La première université bretonne de l’eau s’est tenue le week-end dernier à Guidel dans le Morbihan. Les deux journées ont été consacrées à la thématique de l’aide aux pays du Sud dans le domaine de l’eau.
Une initiative pour informer
Cette initiative de la région Bretagne a été décidée afin de mettre en lumière une nouvelle loi : depuis février 2005, la législation française autorise les collectivités locales à consacrer 1% de leur budget « eau » à des actions de coopération avec les pays du Sud. La rencontre du week end dernier devait permettre aux élus des collectivités bretonnes de découvrir cette nouvelle possibilité, et de les sensibiliser à la nécessité de leur intervention.
En effet, si les États et les ONG internationales œuvrent déjà dans ce sens, cela n’est pas suffisant. Or, il apparaît que les relations entre collectivités locales du Nord et du Sud peuvent permettre la mise en place de nombreux projets. En effet, si les communes et les collectivités bretonnes jouent le jeu, c’est prés de 7 millions d’euros qui pourront être débloqués pour des projets solidaires.
Aussi ces deux jours ont beaucoup été consacrés aux débats et aux rencontres entre élus locaux bretons et élus locaux des pays du Sud. Différentes ONG sont également intervenues pour présenter leurs actions passées et futures. De nombreuses personnalités ont fait le déplacement : Pour la Bretagne, de nombreux maires, Jean-Yves Le Drian et certains vice-présidents de la région Bretagne, les représentants d’associations, comme par exemple, Jean-François Piquot de l’association « Eau et Rivières de Bretagne » : à l’international aussi on s’est mobilisé, avec la présence de nombreux représentants de projets en cours au Niger, au Sénégal et en Haïti, mais aussi le Dr Jean-Louis Robinson, ministre de la santé et du planning familliale de Madagascar, ou encore Loïc Fauchon, président du Conseil Mondial de l’Eau.
Les débats ont permis d’aborder de nombreux thèmes, et surtout de tenter de répondre à la question : Comment faire ?
Malgré les efforts, il reste beaucoup à faire
Aujourd’hui dans le monde, ce sont plus de 5 millions de personnes qui meurent chaque année par manque d’accès à une eau saine. « Green Cross International » , l’ONG présidée par Mickaïl Gorbatchev œuvre déjà dans ce domaine. Ce week-end, l’ONG était associée à la région Bretagne dans cette université de l’eau afin d’apporter son expérience et son expertise dans le domaine.
Mais la Bretagne ne découvre pas aujourd’hui ce problème de l’eau dans les pays du Sud. Depuis près de 20 ans, de nombreuses initiatives ont déjà été soutenues par la région. Près d’un dixième des projets de coopération initiés par les associations ou les collectivités bretonnes ont porté sur l’eau. Principalement, ce sont les associations qui sont intervenues ; elles représentent ¾ des projets.
Les domaines d’interventions des bretons sont ciblés : prés des 2/3 des projets touchent à l’adduction d’eau potable. Il s’agit là de la mise à disposition d’eau pour les populations, mais aussi de la desserte en eau de qualité pour les équipements publics, les centres de santé, les écoles. Le tiers restant est consacré à l’agriculture, et notamment à l’irrigation.
Les intervenants bretons sont principalement tournés vers l’Afrique, ou sont localisés 82 % des projets recensés par la région depuis ces 20 dernières années.
JPT / SJ / ABP