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Débats en breton sur les luttes écologiques et sociales à Langonnet
Débats en breton sur les luttes écologiques et sociales à Langonnet
- Chronique -
Fête nationale de la langue bretonne : le retour de la lutte ?
Averses, soirées froides, petite affluence au départ : les organisateurs ont tenu bon, proposant un programme de qualité et terminant la fête avec une salle bondée pour le fest noz et un chapiteau que la pluie a épargné
Par Fanny Chauffin pour Kerne Multimédia le 21/05/17 12:26
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Excellent Taol Lañs, petit public, mais grande variété des groupes : que ce soit la musette du groupe à bretelles, le "power flower" du duo guitare et voix, les lycéens de Diwan avec leur "Lod zo plinn", ou Perryn, toujours aussi surprenante, passant de l'opéra au rock, en passant par le rap, le Bro Gozh ou la soupe disco...

Le samedi, les exposants s'installent entre les averses, les stands bariolés qui ont beaucoup servi se peuplent peu à peu, Brezhoweb tente de monter son installation devant l'église de Langonnet. Les comédiens de Teatr Piba installent leur pièce enregistrée, et les organisateurs courent partout : c'est un miracle qu'un petit groupe comme celui-là réussisse une grande fête. Mais c'est aussi parce que, pendant la semaine, les gens de Langonnet les ont aidés, des agriculteurs du coin, des éleveurs, et des gens à la retraite. Mercredi, Poupou courait pour les aider avec son tracteur et son chargeur, sous la pluie battante. Grâce à eux, les piquets du chapiteau ont été plantés, leurs tracteurs ont permis d'avancer plus vite un chantier difficile. (Yann Puillandre racontait lors de l'inauguration de Vendredi que pour la première fête à Langonnet, il avait tellement plu que les tracteurs avaient sorti les voitures des gens de la boue, et que les élus avaient eu pitié des organisateurs et les avaient aidés financièrement à combler le déficit...).

Et puis les gens arrivent, la scène ouverte accueille les cent enfants de Jonathan Dour qui a organisé, invité, coordonné musiciens, écoles et parents. Et puis dans la médiathèque, sur le terrain de boules couvert, les débats commencent. Vifs, bien préparés, bien doublés. Langue des sourds et langue bretonne, lutte des femmes pour le consentement mutuel, lutte pour le Kurdistan. Jil raconte la lutte des faucheurs d'OGM en Bretagne et dans le monde, appelant, comme Tangi Louarn à une "fête internationale de la langue bretonne". Les militants de Douar Didoul racontent leur combat contre Variscan, et les générations se mélangent : alors que dans le Trégor les jeunes bretonnants agriculteurs, enseignants, artistes se mobilisent, les anciens d'Eaux et rivières répondent en breton vannetais de l'importance de cette lutte contre les mines qui entrainera des conséquences irréversibles si la population bretonne ne bouge pas. A côté, dans la salle des bandes dessinées, les spécialistes du numérique expliquent en breton leur travail pour vulgariser les utilisations du numérique en breton : que ce soit les correcteurs, les jeux, les cartes, ... Ils sont jeunes, bretonnants, actifs.

La fête continue, les stands se rangent sur la place. Le soleil fait enfin son apparition. Mais il est temps de rejoindre le chapiteau du bas du bourg pour applaudir Nolwenn Korbell ou El Maout... ou bien d'aller gavotter avec Jean Claude Talec et Lou Jakez Suignard dans la salle des fêtes. Merci à Mignoned ar brezhoneg pour cette belle fête, qui n'a pas entraîné la foule des années 1997 (12 000 personnes) mais qui montre bien la nécessité de débats de fond dans la société bretonne sur l'avenir de sa langue et de ses luttes pour une identité assumée et un pays vivant, conscient des enjeux à venir.

Voir aussi sur le même sujet : GBB, stourm, brezhoneg
Cet article a fait l'objet de 1837 lectures.
Youtubeuse, docteure d'Etat en breton-celtique à l'Université Rennes 2 / Haute Bretagne, enseignante, militante des droits humains à Cent pour un toit Pays de Quimperlé, des langues de Bretagne avec Diwan, Aita, GBB, ...., féministe, enseignante, vidéaste, réalisatrice, conteuse, chanteuse, comédienne amateure, responsable depuis vingt ans du concours de haikus de Taol Kurun, des prix littéraires Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz, ...
