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Par NightThree, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=55919
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- Chronique -
L'agriculture ou le choc des cultures
Les forces dominantes sont gouvernées par deux représentations collectives: le sacro-saint libre-échange et la conviction que les paysans pollueurs doivent assumer au plus vite leur transition écologique à coups de normes. Il en résulte la situation paradoxale d'une importation de quantités de produits dont nous n'avons nul besoin et d'une surnormativité pour nos paysans qui n'en peuvent plus. Et si la crise actuelle était avant tout un choc des cultures ?
Par Yvon Ollivier pour Yvon Ollivier le 27/01/24 16:01

Le cri qui monte de nos campagnes se fait entendre jusqu’à Paris

Le pouvoir des villes alors s’interroge : Mais comment peuvent-ils encore défendre leur modèle agricole et remettre en question ce que l’on a jugé bon pour eux ?

Les forces dominantes - je veux parler ici du pouvoir des villes- sont gouvernées par deux représentations collectives majeures :

Le sacro-saint libre échange, expression de l’argent roi.

Et la certitude que l’humanité est en péril et que la transition écologique doit s’imposer à ceux qui ont pollué sans compter.

Ces représentations sont si puissantes qu’elles aboutissent à la situation paradoxale actuelle. Les productions agricoles à moindre coût sont les bienvenues sur nos marchés, alors que nos paysans pollueurs sont soumis à des normes et à des contrôles plus drastiques.

N’ont-ils pas dégueulassé leur campagne si belle par ailleurs ?

Ente les villes et les campagnes, on ne se comprend plus. On ne parle plus la même langue. Les gens des villes tiennent à leur cadre de vie et aiment à jouir de nos campagnes.

Ils ont la dent dure pour ceux qui troublent leur repos.

Ceux des campagnes y travaillent et s’efforcent d’y vivre. Si la révolution productiviste a abîmé le lien que les paysans entretenaient avec leur terre, ils l’aiment néanmoins et ne conçoivent pas vivre ailleurs. Bien sûr, on peut leur faire reproche d’avoir joué le jeu de la production à outrance et du libre-échange, mais n’est-ce pas ce que l’on a exigé d’eux ?

Les gens des villes ne voient dans nos campagnes qu’un cadre de leur vie passionnante, lorsque que ceux des campagnes y voient leur terre.

Ceux des villes, qui n’ont jamais charrué la moindre parcelle, ont la leçon facile pour les « bouseux » qui ne comprennent rien aux nécessités de l’heure. Ne seraient-ils pas un peu « attardés » comme les amateurs de festoù-noz ?

Je me souviens des déclarations des Verts voulant en finir avec l’esprit du Celib en Bretagne, comme si un peuple n’avait pas le droit d’espérer vivre au pays décemment et devait se résoudre à la mobilité mondialiste. Les donneurs de leçons se sentent si forts qu’ils ne rechignent pas aux pires anachronismes.

Même la langue des « bouseux » n’a pas droit de cité pour les insoumis des villes. Il faudra m’expliquer comment LFI peut saboter le développement de Diwan pour mieux défendre les écoles islamiques comme Averroès.

Les « bouseux » n’ont qu’un seul tort, ils sont d’ici !

Les bien-pensants sont en train de les jeter dans les bras de l’extrême droite.

L’avenir n’est pas dans la haine ou la rancœur, mais dans le lien retrouvé entre le peuple et sa terre. Tout est affaire d’esprit. Seuls les peuples enracinés sont capables de prendre soin de leur terre.

