-- Société --
Publié le 8/05/15 12:24 -- mis à jour le 00/00/00 00:00
Coorganisée par des réseaux universitaires européens (COST, Ermine, CRBC, Erimit, IndentiCat, l'Institut Ramon Llull), la journée d'étude a montré la complexité et la richesse des problématiques du multilinguisme en Europe.
Ouverte par les responsables rennais de l'Université, la journée d'étude a montré la richesse des problématiques autour des nouveaux locuteurs et l'importance de préciser les termes employés. Quelle différence en effet entre "endolecte" et "xenolecte" ? "Brittophone" et "bretonnant" ? "Néo-locuteur" et "nouveaux locuteurs" ?
Cela a permis, malgré les différences de chaque pays, de voir des tendances semblables. Les langues sont une composante majeure de l'identité de l'Europe, et c'est une Europe multilingue, respectueuse de ses différences et consciente de sa richesse qui pourra évoluer favorablement. Mais comment ? Gaid Evenou, de la Délégation à la langue française et aux langues de France essaie de faire avancer le dossier à Paris, en travaillant avec des écoles, en publiant des brochures, des livres en plusieurs langues. Les travaux sur les nouveaux apprenants en stages de breton, les enseignants de primaire en classes et écoles bilingues qui sont pratiquement tous des nouveaux locuteurs, mais aussi les lycéens Diwan montraient la force et la faiblesse du système : en dehors de l'école, qui pratique ? Et quand les cohortes de 60/90 ans, bretonnants de naissance auront disparu, que se passera-t-il ?
La professionnalisation est-elle suffisante pour assurer à ces locuteurs une connaissance suffisante de la langue ? L'apprentissage précoce en immersion reste le fait d'une très faible partie de la population scolaire en France (écoles en immersion, parents étrangers ou migrants).
L'arabe et le berbère sont très peu enseignés en France alors qu'ils représentent plus de quatre millions de locuteurs.
Les pratiques linguistiques orales (théâtre, conte, échanges, chant...) qui favorisent la phonétique, point faible mentionné plusieurs fois pour les nouveaux locuteurs, permettraient des liens intergénérationnels plus féconds, une intercompréhension plus grande.
Le projet "Bazh Valan" expliqué par Ronan le Coadic et Lena Catalan, a montré la volonté de BCD, la nouvelle association basée à Lorient, de favoriser les échanges entre nouveaux locuteurs et "native speakers", les locuteurs de naissance.
Chercheurs, enseignants, représentants des ministères de la culture ou de l'Éducation nationale, de Catalogne, Valence, Corse, du Caire, montraient l'importance de ces questions pour l'avenir des langues, mais aussi des enfants et des personnes amenées à vivre ici, ensemble et à tisser ensemble ce que Montserrat appelle des "nectarines".
Explication : une langue seule, c'est une pêche. Elle rencontre une autre langue qui est un abricot. Elles se rencontrent toutes deux, se tissent, s'interpellent, s'emploient l'une après l'autre,ou l'une avec l'autre. Au terme scientifique de "code meshing" ou "code switching", Montserrat a choisi celui de "nectarine"...
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Vos commentaires :
"Et quand les cohortes de 60/90 ans, bretonnants de naissance auront disparu, que se passera-t-il ?"
Il restera quelques centaines de néobretonnants qui parlent n'importe comment, quelques dizaines qui parleront bien car ils auront eu la bonne idée d'apprendre avec les bretonnants de naissance avant qu'il ne soit trop tard. Alors que si le milieu militant avant encouragé tout le monde, à commencer par les profs, à apprendre avec les locuteurs, il aurait pu y avoir une sorte de transmission. Mais comme la panacée c'est apparemment le roazhoneg, on voit les résultats dès maintenant : le charabia quasi-généralisé parmi les néobretonnants. L'Emsav est autant responsable du déclin du breton que les jacobins.