Explorer de nouvelles pistes a toujours été l’envie première d’Alan Stivell.
Dans cet album, il absorbe encore toutes les influences de son temps, pour en faire une nouvelle musique, qui n’est qu’à lui.
Plus que jamais, cet album montre une curiosité naturelle et assoiffée pour les nouveaux sons, les nouvelles techniques.
Même s’il commença sa formation musicale de manière classique, sa démarche s’est, le plus souvent, inscrite dans la musique populaire.
C’est le cas encore aujourd’hui en réutilisant beaucoup d’éléments, stylistiques ou sonores, familiers au grand public.
CD Keltia III / Harmonia Mundi
Sortie le 17 mars 2005, le jour de la Saint Patrick
Alan Stivell en concert :
10 mars REIMS - La Cartonnerie
11 mars ATTERT - (Belgique)
18 mars GAGNY - Théâtre Andre Malraux
tournée été-automne 2006 : (voir le site)
Explorer de nouvelles pistes a toujours été l’envie première d’Alan.
Dans cet album, il absorbe encore toutes les influences de son temps, pour en faire une nouvelle musique, qui n’est qu’à lui.
Plus que jamais, cet album montre une curiosité naturelle et assoiffée pour les nouveaux sons, les nouvelles techniques.
Même s’il commença sa formation musicale de manière classique, sa démarche s’est, le plus souvent, inscrite dans la musique populaire.
C’est le cas encore aujourd’hui. Réutilisant beaucoup d’éléments, stylistiques ou sonores, familiers au grand public, la communication avec celui-ci est facile (on le constate dans ses concerts). Mais il l’amène à découvrir d’autres apports très personnels et rares : comme les sons de ses harpes prototypes, son interprétation vocale et instrumentale très particulière, une façon unique de jouer avec et contre le tempo, ou de se promener entre gammes tempérées et micro-intervalles (à la fois extra européens et celtiques ). Il est un des seuls, y compris dans ses improvisations, à se mouvoir, de façon si naturelle, dans une musique mondiale et sans frontières.
Dans ce disque, contrairement à « Au-delà des mots » (qui était instrumental), la part belle est donnée à sa voix ; ce qui lui permet de se promener à travers des formes très éclectiques, passant de déclinaisons très personnelles du blues, du rock, de la ballade, voire du jazz, aux influences jamaïcaines, raga et hip-hop, d’Europe orientale, d’Ecosse gaélique, sans oublier ses racines bretonnes .
L’utilisation importante des loops, des auto-samples, comme les couleurs sonores, place l’album , sauf exceptions, dans une sphère proche des musiques electro.
Pour une bonne moitié de l’album, il s’agit toutefois de chansons. Alan les a écrites en trois langues sans choisir vraiment. Souvent les textes sont bilingues Breton-Français ou Breton-Anglais, et cela correspond aussi à sa vie, ses ancrages, ses voyages et son goût pour les passerelles.
Le 22ème album d’Alan Stivell est un concentré d’énergie, d’ancrage dans le monde ; il le montre dans les mots avec lesquels il jongle en maître : on oublie souvent ses talents d’auteur, tant sa musique reste étonnante, au plein sens ; pleins les sens, comme sa voix inimitable, qui prend, dans ce disque, toute son ampleur.
Alan Stivell a été aux manettes lui-même, pour la première partie des programmations et enregistrements, dans son home-studio, à partir de Mai 2005. Y ont été enregistrées les parties de harpe en son brut et prise directe (surtout la Camac-Stivell prototype -en cinq sorties-, et la Leo-Goas-Stivell à cordes métalliques –en trois sorties), ou avec effets, surtout « disto » (dans les titres 3, 4, 5, 7) ; Il a aussi enregistré les parties clavier et le Deger pipe, cornemuse électronique midi (titres 1,7), les parties de low-whistle (titres 2,4,5,7,8), ainsi que la voix définitive du titre 10. Jeff Grimont (son ingénieur façade en tournée), Jean-Pierre Boyer, et quelques autres, lui ont prodigué leurs conseils.
En deuxième phase, Xavier Jean , dit Azaxx, est venu l’assister. Puis, la troisième phase : enregistrement des voix définitives d’Alan, du pib-uilleann -cornemuse irlandaise- et backing vocal de Brian Mac Combe, le backing vocal et guitare électrique rythmique de Pat o’May (renforçant certaines parties de harpe disto –titres 4 et 5), basse de Sylvain Corbard, programmations de Sébastien Guérive, se sont déroulés avec Eric Chauvière au studio Arpège aux Sorinières près de Nantes en décembre et début janvier. Eric Chauvière a également mixé l’album dans le même lieu en janvier.