[ Voir tous les articles de Kerne Multimédia]
Vos 10 commentaires
Jacques Le Lundi 22 mai 2017 10:54
Fête "nationale" de la langue bretonne???
Ah,... et depuis quand la Bretagne est une nation aux yeux du discours historiques de nos militants de gauche et d’extrême gauche?
Mais heureusement qu'on rattrape le tir en proposant une "fête internationale de la langue bretonne"...
Ben oui, si on ne met pas un peu d' "internationalisme" pour s'excuser, ce n'est pas politiquement correcte.... et surtout cela permet de retirer le mot "nationale" qui fait "fasciste"...!
Sauf que nombre de bretons sont à peine informé de l'événement, même dans le milieu militant.
Sauf que nos "internationaux" nous diront qu'avant de penser aux "autres", il faudrait commencer par penser aux "nôtres"....
Le retour de la "lutte"...????
A bon, quel est le lien entre les "mines" et la langue bretonne.... à si, les mouvements d'extrêmes gauches...!
C'est sûr, c'est avec ce genre de parallèle qu'on va motiver les 4,6 millions de Bretons à participer..... mais, est-ce vraiment là l'objectif?
Réfléchir à inviter les entreprises à utiliser la langue bretonne, mon Dieu se serait commettre un pêché!
Cela ressemble plus à un hold-up de l'extrême gauche sur la langue bretonne pour servir de tremplin afin de promouvoir l'idéologie....
Vous évoquez le Kurdistan, vous avez raison... nous avons tous à apprendre d'eux, eux qui sont tellement plus pragmatique que nous, eux qui bien officiellement "maxistes" (image qui nous plait mais qui est bien loin de la réalité sur le terrain) sont bien plus ouvert que nous et surtout, SURTOUT, eux qui n'ont pas besoin de s'excuser avec de l' "internationalisme" pour gagner le combat et pour préserver leur identité et leur nation!
Alors, une "Fête de la langue bretonne" qui un prétexte pour un "entre soit" des mouvements d'extrême gauche.... "Nan trugarez!"
Nos enfants, la langue, la Bretagne et les Bretons méritent mieux!
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spered dieub Le Lundi 22 mai 2017 12:10
L'avenir de la langue bretonne est un enjeu trop sérieux pour être laissé entre les mains d'une tendance politique quelle qu'elle soit, à plus forte raison si l'on a affaire à des extrémistes de droite, ou de gauche dans le cas présent ? ,ce qui n'est pas tout à fait vrai ,mais un peu quand même ..L'organisation de cet évènement qui mériterait mieux ,devrait être apolitique .On est pas obligé d'être nationaliste pour défendre la langue bretonne ,et le contraire peut être vrai également ,tout comme en Ecosse en ce qui concerne le gaélique . Hélas au vu de la situation actuelle des affirmations ont vécues telles hep brezhoneg Breizh ebet ou feiz ha Breizh so breur ha c'hoar.
Il serait bien plus facile de mobiliser les populations des communes concernées par la fête ainsi que les acteurs locaux de la langue et la culture bretonne ,si l'organisation serait neutre sur le plan politique . Il y a un problème de ce coté là.Sans douter de la sincérité et l'abnégation des organisateurs ,la population locale peut avoir malgré tout une impression d'intégrisme ,et finalement cela peut devenir contre productif et faire l'affaire des détracteurs locaux de la matière bretonne .En son temps le bleung brug était beaucoup plus consensuel .
Par contre une fête internationale de la langue bretonne j'adhère ,non dans le sens d'une arrière pensée politique mais justement du fait que un des enjeux de survie de la langue bretonne est dans son internationalisation vu que les Bretons sont présent de pat le monde ,c'est un atout ,et bien souvent ils en sont bien plus conscients que ceux qui résident en Bretagne .
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Yann Gwern Le Lundi 22 mai 2017 23:13
Ar Gouel Broadel gwir a oa d'an 19 a viz mae: Gouel Sant Erwan.
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Jacques Le Mardi 23 mai 2017 03:01
@ Spered Dieub
Parce que vous pensez que les Chinois, Allemands, Anglais, Espagnols, Arabes, Turcs, etc.... etc.... ne parlent de leur langue que sous une forme "internationale"???
Ou alors, c'est que vous pensez que tous ces gens sont-ils fermés d'esprit et il n'y aurait que nous les Bretons qui soyons ouvert....?
Quand à définir "international" le dialogue entre personnes de la même nationalité au titre que certains d'entre nous habitent dans le monde...????
