Les personnels et les étudiants des universités de Rennes I et de Rennes II, de l'IEP de Rennes (sciences politiques), des IUT et de l'INSA (Ingénieurs en sciences appliquées) de Rennes manifestent leur opposition à la loi Pécresse.
L'objectif réaffirmé du gouvernement est de concentrer tous les moyens sur quelques établissements (dont aucun en Bretagne !) pour mieux apparaître dans le classement de l'université Jiao Tong de Shanghai.
Pour les autres, la paupérisation est désormais organisée sous la forme d'une réduction continue des moyens humains ou matériels gérés localement par un président ou un directeur faisant fonction de "manager".
Il est significatif de noter que ce sont les établissements bretons les plus professionnalisants et ceux qui, tels l'INSA, les IUT ou l'IEP, affichent - pour combien de temps encore ? - une priorité d'accès à tous et une scolarité garantie aux boursiers du supérieur qui ont réagi le plus vigoureusement.
L'impact des réductions de moyens et de postes parmi les personnels est déjà bien réel et se traduit par un début de désorganisation des établissements. Le changement de statuts des enseignants-chercheurs n'est que le moyen offert au manager local pour en réorienter la majorité vers un travail exclusivement tourné vers l'enseignement. Le modèle anglo-saxon des universités de province, "super lycées" en puissance est désormais proche. Le fragile équilibre financier des établissements sera brisé rapidement et une logique locale purement comptable risque à coup sur d'entraîner une augmentation des tarifs d'inscription, de restauration ou d'hébergement.
La France gagnera peut-être quelques places dans les classements internationaux mais au détriment d'un enseignement supérieur public de qualité ouvert à tous et sur tout le territoire français.
L'union démocratique Bretonne (UDB) estime bien au contraire que tous les jeunes Bretons doivent continuer à pouvoir bénéficier d'une formation de qualité, offrant des perspectives de débouchés professionnels dans la région. Un vivier de jeunes diplômés formés à la recherche et l'innovation est de toute manière indispensable pour l'avenir de l'économie Bretonne. L'UEB ("Université européenne de Bretagne") est un bon exemple de projet universitaire fédérateur à l'échelle de la Bretagne qui affiche une ambition d'être une "académie de la réussite" dans une "région de la connaissance" au sein du concert européen de la recherche et de l'enseignement supérieur.
Jacky Even, responsable de la section de Rennes.