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- Discours -
Le mouvement culturel de Bretagne s'exprime au CESR sur 2 projets d'EPCC
Prezegennoù/interventions A. Monnier, dileuriad/représentant Kuzul Sevenadurel Breih/Conseil Culturel de Bretagne ha/et Skol-Uhel ar Vro/Institut Cukltrurel de Bretagne en emvod meur/en assemblée plénière KASR/CESR
Par Alan Monnier pour SUAV-ICB le 16/10/07 10:50

I. Interventions sur les deux projets d'EPCC :

Je ferai une seule intervention au nom du mouvement culturel de Bretagne à propos de ces deux projets d'EPCC.

Nous le réaffirmons, nous comprenons le bien fondé des dispositions de la loi 2002-6 et, on l'aura compris, concernant le projet de centre de ressources régional pour le spectacle vivant, la franchise des discussions entre les différentes parties a permis d'évoluer vers une situation aujourd'hui plus favorable. Que les collectivités, puisqu'elles sont comptables des fonds publics, gardent une définitive capacité de contrôle n'est pas choquant ; notre assemblée ne peut cependant comprendre ni encourager que les représentants des dites collectivités se voient doter de deux voix pour une représentation alors que les représentants des associations, artistes et autres opérateurs, ne disposeraient que d'une seule. En définitive, sur ce dossier, ce seul point fait problème et il apparaît que ce problème serait très facile à régler.

Concernant le centre de ressources régional sur le livre et la lecture publique, les négociations n'ont pas été aussi aisées pour aboutir à cet autre projet.

Après une première assemblée générale, ne répondant pas sans doute pas à toutes les obligations statutaires, le 4 septembre 2006 à Rennes, une autre assemblée, avec une plus forte représentation du monde professionnel, pouvait avoir lieu le 9 octobre suivant à Quimper, mais l'absence de représentants de la DRAC et du Conseil Régional ne permit pas à cette assemblée de se tenir validement. Une AG extraordinaire fut donc convoquée à Carhaix le 28 octobre. Elle donna lieu à un vote très minoritaire relatif à l'évolution de la structure : 14 voix pour (en fait, d'aucuns disent seulement 12 car une personne qui disposait de deux pouvoirs, a voté alors qu'elle n'en aurait pas eu le droit, n'étant pas membre elle-même), 6 contre et 15 abstentions, sur un total de 101 membres. On le voit, même si certaines dispositions ont pu évoluer depuis, la sérénité des débats est loin d'être incontestable et le projet ne fait pas vraiment l'unanimité sur le terrain, c'est-à-dire du côté des professionnels ou des associatifs qui paient une cotisation pour être membres de ces structures et qui verraient leur compétence, leur avis systématiquement, institutionnellement amoindri. Le système de représentation, c'est-à-dire la gouvernance même de cet EPCC, tel qu'il est décrit dans le document qui nous est proposé ne peut malheureusement qu'entériner et conforter cet état de fait.

Dans le cadre de la Breizh Touch, l'initiative prise par les élus, relayée dans deux directions respectives complémentaires tant par le monde économique que par les fédérations de sonneurs et danseurs, a assuré le réel succès de cette manifestation. Les professionnels et les associatifs ne veulent pas s'arroger des prérogatives qui appartiennent aux élus, ils souhaitent simplement mais sereinement être au service des collectivités dans la mise en œuvre d'authentiques projets négociés.

Cela a été réaffirmé tant par des élus, dans cette même enceinte, que par les professionnels et les responsables associatifs et cela est certainement clair dans l'esprit du législateur : sil faut contrôler les dépenses publiques, il ne s'agit pas de mettre sous le boisseau la dynamique de structures associatives vivantes.

S'il s'agissait de substituer un EPCC à une dynamique dans laquelle professionnels et associations exercent une compétence et jouent un rôle tous deux irremplaçables, cela équivaudrait à vouloir remplacer le suffrage universel par les seules études de cabinets de sondage…

II. Intervention sur la Charte des Festivals engagés pour le développement durable et solidaire en Bretagne (Transmusicales, Rennes - Vieilles Charrues, Carhaix - Interceltqiue, Lorient - Chants de Marins, Paimpol - Quartiers d'Eté, Rennes - les Arts dînent à l'huile, Douarnenez) (rapporteur du rapport : M. J-B. Vighetti) :

J'interviendrai au nom du mouvement culturel de Bretagne pour saluer la déclaration de ces six festivals d'apporter, en partenariat avec les Collectivités, une contribution réfléchie au développement durable, principalement dans le cadre de l'Agenda 21 de la Culture.

Les organisations syndicales le rappellent légitimement, il ne peut y avoir de développement durable sans respect, en matière d'emploi, de la déontologie voire de la légalité.

Parmi les nombreuses mesures qui sont envisagées dans la charte, nous nous réjouissons de voir figurer des engagements concrets concernant tant les aspects humains que techniques de ces manifestations culturelles « phares » que sont les festivals.

Pour autant, nous souhaitons ardemment que ces déclarations dépassent le stade de l'intention et c'est pourquoi nous sommes sensibles au sérieux du protocole accompagnant la période de mise en place et d'expérimentation.

En tout état de cause, parce que les enjeux sont aujourd'hui cruciaux et les échéances proches marquées d'un caractère d'urgence, le développement durable doit aller au-delà d'un alibi de type « écologiquement correct », d'un simple effet de mode, d'une nouvelle doctrine officielle.

A ce titre, les deux dernières propositions contenues dans le paragraphe 4.III (« développer des partenariats en cohérence avec les principes de l'agenda 21 » & « accueillir des associations engagées dans l'éducation et la formation au DD sur le festival ») ne doivent pas se traduire par un soutien exclusif à certaines structures bénéficiant de la bienveillance de collectivités. L'éducation au développement durable passera autant (et surtout…) par les modestes gestes responsables que fera chacun des festivaliers et des opérateurs/organisateurs que par la tenue de stands spécialement consacrés à cette problématique. A ce titre encore, et parce qu'il s'agit bien de l'Agenda 21 de la Culture, on peut regretter que certaines formulations de la page 3 (« 1> Préambule » & «2> Introduction ») mettant explicitement en parallèle la biodiversité culturelle et la biodiversité naturelle ne soient pas prolongées au fil des « objectifs opérationnels » et de la « mise en œuvre de la Charte » par des mesures tout aussi légitimes, adaptées et concrètes concernant la nécessaire prise en compte des cultures et des langues que les expressions culturelles dominantes ignorent ou entendent restreindre en les minorisant. Qu'il s'agisse de musique, d'arts graphiques ou chorégraphiques et de langues, un effort spécifique aurait été plus que bienvenu dans la collection de dispositions en faveur des artistes qui aujourd'hui créent du neuf, non avec du vieux, mais avec de la tradition, c'est-à-dire en s'appuyant sur une richesse dont la configuration change constamment.

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