Quand la langue aura totalement disparue sous les coups des idéologies, jacobines, socialistes ou internationalistes.... il sera trop tard pour tirer le bilan des erreurs.
Il y a à peine 3% des enfants qui apprennent la langue... et c'est pas l'internationalisme qui va convaincre les parents!
La Bretagne "ouverte sur le monde" pour s'excuser en permanence d'être nous même, on en meure!
Cet internationalisme, c'est un symptôme démontrant que nous ne sommes pas guérir du traumatisme du colonialisme que nous avons subit...!
Quand on est vraiment ouvert, on n'a pas besoin de rabâcher ce genre de slogans pour prouver on ne sait quoi...!
En tout cas, je n'a pas d'exemple de peuples confortables dans sa culture qui se comportent à la manière des Bretons!
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Léon-Paul Creton Le Mardi 23 mai 2017 08:52
OUI, Oui ! La langue bretonne et ses moyens, la culture, bretonne, l’économie bretonne, le mouvement breton, l’émancipation bretonne, et même une éventuelle politique bretonne…Tout cela devrait être "A-PO-LI-TI-QUE ", mais oui ! C’est tellement évident !... Mais ça l'est déjà et depuis fort longtemps. Pas par la raison, mais par la "trouille"...et quelques intérêts. Faut bien vivre, même petitement!
C’est trop sérieux c’est choses-là, pour que d’ailleurs les Bretons aient la prétention de s’occuper de ces affaires. Le font-ils d’ailleurs ? Même, et sans doute à plus fortes raisons, parce que se sont les leurs ! Ils n’en sont pas capables ? Non non! Du moins, apparemment, il ne s'en sentent pas. C'est dommage à mon avis.
Ils en sont « profondément » conscients de leur indigence en ces matières, et font tout ce qu’il faut pour éviter à tout prix de porter la responsabilité d’une réussite quelconque. C’est clair : 75 % pour Macron !
Le message est net spered dieub, tout ce que font les Bretons est « APOLITIQUE »…Vous ne vous en étiez pas aperçu?
Je crois qu’après une absence de quelques semaines, certains sont de retour de campagne (présidentielle) avec des fortunes diverses. Le retour des « terra-novas » en quelque sorte … Parfois la pêche est bonne, des fois non ! En France ils ont des "Think Tanks". En Bretagne nous, nous avons des 'Trenk-Tankers", et j'en suis!
Les quais d’ABP grouillent et bruissent de « mouvements » nombreux et divers (pas tant que ça), Il faut vite préparer, dans la campagne bretonne, le temps de la moisson des blés législatifs qui donneront la belle farine à rouler les Bretons ! Mon boulanger s’appelle Gbagbo-Dupont... et je vote toujours pour lui !… (Graet e Breizh)
Puis reviendra le temps de la morue qui là-bas n’attend pas ! Le cycle des saisons et des marées…
Entre Terre et Mer, bras dessus, bras dessous apolitiquement
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G kerouanton Le Mardi 23 mai 2017 10:35
Il faut en effet revoir le programme et le fonctionnement : les écoles Diwan ont eu du succès (qui a entraîné ensuite la création de Dihun et Divyezh) parce qu'elles ont été créées pour tout le monde , y compris les non bretonnants.
Une piste : imiter le succès de la Chorale des enfants du Kreiz Breizh, en faisant la même chose dans toutes les régions bretonnes (Leon, Kerne, ...), en rejetant toute forme de compétition, uniquement pour le plaisir; ça mettrait les parents dans le coup; ça mobilise pour être au point le jour venu; ça montre l'intérêt d'apprendre le breton, etc...
Autre suggestion : l'économie, les entreprises et le travail en Bretagne demain, en faisant participer des gens qui travaillent et qui pourront partager leur vision de l'économie bretonne.
Tout en exprimant mon respect pour ceux qui ont beaucoup travaillé pour cette fête, il était évident Samedi que cette fête ne perdurera que si les organisateurs changent profondément le sens et l'orientation de la fête.
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spered dieub Le Mardi 23 mai 2017 18:11
On est pas obligé d'être nationaliste pour défendre la langue bretonne ,et le contraire peut être vrai également ,tout comme en Ecosse en ce qui concerne le gaélique
Je précise mes propos. On peut aussi être partisan de l'émancipation de la Bretagne sans que la langue bretonne soit une priorité ,mais sans être non plus opposé à sa promotion .C'était par le passé un peu le cas de Alexis Gourvennec .Cette fois c'est Fanny qui va faire des bonds !!!