Le mastering a été réalisé aux studios La Source (Paris) fin janvier
1. MIZ TU (novembre) Emu par le problème des banlieues, dont il voudrait prolonger les questions : les relations inter-générations, les identités plurielles, les frustrations, les demandes politiques et sociales, en correspondance avec un rythme et influence raga. 2. LÀ-BAS, LÀ-BAS Les paroles se suffisent à elles-mêmes ; chacun éprouve, un jour, le deuil. 3. YOU KNOW IT ( Anao ‘ rit) D’autres paroles pour d’autres consolations. 4. TE (Beyond Words) Jamais Alan n’avait osé autant mettre à nu ses sentiments dans un nouvel hymne à l’amour, qu’il voudrait crier au monde. 5. THEY En une chanson, que de rage rentrée, au spectacle de tant de misère, de gens à la rue, sur les routes d’Europe ou d’Afrique 6. INTO Intermède à la harpe solid-body à cordes métalliques, très gaélique, très envoûtant. 7. DRUIDIC LANDS Les paysages fabuleux, échevelés, de la pointe d’Europe évoquent immanquablement les fantômes des druides ; c’est aussi un appel à l’ouverture au spirituel, sans rejeter forcément les formes qui viennent de chez soi, sans amalgames douteux. 8. MENEZ De ces mêmes paysages, un tout autre rythme, moins hymne, moins incantatoire, moins romantique, moins mystique, mais une sorte de fest-noz jubilatoire où les pieds quitteraient le sol pour s’envoler au gré du vent du feeling du moment, des highlands de Bretagne en Ecosse, du jazz-blues, à l’Europe orientale, voire à l’Afrique, à 360°. Les mots sont autant de tableaux, évoquant, selon l’inspiration, la vie personnelle et son dépassement. 9. EXPLORE Cette impro de harpe (cette fois le prototype dessiné par Alan, réalisé par Camac, très utilisé dans l’album) en duo avec l’électro subtile et discrète de Sébastien Guérive aux machines, évoquerait assez bien un Alan en concert sur une station spatiale. Après tout, la station internationale s’appelle bien IIS comme la ville de légende. 10. UN PARFAIT PARADIS ( Miz Tu 2) C’est une suite à Miz Tu, une sorte de remix, où les paroles mettent avant tout en avant, comme déjà évoqué ailleurs, le désir de paix sociale et de partage, sans lesquels la vie est, pour lui, une impasse.
La première initiation d’Alan Stivell à la musique fut classique : le piano, puis, à 9 ans, la harpe.
Mais, dès l’age de 10 ans, c’est à la harpe celtique qu’il joue en public : Unesco, cathédrale de Vannes ; et, à 13 ans, il est en première partie à l’Olympia de Paris… De nombreuses prestations musicales se succèdent.
En 1966, Alan se fait chanteur et devient professionnel. Il commence aux Hootenanies du Centre Américain à Paris. Dès l’année suivante, il signe un contrat exclusif avec Philips-Fontana (Universal). En juin 68, il est invité par les Moody Blues à chanter en première partie au Queen Elizabeth Hall de Londres. En Février 1972, son concert, et le triomphe que lui fait le public, à l’Olympia de Paris, mais aussi à travers le direct Europe 1, puis le disque (2 millions d’exemplaires), font de lui une véritable star qui va influencer plusieurs générations en France et dans le monde. Après trois semaines à Bobino (à guichets fermés), il s’envole avec ses musiciens pour le Canada. Puis ce sont les USA, le Royal Festival Hall de Londres, les grandes salles de Grande-Bretagne, le National Stadium de Dublin, les 45 000 spectateurs du Palais des Sports de Paris, les grands festivals rock (Reading, Roskilde, etc), les plateaux télé. Il remplit les plus grandes salles d’Australie, d’Allemagne, les stades en Italie.
Ses tournées n’ont jamais été interrompues depuis, tant en Europe qu’en Amérique. A chaque album (tous les deux ans en général) correspond une tournée de 80 à 100 concerts.
Il rencontre sur sa route des personnalités comme Kate Bush, Shane Mc Gowan, Doudou N’Dyai Rose, Laurent Voulzy, Martin Messonier, John Cale, Khaled, Jim Kerr,Youssou N’Dour…
Depuis très longtemps, Alan dessine et apporte des nouvelles technologies aux harpes dont il joue sur scène : électrifiée pour être aussi puissante que les autres instruments autour, se servant depuis le début de pédaliers électroniques, y apportant des clés de basse et de guitare pour faciliter l’accord, ses harpes se désaccordant très peu, assez compactes pour le transport aérien….
Beaucoup de ses disques ont été d’or, ont obtenu les quatre clefs Télérama, quand ils ne sont pas nommés aux Grammy Awards, élus disque de l’année au Melody Maker, ou médaillés par les Indépendants américains.
Comme le dit Ronan Manuel, pour la Symphonie Celtique, comme pour son œuvre entière, Alan Stivell fut un des précurseurs des cross-over musicaux et culturels ; aujourd’hui, il reste un artiste inventif qui séduit les foules, hors des sentiers battus et des formats.