Saint-Nazaire, le 3 mai 2006 - Cargill France prévoit d’investir sur son site de Montoir (44) plus de 50 millions d’euros dans la construction d’une usine de production d’huile de colza. Ce nouvel outil industriel permettra à l’entreprise et à son partenaire Diester Industrie de répondre aux nouveaux quotas de biocarburants, octroyés par le gouvernement à la filière oléoprotéagineuse.
Un investissement majeur venant compléter l’activité de Cargill en France
Ce nouvel outil de production serait installé sur le port de Montoir, dans l’enceinte des entrepôts de Cargill France. Celle-ci devrait financer la majorité des 50 millions d’euros nécessaires à cette construction et le complément sera apporté par Sofiprotéol qui détiendra une participation minoritaire dans la société créée à cet effet.
Cette future usine permettra à terme de triturer 600 000 tonnes de colza par an, provenant principalement des cultures du grand Ouest de la France (Bretagne, Pays de Loire, Poitou-Charentes et Centre). La production d’huile de colza, nécessaire à l’élaboration de biocarburant, devrait s’élever à environ 250 000 tonnes par an, qui serviront principalement à approvisionner par pipeline l’usine de Diester Industrie installée à proximité, et dont Cargill sera partenaire.
Quant aux près de 350 000 tonnes de tourteau de colza, également issues de la trituration des graines, elles seraient commercialisées par Cargill sur le marché de l’alimentation animale. En 2008, date théorique de livraison de ce site, Cargill prévoit de triturer globalement sur ses 3 sites 1 750 000 tonnes de graines oléagineuses (colza + tournesol + soja). Le nouveau site de Montoir serait dédié à la transformation du colza approvisionnant principalement la filière biocarburants. Il viendrait compléter l’activité de tournesol alimentaire de Cargill sur le site de Saint-Nazaire, qui assure la moitié de la production nationale d’huile de tournesol. L’usine de Brest resterait, quant à elle, orientée vers la nutrition animale et les biocarburants, en transformant du colza principalement cultivé en Bretagne et du soja.
Cargill, partenaire de la filière biocarburants
Avec cette nouvelle unité de trituration de Montoir, Cargill renforcerait son partenariat avec la filière française des biocarburants. Cet outil industriel permettrait, en effet, de répondre aux nouveaux besoins en huiles liés aux quotas de biocarburants octroyés par le gouvernement à la filière oléagineuse, représentée par Diester Industrie.
Pour mémoire, le gouvernement a décidé en septembre 2005 d’avancer le développement des biocarburants en France, en portant leur consommation à 5,75% du total des carburants mis en vente sur le marché national à des fins de transport dès 2008, avec comme objectif d’atteindre 7% en 2010 et 10% en 2015. En dehors de la France, Cargill s’est déjà investi dans le développement des biocarburants à travers sept projets similaires dans le monde. Le groupe vient d’ailleurs d’annoncer un partenariat en Angleterre et la construction d’un nouveau site de production de biodiesel en Allemagne, d’une capacité de production de 250 000 tonnes, pour un coût supérieur à 25 millions d’euros.
Une entreprise ancrée dans l’économie agricole du grand Ouest
Cette annonce vient aussi renforcer le rôle économique de Cargill dans l’Ouest de la France. Premier opérateur agroalimentaire sur le port de Nantes/Saint-Nazaire, l’entreprise constitue en effet une importante source de débouchés pour les productions agricoles régionales. Aujourd’hui, plus de la moitié de la production de colza et de tournesol en Bretagne, Pays de Loire et Poitou-Charentes est transformée, valorisée et commercialisée sur les sites de Cargill.
En termes d’emploi, la construction de ce nouveau site devrait, à terme, générer la création d’une trentaine de postes nouveaux. Ceux-ci viendront s’ajouter au demi millier d’emplois directs et indirects, engendrés par l’activité actuelle de Cargill sur le bassin de Montoir/Saint-Nazaire.
Cargill en bref
Société familiale américaine fondée en 1865, Cargill est un fournisseur international de produits et de services dans le secteur agricole et agroalimentaire. Cargill, dont le siège est à Minneapolis, Minnesota (Etats-Unis), compte 142 000 collaborateurs dans 61 pays dont 15 000 en Europe où la société est implantée depuis 1953.
Cargill en France, c’est :
- 2 300 employés ;
- 16 sites ;
- Un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros ;
- Transformation d’oléagineux et raffinage d’huile végétale : trituration et raffinage d’huile (St-Nazaire et Brest), distribution de protéines végétales (St-Nazaire / Montoir), négoce de céréales (St-Germain-en-Laye, Yvelines) ;
- Fabrication de chocolat : OCG (Le Grand Quevilly, Seine-Maritime) ;
- Embouteillage d’huiles : BOE (Château-Gontier, Mayenne) ;
- Transformation viande de volaille : Cargill Foods France (Orléans) ;
- Amidonnerie : Cerestar France (Haubourdin, Nord) ;
- Malt : Cargill France Eurasia (Strasbourg); - Arôme alimentaires et texturants : Degussa Food Ingredients.
Cargill achète entre 10 et 15% de la collecte française de céréales et oléagineux pour couvrir les besoins de ses unités agro–alimentaires et l’exportation, ce qui représente un volume compris entre 8 et 10 millions de tonnes par an.
Depuis son implantation en 1964, Cargill à Saint-Nazaire c’est :
- La transformation d’oléagineux avec le pilotage des sites industriels de Brest et Saint-Nazaire (1,2 million de tonnes de trituration) ;
- La distribution de protéines végétales auprès du secteur de la nutrition animale : 1,7 millions de tonnes sur Montoir et 7 ports français ;
- Le raffinage d’huile de tournesol à destination des industries alimentaires françaises et européennes.
Cargill est le premier opérateur agroalimentaire sur le port de Nantes/Saint-Nazaire. Son activité sur ce site implique 500 emplois directs et indirects.