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Jacques Le Mercredi 24 mai 2017 16:24
" On est pas obligé d'être nationaliste pour défendre la langue bretonne"
A ça c'est sûr, dès qu'on utilise le mot "nationaliste", les bretons partent à confesse...
Les Écossais votent à plus 50% pour les nationalistes.... aussi, j'écrirais 100 fois : "jamais plus je ne m'adresserai à un Écossais, ni ne leurs serrerait la main"
Qu'on se le dise : Le "mal" ne passera pas par nous les Bretons, nous qui sommes si pur, si ouvert sur le monde, si international...!
"On peut aussi être partisan de l'émancipation de la Bretagne sans que la langue bretonne soit une priorité ,mais sans être non plus opposé à sa promotion"
Ben oui, c'est d'ailleurs le cas des nationalistes écossais et corses qui eux à la différence des Bretons disposent d'un projet sérieux à proposer au peuple autre que le socialisme international...
Mon dieu, je viens de refaire une rechute....!
Je me cite à nouveau : ".... un hold-up de l'extrême gauche sur la langue bretonne pour servir de tremplin afin de promouvoir l'idéologie...."
Selon ma vision personnelle, voilà où en est le mouvement breton...!
Le mouvement breton va finir par dégouter définitivement tout le monde....
Voir Diwan qui, malgré ses résultats scolaires et la qualité de son enseignement dans un contexte de déconfiture historique de l'École d’État, ne parvient à croitre que de 5 à 6% par an...
Ben oui, faut être clair... pour les enfants c'est un bonheur d'être à Diwan et tous les enfants de Bretagne méritent ce bonheur.
Sauf qu'à lire les articles de Fanny et la position générale du mouvement breton, je ne me fais aucun doute que cela doit faire réfléchir 2 fois avant de mettre ses enfants à Diwan!
C'est triste, mais on en est là...!
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Jacques Le Mercredi 24 mai 2017 21:31
@ G kerouanton
Comme je le disais, pour les enfants, Diwan c'est formidable.
La difficulté, c'est de convaincre les parents quand les enfants ont 2 ans...
Combien de parents je connais qui n'ont "pas osés".... et qui 4 à 5 ans plus tard se disent.... "Ah, si j'avais su...!"
Et plus on s'éloigne du milieu "de gauche", plus ceux qui n'ont "pas osés" deviennent nombreux...!
S'il faut changer quelque chose à Diwan, c'est de revenir à la vocation initiale, c'est à dire le projet d'école pour la Bretagne.... et non comme aujourd'hui une solution destinée à vivre en parallèle du système français (l'un des plus mauvais d'Europe, logique il a été conçu pour fournir des futurs soldats et uniformiser culturellement les enfants...).
C'est à dire retrouver le flambeau d'une détermination à permettre à tous enfants de Bretagne d'avoir un accès à Diwan, proposer des formations professionnelles et ouvrir des universités.... (à une époque, c'était bel et bien la vision...)
Quand on sait que l'histoire de Bretagne n'est pas enseigné à Diwan, ou du moins mal enseigné.... par peur (on va devenir des nationalistes, des anti-France, des ogres mangeurs d'enfants....) et surtout par ignorance des professeurs, d'où l'utilisation abusive du prétexte fallacieux que ce n'est pas prévu dans les programmes qui nous viennent de Paris....
Alors que Paris n'interdit en rien cet enseignement (ce qu'on évite bien de dire...), à condition bien entendu de le faire en plus des programmes.
Et justement sur ce sujet, je n'ose même pas évoquer l'absence totale d'ambition dans le mouvement breton que les programmes scolaires soient réalisés en Bretagne, comme c'est la norme partout en Europe...
(ce qui se passe en Europe, on préfère l'ignorer... c'est plus simple ainsi pour être copain avec les Socialistes jacobins).
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Fañch Ar Vilin Le Jeudi 25 mai 2017 15:58
Les premières fêtes de la langue bretonne étaient clairement nationalistes. Et il y avait une véritable résistance en Bretagne avec SAB par exemple qui avait autre chose à faire (sur le terrain) que de passer son temps, comme le fait ce qui reste de l'Emsav aujourd'hui, à classer les militants selon le prisme idéologique français.
SAB a réussi à faire gagner du terrain à la langue bretonne en moins d’une dizaine d’années. Depuis sa disparition c’est le désert.
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