Yvon Ollivier

auteur

4  1  
logo Yvon OLLIVIER est juriste, auteur de l'ouvrage "la désunion française essai sur l'altérité au sein de la République" ed l'harmattan 2012 et membre de la coordination des juristes de Bretagne blog associé desunion-francaise.over-blog.com
[ Voir tous les articles de Yvon Ollivier]
Vos 6 commentaires
Marie-Noelle RINQUIN Le Samedi 27 janvier 2024 16:55
Salud dit Yvon, Je suis d'accord avec toi. Ce matin j'ai entendu une pub Carrefour à la radio annonçant le prix du faux-filet à 10,20 € le Kg. Comment peut-on payer un paysan décemment et brader la viande de boeuf de cette manière.
Les subventions européennes aux agriculteurs sont retenues par Paris qui les distribue aux plus gros agriculteurs, pas aux petits qui pratiquent une agriculture plus respectueuse de la terre et des animaux ( qu'ils soient classés bio ou non).
a galon , de qheur
(2)  Envoyer un mail à Marie-Noelle RINQUIN
Krys 44 Le Samedi 27 janvier 2024 20:36
Oui ! Mais il ne faut pas se tromper ...:
Colère du monde agricole : ne pas se tromper de cible
26 janvier 2024
Alors qu’une partie du monde paysan se mobilise pour « des mesures concrètes », Eau & Rivières appelle les agricultrices et agriculteurs à ne pas se tromper de cible. C’est bien le modèle dans lequel ils sont englués qui les asphyxie, pas l’écologie ou les normes environnementales.
Charges en hausse, normes contraignantes, prix bas, pressions de l’agro-industrie, concurrence inéquitable, négociations insatisfaisantes avec la grande distribution. Les motifs de la colère des agriculteurs mobilisés partout en France, s’ils sont légitimes, ne doivent pas les empêcher de se questionner sur les causes réelles de la crise qu’ils traversent.
L’actuelle mobilisation, qui existe également en Europe (Pologne, Allemagne, Pays-Bas…), révèle l’impasse de ce mode de production capitalistique. Nous constatons que le gouvernement, qui a visiblement peur, laisse totalement faire les blocages et dégradations, là où les militant.es des mouvement sociaux et écologistes sont habituellement violemment réprimés.
« Nous allons droit dans le mur avec un système qui menace le climat »
« Nous le disons depuis bientôt quarante ans : le modèle agro-industriel court à sa perte. Nous allons droit dans le mur avec un système qui menace le climat, pollue la nature et détruit ceux qui la travaillent. Nous avons besoin d’une agriculture du vivant, régénérative », analyse Jean Peuzin, d’Eau & Rivières de Bretagne.
« Notre région n’a pas besoin de nourrir le monde. Les agriculteurs bretons sont capables, en respectant la biodiversité, de garantir le fameux principe de souveraineté alimentaire en n’étant pas dépendants des importations d’énergie et de soja. Encore faut-il leur en donner le cap et les moyens », renchérit Estelle Le Guern, chargée de mission agriculture & eau.
“Il ne faut pas moins d’Europe”
Quid des normes environnementales ? « Heureusement pour la nature qu’elles existent ! L’Union européenne est la seule institution qui a pu faire avancer la protection de l’environnement. 80% du droit national est la transcription de règles européennes qui s'imposent à tous les États membres et nous protège du dumping environnemental. Sans doute faudrait-il plus de simplicité. Il ne faut pas moins d'Europe mais une Politique agricole commune rénovée pour accompagner la transition agro-écologique”, ajoute Arnaud Clugery, porte-parole de l’association.
Une récente victoire pour les agriculteurs, obtenue par Eau & Rivières et ses partenaires
Aujourd’hui comme hier, Eau & Rivières promeut donc l’accompagnement, dans la durée, des agriculteurs et agricultrices qui souhaitent changer de modèle : agriculture biologique, systèmes herbagers, productions animales liées au sol.
De cet engagement témoigne la récente victoire que nous partageons avec nos partenaires pour un financement des Mesures agro environnementales et climatiques (MAEC) qui permettent d'honorer les contrats signés en 2023 et d'amplifier cette dynamique essentielle pour la transition de l'agriculture bretonne.
(1) 
Alain E. VALLÉE Le Dimanche 28 janvier 2024 14:31
Il est inepte et scandaleux que des surplus agricoles largement subventionnés par les contribuables de l'UE puissent concurrencer l'agriculture vivrière sur les marchés africains et autres avec la complicité de gouvernements néo-coloniaux chargés de contribuer à maximiser le taux de profit de l'agro-business occidental indifférent à l'exode rural qui produit tant de misère dans d'ingérables mégapoles. Ce système fou qui repose aussi sur l'arme du chantage alimentaire, doit cesser.
Pour le reste, c'est l'agriculture biologique que l'UE doit non seulement soutenir mais favoriser.
AV
(2) 
Al Coin Le Dimanche 28 janvier 2024 15:18
Vous OLLIVIER Yvon!
Définissez donc hors instances politiques véreuses, et réglez les problèmes localement!!! Réglez-les donc tous ces problèmes, même avec un peu d'égoïsme local en raison des intérêts bien compris ; et surtout celui de l'état breton ! Et initiez donc par et pour ceux qui prétendent au bonheur universel et bien entendu toujours salutaire, mais encore bien plus entendu comme il se doit dans cette société paisiblement, pauvres respectueux asservis par le pouvoir arraché , conquis l'AVENIR, des Breton au moins.
PRENEZ DONC LE POUVOIR. Osez donc cette banale option !
En BRETAGNE, toujours pas d'avocats spécifiquement défenseurs et engagés pour la "survivance" de la BRETAGNE!?
Toujours pas de guerriers ? Bien sûr ce qui, cela paraîtrait aujourd'hui effectivement "suranné" , anachronique selon certains points de vue; et inadapté aux "Temps Modernes" bien définis par ailleurs! Point de vue même juste un peu concerné? Mais pas absolument inefficace !
Même pas dans les environs, voire seulement un greffier ou quelques juristes qui soient "bretons » revendiqués, une totale absence, politique, à part quelques bredouilleurs formés "ailleurs", de tous poils, politico-idéologiquement , et à défaut bien entendu d'autres "acteurs" possibles, bien plus utiles !!!
Nous reste à nous Bretons paisibles, quelques illusions, sans illusions aucunes !
Même plus un navire en Hexagonie qui s'appellerait encore, le BRETAGNE! Malgré la marine offerte au fil des siècles? Ou volée ?…
Bretons vous n'existez plus donc à ce point ??? !!!!!!
Je sens, et laisse, poindre-là un petit et léger sentiment de déception! Juste léger !
Alea jacta est !!!
(0)  Envoyer un mail à Al Coin
Jacky Flippot Le Mardi 30 janvier 2024 13:03
D'accord Yvon.
Et bien vu cette observation concernant LFI : qui s'oppose aux financements pour DIWAN en Bretagne donc , et intervient pour le lycée privé AVERROES à Lille ..
(0)  Envoyer un mail à Jacky Flippot
TY JEAN Le Mardi 30 janvier 2024 14:41
Un exemple "terre à terre " je vois du beurre bio CARREFOUR en rayon .En y regardant de plus près le beurre vient d'un site situé en Auvergne ( 63 ) alors qu'une indication mentionne un second site,lui, en Bretagne (35 ).Autrement dit on importe un produite auvergnat alors qu'il existe un site breton!
Idem pour du lait iimporté du 45 ou du 36. Ne parlons pas du va et vient en transport routier.
Exemples de l'absurdité d'un système scandaleux et révoltant.
(2) 
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