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La commémoration du 400e anniversaire de Québec par Wilfried-Guy Licari, délégué général du Québec.
Les Bretons naissent, selon l'expression consacrée, « avec de l'eau de mer autour du cœur » . Marins depuis la nuit des temps, ils n'ont jamais cessé de repousser les limites de l'horizon jusqu'à découvrir un Nouveau Monde, la Nouvelle-France.
Partis des ports de Brest, de Saint-Malo, de Saint-Nazaire, nombreux sont ceux qui, par leur intelligence et leur détermination, ont laissé une trace indélébile dans l'histoire de ce qui est aujourd'hui le Québec moderne. Je pense entre autres aux Troilus Mesgouez de La Roche, François Gravé-Dupont et Jacques Cartier, dont les nombreux voyages permettront la découverte du fleuve Saint-Laurent, indispensable voie de pénétration vers l'intérieur du continent. C'est grâce à eux si l'océan qui nous séparait autrefois nous rassemble désormais.
C'est cette route, celle de la Bretagne vers le fleuve Saint-Laurent, qu'emprunta l'explorateur français Samuel de Champlain lorsque, parti de Honfleur, il traversa l'Atlantique pour fonder Québec, en 1608. Cette date marque d'une pierre blanche la rencontre entre l'Europe et l'Amérique, bien sûr, mais aussi entre les nations amérindiennes et les arrivants, entre la France et ce qui deviendra le Québec. Une rencontre qui porte en elle la source de ce que nous sommes aujourd'hui.
En 2008, nous commémorons le 400e anniversaire de la fondation de Québec
Dans ce qui sera certainement la plus grande fête de l'histoire du Québec et, en même temps, l'une des plus grandes fêtes de France hors Hexagone, c'est à la fois le passé, le présent et l'avenir d'une amitié sans faille que nous allons célébrer ensemble tout au long de l'année.
En tant que délégué général du Québec, je me réjouis de constater que la relation directe et privilégiée qui unit la France et le Québec se traduit par une participation aussi dynamique de la société civile, des collectivités et de l'État.
Ainsi, des centaines de milliers de personnes des deux côtés de l'Atlantique prendront part à cette célébration. Partout au Québec et en France, des manifestations s'organisent. Des manifestations politiques bien sûr, économiques certainement, culturelles évidemment, mais aussi sociales et impliquant la jeunesse.
En participant à l'un ou l'autre des événements prévus à l'occasion du 400e anniversaire de la fondation de Québec, jeunes et moins jeunes pourront, chacun à sa manière, faire fructifier l'héritage de ceux qui, par leur courage et leur persévérance, ont fait naître le fait français en Amérique et de ceux qui en ont assuré l'essor.
J'espère que les visiteurs français seront nombreux à suivre les traces de Samuel de Champlain au Québec en 2008. Les Québécois, eux, je peux vous l'assurer, participeront aussi aux événements qui se dérouleront en Bretagne et ailleurs en France. Car, faut-il le rappeler, le programme des célébrations du 400e anniversaire de la fondation de Québec est très bien rempli en France aussi !
Du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, ce sont plus de 150 évènements qui souligneront cette page de notre destin commun. Cette mobilisation des Français, de la France, est un signal fort de notre volonté de renforcer les liens étroits de confiance que nous avons tissés depuis les premières expéditions bretonnes en terre d'Amérique.
Imitant les pionniers d'autrefois, trois mille Français franchissent encore chaque année l'Atlantique pour venir s'installer au Québec.
Douze mille autres viennent soit étudier, faire un stage ou travailler de façon temporaire. C'est dire combien nos deux sociétés, nos deux peuples, sont entrelacés. L'actualité et la vigueur de notre relation s'expriment aussi à travers une coopération forte et dynamique. Français et Québécois unissent chaque jour un peu plus leurs efforts pour assurer leurs progrès techniques, scientifiques, économiques, sociaux et culturels.
Peu de nations peuvent ainsi se vanter de commémorer quatre siècles d'histoire commune. Cette histoire que nous avons en partage nous incite à aborder l'avenir avec confiance. Elle nous invite aussi à être toujours plus ambitieux dans nos relations en plein épanouissement. Elle nous rappelle, enfin, combien il fait bon d'être amis.
Wilfried-Guy Licari, délégué général du Québec
Co-publié dans L'InterCeltique, le magazine du festival interceltique de Lorient, été 2008.
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