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Et notre identité bretonne?
Nicolas Sarkozy a décidé de jouer la carte nationaliste. L'affirmation d'une identité nationale qui se définit surtout en mettant en cause l'immigration, particulièrement d'origine musulmane, vient s'ajouter au
Par Michel Le Tallec pour Parti Fédéraliste le 19/12/09 10:50

Nicolas Sarkozy a décidé de jouer la carte nationaliste. L'affirmation d'une identité nationale qui se définit surtout en mettant en cause l'immigration, particulièrement d'origine musulmane, vient s'ajouter au refus de reconnaissance des cultures et langues régionales dont nous souffrons depuis de nombreuses années. Au niveau européen, la France s'aligne sur la Suisse, à laquelle les musulmans font peur, et sur la Grèce qui refuse –comme la France- la reconnaissance des langues et cultures régionales. Drôle d'époque où la France choisit de se replier sur elle-même et de se méfier des richesses apportées par la diversité des cultures qui la composent. C'est la peur de l'ouverture, la peur de ce monde nouveau où tombent les frontières. La France d'aujourd'hui est pourtant multi raciale. Elle s'est faite, au cours des siècles, de différents apports : aux anciennes populations locales, se sont ajoutés des Latins, des Celtes, puis ceux que l'on appelle les Barbares (Wisigoths et autres Ostrogoths…), sans compter les Vikings, les Maures, les Espagnols…Plus récemment, sont venus les Polonais, s'ajoutant à d'autres migrants des pays de l'Est, puis, les Italiens, les Portugais, les Maghrébins, les Africains noirs, les Chinois, les Indiens, etc… Sans oublier ces minorités intégrées à la nation française et dont les ressortissants, à certaines époques, ont eu le sentiment d'être des immigrés de l'intérieur : Alsaciens, Basques, Bretons, Catalans, Corses, Pieds-noirs… Une France multiple peut s'enorgueillir d'avoir assimilé ses diversités culturelles sur des centaines d'années ! Il ne faut surtout pas stopper cet élan. Le propre du fascisme est le refus des identités autres que celle que l'on qualifie de nationale. L'Allemagne nazie a donné l'exemple en pourchassant et en éliminant les Juifs, les Polonais, les Tziganes... Lors de leur avancée vers Moscou, les nazis considéraient aussi les Russes comme une race inférieure, au même titre que les Français qui vivaient alors dans la France occupée. Mais, revenons sur cette volonté d'aujourd'hui de nous enfermer dans un sentiment d'appartenance nationale qui se construit dans le rejet des Autres. Qui seraient ces Autres que nous devrions rejeter? Les non-chrétiens, les non-blancs, les blancs qui ne parlent pas français, les mal rasés, les mal habillés…les… ? Il faut arrêter de se donner un sentiment de puissance en contrôlant ce que l'Autre doit être, en refusant les libertés fondamentales de l'Autre, dont celle d'avoir sa propre identité. La France de demain ne peut se construire que dans l'acceptation des identités multiples qui la composent. Les Etats-Unis d'Amérique donnent l'exemple. Ils se construisent sur le sentiment d'appartenance à une société multi culturelle, ce qui leur a permis de se donner un président métissé de Blanc et d'Africain noir. Cela serait impossible chez nous, où TF1 ne peut même pas imposer un présentateur noir au journal de 20 heures. Et la Bretagne dans tout cela ? Cette volonté de Nicolas Sarkozy, relayé par Eric Besson, ministre de l'immigration, de décider de ce que doit être l'identité des français d'aujourd'hui, nous est fortement défavorable. Revendiquer notre identité de Breton, dans une France ouverte à l'Europe et au Monde nous sera-t-il interdit demain? Déjà, Eric Besson a refusé de rouvrir le débat sur les langues régionales, sous prétexte que la Constitution de la France ne le permet pas. Quand on inscrit cette prise de position dans le contexte de la marche arrière qui s'amorce pour revenir sur la régionalisation, on se dit que la France est bien mal partie. Au lieu d'aller de l'avant, nous effectuons un dramatique retour vers un passé que nous croyions révolu et nous nous éloignons de l'Europe de demain, celle des régions responsables de leurs actes, dans un contexte fédéral fort. Michel Le Tallec Président du Parti fédéraliste

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