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- Communiqué de presse -
Face à la crise qui dure: Moral en berne
La crise économique entre dans une phase d’aggravation. Le semi-confinement en œuvre depuis fin octobre n’arrive pas à juguler la pandémie qui maintient un haut niveau de contamination, malgré la mise à l’arrêt de pans entiers de l’économie,
Par pour Le blog de François Alfonsi le 26/02/21 1:00

La crise économique entre dans une phase d’aggravation. Le semi-confinement en œuvre depuis fin octobre n’arrive pas à juguler la pandémie qui maintient un haut niveau de contamination, malgré la mise à l’arrêt de pans entiers de l’économie, et malgré une vie sociale elle aussi entre parenthèses. Chaque journée qui passe est désormais plus lourde de conséquences. Et on ne voit pas le bout du tunnel.

Les gestes barrières, finalement bien acceptés par la population, ont eu raison de la grippe et de la gastro-entérite, les deux grands classiques des épidémies hivernales. Mais ils n’ont manifestement pas réussi à avoir raison de ce fichu Covid-19 dont la contagiosité se révèle redoutable tandis que sa propagation par les variants de la souche originale se fait encore plus vite.

Il y a un an, le « patient zéro » européen venait à peine d’être contaminé depuis la Chine. On compte désormais vingt ou trente millions d’européens qui ont développé la maladie, deux à trois millions qui se sont retrouvés hospitalisés, et cinq à six cent mille qui en sont morts. Une hécatombe ! Et ce n’est pas fini.

La vaccination commence, mais elle doit porter sur des milliards de doses, et être étendue à l’ensemble de la planète pour vraiment apporter une contribution décisive à la fin de la pandémie. Car même si un Etat riche aura pu financer l’achat à prix d’or des premières doses pour ses citoyens, ceux-ci, une fois vaccinés voudront reprendre la vie d’avant, avec ses échanges mondialisés. Si le reste du monde n’est pas protégé à son tour, l’Etat privilégié aura alors réussi une prouesse vaccinale sans lendemain ou presque.

Au rythme où vont les choses, et notamment la vaccination mondiale, on peut craindre que la situation de crise ne dure encore et encore, avec des prolongations successives qui viendront affaiblir toujours plus le tissu économique et social jusqu’à son effondrement. On parlera alors de la crise de 2020 comme on a parlé un siècle durant de la crise de 1929 et de ses prolongements sociaux et politiques.

Au niveau de la France des chiffres commencent à tomber qui donnent le vertige : 7 milliards de pertes en un an pour Air France, 8 milliards pour Renault, Airbus et ses sous-traitants asphyxiés par l’arrêt des liaisons aériennes diminuées de moitié et même davantage par rapport à une année normale, EDF en pleine crise de compétitivité, etc…. Plusieurs ne s’en relèveront pas !

Avec le confinement qui va continuer au moins plusieurs mois, qui peut croire les « prévisions » d’une reprise de la croissance à court terme ?

Le même constat de crise peut se décliner au niveau de la Corse : la brasserie Pietra ou Air Corsica, pour citer deux entreprises emblématiques de l’économie insulaire, ont bien du mal à surnager alors que le tourisme représente une part essentielle de leur activité. Corse Composites sera nécessairement impacté par la crise de l’aéronautique qui se généralise dans le monde entier. Et tous les producteurs des filières de l’agroalimentaire (fromage, vin, biscuiterie, eau, etc…) sont impactés par la fermeture des hôtels et des restaurants qui écoulent une bonne partie de leurs produits. Les festivals, et toutes les manifestations culturelles, sont des constructions fragiles dont la notoriété est le principal actif. Deux années sans pouvoir se produire face au public serait probablement pour les organisateurs et les artistes un point de non-retour.

La perspective d’une nouvelle demi-saison commençant tardivement, à condition que la baisse estivale de la contagion se reproduise en 2021 comme en 2020, ne va pas permettre de redresser la situation d’entreprises déjà fragilisées par leurs résultats de 2020. Après le fatalisme du début de la crise sur l’air de « ce n’est qu’un mauvais moment à passer » , puis la déception du reconfinement d’hiver que tout le monde espérait éviter, c’est désormais un épuisement économique et psychologique qui prévaut, qui ira crescendo au fur et à mesure que les semaines se suivent sans que l’activité ne reprenne.

Trésorerie exsangue et moral en berne, ceux qui avaient pu réagir en 2020 pourront-ils en faire de même en 2021 ? Ou bien ne sont-ils pas déjà gagnés par un engourdissement sournois et mortifère ?

Le rythme de sortie de la pandémie est bien trop lent, et tous les schémas sont bousculés car la crise sanitaire est toujours plus prégnante. Mais comment faire autrement ?

Pour l’avenir il faudra envisager les moyens d’un redressement moral autant que d’un redressement économique !

Ce communiqué est paru sur Le blog de François Alfonsi