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- Chronique -
Brennilis, algues vertes : on n'en finira donc jamais !
Brennilis, algues vertes : on n'en finira donc jamais ! Impitoyable actualité. Vous ouvrez vos journaux au moment du petit déjeuner elle vous arrive en pleine figure comme s'il fallait faire -formule
Par Jean-Charles Perazzi pour JCP le 11/10/12 23:21

Brennilis, algues vertes : on n'en finira donc jamais !

Impitoyable actualité. Vous ouvrez vos journaux au moment du petit déjeuner elle vous arrive en pleine figure comme s'il fallait faire -formule célèbre-, « du passé table rase ». Comme si la vie la vie, l'histoire de Bretagne n'étaient décidément pas ce qu'il est convenu « un long fleuve tranquille ». Enfin, moins qu'on ne le pense quand même. Ailleurs il en est de même.

Réacteur des Monts d'Arrée : « copie à revoir »

Il y a un paquet d'années, chaussés de gants et de chaussons en plastique, nous étions invités à visiter la centrale des Monts d'Arrée. Tout baignait (!). Pour la commune qui l'héberge (Brennilis) et celles qui l'entourent, c'était le pactole depuis quelques années. La manne tombait à jet continu permettant à leurs habitants de s'équiper en matériel électroménager et tout le reste. Le maire de l'époque, tout fier, tout heureux, nous annonça que cette centrale c'était du pur bonheur pour sa population et les autres ; sa fermeture serait une catastrophe pour l'emploi et l'économie de la région. Son directeur et ses collègues nous indiquèrent cependant que l'arrêt de la centrale « expérimentale » allait intervenir. Mais pas de souci à se faire : le démantèlement se ferait sans problèmes majeurs. Mieux. On assurerait « le retour à l'herbe », comme l'exigeaient des élus. Le chantier servirait même de modèle assurant à la France un savoir faire inégalé dans ce domaine. Mieux encore : ce démantèlement créerait des emplois. Bravo !

L'arrêt effectif se produisit en 1985. Et voilà, après bien des péripéties, qu'un confrère vous annonce, pas plus tard que cette semaine, que le « retour à l'herbe » n'interviendra pas « au mieux » (sic)… avant 2025. Beau cadeau pour nos descendants ! Et voilà qui ne manquera pas de faire baisser le coût de l'électricité d'origine nucléaire, le retraitement de déchets dont on ne sait que faire…

Algues vertes : le pactole ?

Toujours l'actualité. Après un bref retour en arrière. 1975. Les scientifiques du COB, le Centre Océanologique de Bretagne, nous expliquent, preuves à l'appui, que la pollution de nos côtes, c'est de plus en plus visible à Plestin-les-Grèves, dans la baie de Saint-Brieuc, en attendant, au fil des ans, on le verra par la suite, dans la baie de Douarnenez, à Fouesnant et les reste du littoral. En cause, la teneur de plus en plus élevée d'éléments fertilisants à base de d'origine agricole, dans la nappe phréatique, les ruisseaux, les estuaires.

Mais là encore, il ne faut pas dramatiser. Voilà que, au lendemain de l'information sur le démantèlement de la centrale (le 11 octobre dernier), comme dit plus haut, nous apprenons que la prolifération de ces fameuses ulves (les algues verte), peuvent devenir un atout pour notre économie. Eh oui ! On pourra en faire des aliments pour les poissons, des emballages biodégradable. Et quoi encore ? Si on bien compris, vu sous cet angle, le développement de leur production pourrait être intéressant. Inutile d'insister.

Vautier : bravo l'ancêtre !

Mais il faut po-si-ti-ver, comme le demandaient avec une certaine insistance les chefs de rédactions. Positivons. Voilà que des médias nous annoncent la nouvelle sortie prochaine et « nationale » d'« Avoir 20 ans dans les Aurès ». La galère de jeunes Bretons dans une guerre (d'Algérie) qui ne disait pas son nom, à l'époque. Un film qui valut bien des ennuis à ses réalisateurs, Félix et Nicole Le Garrec et à René Vautier. Il fallut que Vautier, toujours vert aujourd'hui, à 82 ans, mène une grève de la faim de près d'un mois, pour faire sauter le verrou de la censure.

La nouvelle génération va découvrir que l'entêtement, la détermination bretonne peut payer.

Preuve qu'il n'y a pas que des nouvelles inquiétantes dans nos médias.

Jean-Charles Perazzi

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