Le président de la République vient de lancer à Strasbourg le chantier de la réorganisation territoriale : il a la clairvoyance de constater que l'existant fonctionne mal et n'est plus adapté aux exigences de notre société.
En clair il dresse le constat d'échec d'une réforme régionale manquée car purement administrative et particulièrement timorée.
Ce fut une réforme bâclée et vouée à l'échec parce que l'essentiel a été oublié :
- une région c'est un lieu de mémoire collective, un creuset d'initiatives et de solidarité ;
- il y a nécessité absolue d'avoir dans les régions une cohérence entre l'économique, le politique et le culturel ;
- la globalisation que nous vivons conduit à un désir profond d'identification de l'espace de vie sociale et celui-ci ne peut-être seulement administratif ;
- les véritables institutions démocratiques doivent rejoindre les aspirations et les besoins de leurs citoyens.
Cette réforme a abouti à l'ouest à la création artificielle des « Pays de Loire » et au démembrement d'une région cohérente, la Bretagne, à un formidable gaspillage de fonds publics en Pays de Loire, à un mécontentement populaire en Bretagne, à un immobilisme général préjudiciable.
Les élus, depuis longtemps, dénoncent le millefeuille administratif peu propice à la création ou la réalisation de projets et ceci n'est pas de nature à rétablir notre compétitivité dans un monde qui bouge très vite.
Il est frappant de voir que les élus ou personnalités politiques qui s'expriment en faveur d'une région « grand ouest » sont pratiquement les mêmes qui ont porté la région « Pays de Loire » : ils sont désormais disqualifiés, car porteurs de l'échec.
La réforme doit s'appuyer sur des fondements solides : la Bretagne des cinq départements est un territoire cohérent, identifié, porteur de symbioses, voulu par la grande majorité de la population et réclamée par ses élus ; il ne lui manque que les délégations de l'Etat pour la réalisation de ses projets et l'accroissement de son développement.
De nombreux économistes, géographes, élus etc.. ont montré la très grande cohérence d'un territoire le long de la Loire, d'Orléans à Angers, que l'UNESCO a identifié comme Val de Loire ; il est probable que la population, si elle avait été consultée, y aurait vu un projet porteur.
Une nouvelle réforme, devenue nécessaire et urgente, ne pourra réussir que si elle s'appuie sur des réalités humaines et avec l'assentiment des populations ; la journée de cheval qui a déterminé le découpage départemental, le palais de région qui a symbolisé les ex-futures régions ne sont plus depuis longtemps des symboles de réussite économique.
Pour Askol, association des Élus bretons pour la Démocratie, le vice-président, Jean-Claude Rivallain