites des parents vers les enfants...
On sait que Joël Cornette (l'historien breton dont on parle tout le temps... le fasciné de la République) se décrit lui même comme un ''produit'' de cet ''ascenseur social''... Parce qu'il est devenu prof.... un rêve inaccessible sans la République...on croit rêver...
Le problème c'est que le mouvement breton, pour beaucoup à gauche, aime ce mythe Républicain de l'ascenseur social et cache du fait volontairement la copie... trompant d'autant les citoyens bretons... D'où un problème d'honnêteté intellectuelle.
Et comme je l'ai déjà dis, cela m'interpelle toujours de voir le milieu breton s'étonner/s'offusquer que l'une des priorités de ce gouvernement, pour lequel ils ont très majoritairement voté, est de lutter contre le bac en breton....
Personnellement, je considère que le mouvement breton n'a AUCUNE légitimité pour se plaindre, vu qu'il a très largement voté pour ce gouvernement... (J'ose croire que ce n'est pas le cas des militants de BE mais si on devait étudier le taux chez les parents scolarisés en breton et chez les militants, nul doute que le chiffre serait édifiant).
S'il y a UN scandale à dénoncer, c'est bien celui-là...
Des Bretons pétris de bienpensance et incapable de voter autrement que ''comme il faut'' (comme on leur demande) et de plus fiers d'eux-mêmes...
Comme déjà dit, le problème c'est moins l'état français que l'attitude actuel du mouvement breton...
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