Les éditions Coop Breizh viennent d'éditer un livre sur Christian Troadec, dont le tirage initial est de 1 500 exemplaires. L'ouvrage s'inscrit dans une nouvelle collection ouverte sur les enjeux politiques actuels. Erwan Chartier, responsable des éditions, souhaite que cette collection qui va s'étoffer puisse contribuer aux débats, donner des clés et répondre à la demande et à la curiosité du public, dans la période charnière que nous vivons.
Le titre de l'ouvrage résume bien le propos : Christian Troadec, des Vieilles Charrues aux Bonnets rouges, itinéraire d'un homme pressé. Charlie Grall, journaliste ayant collaboré au Télégramme, à Ouest-France et à Bretagne Hebdo, y retrace le parcours professionnel et politique du maire de Carhaix.
L'actualité a régulièrement mis en avant Christian Troadec ces dernières années. Tout le monde, ou presque, en Bretagne occidentale connaît son nom. Pourtant, parmi les nombreux articles de presse qui lui ont été consacrés entre la création du Festival des Vieilles Charrues et le mouvement des Bonnets rouges, il est difficile pour ceux qui ne sont pas du centre-Bretagne de percevoir qui est vraiment Christian Troadec. Le plus souvent caricaturé et brocardé, il se dégage de lui une image contrastée et floue. N'appartenant à aucun parti politique, l'homme dérange, incontestablement, tant il est difficile de le classer et le ranger selon les grilles et critères communs.
Son parcours est pourtant singulier et impressionnant. Son travail et son engagement politique sont quotidiens, tant à la mairie de Carhaix qu'au Conseil général du Finistère. « Peu d'hommes en Bretagne ont ce parcours » , comme le note Charlie Grall, témoin privilégié et fin observateur de la vie politique et culturelle. Si l'opinion retient volontiers son rôle dans la formidable lutte pour le maintien de la maternité et de l'hôpital de Carhaix, ses actions et initiatives pour le développement économique, social et culturel d'une région qui lui est chère sont moins connues.
Introduit par une citation de Jean-Marie Le Clézio, prix Nobel de littérature (qu'on retrouve ailleurs dans le livre), l'ouvrage de Charlie Grall est bien documenté. Chiffres à l'appui, le journaliste reprend les analyses des différents scores électoraux de Christian Troadec, démontrant qu'il fait de bons résultats là où étaient implantés autrefois les bastions communistes. N'en déplaise aux esprits chagrins, il conclut, à l'instar de l'Ifop, que la candidature de Christian Troadec a limité bel et bien limité les effets de l'abstention et la progression du FN.
Tout politique qu'il soit, le livre se lit facilement. Le portrait tracé par Charlie Grall n'est jamais désincarné, il montre l'être humain derrière le militant infatigable. Charlie Grall évoque les origines rurales de Christian Troadec, son enracinement dans le Poher rebelle où la solidarité et la résistance sont des valeurs essentielles, son goût insatiable pour la découverte et les voyages, son attrait pour les débats d'idées, les rencontres. Tous ces éléments expliquent en partie son humanisme et son ancrage à gauche, son côté battant et rebelle, mais aussi pragmatique.
Charlie Grall met en évidence que le fil conducteur de son itinéraire, « vivre, décider et travailler en Bretagne » , n'est en rien un slogan utopique mais un combat à hauteur d'homme qui rejoint les aspirations de tout citoyen breton.
En vente au prix de 15 ¤ dans toutes les bonnes librairies et sur Coop Breizh : (voir le site)