Put your name here

connexionS'accréditer | S'abonner | Se connecter | Faire un don
> Logo ABP
ABP e brezhoneg | ABP in English |
- Communiqué de presse -
L B D H : Langues régionales et réforme des institutions, un amendement pour des prunes.
L'Assemblée nationale a voté jeudi, à la quasi-unanimité, un amendement surprise au projet de loi sur la réforme des institutions visant à inscrire la reconnaissance des langues régionales dans la
Par Michel Herjean pour Ligue Bretonne des droits de l'Homme "LBDH" le 28/05/08 3:36

L'Assemblée nationale a voté jeudi, à la quasi-unanimité, un amendement surprise au projet de loi sur la réforme des institutions visant à inscrire la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution. : "Les langues régionales appartiennent au patrimoine" de la nation. Présente, la garde des Sceaux, Rachida Dati, s'est immédiatement dite favorable à cette manière d'inscrire les langues régionales dans la Constitution. Une première, la garde des Sceaux ne nous a pas habitué à réformer en améliorant les Droits de L'Homme, d'ailleurs M. Jean-Luc Warsmann UMP, rapporteur de la loi, n'a-t-il pas affirmé que cette mention ne serait pas créatrice de droits nouveaux ?

A la suite du débat sans vote sur les langues régionales initié par le ministre de la culture, Madame Albanel, le 7 mai dernier, l'ensemble des groupes -UMP, Nouveau Centre, PS, PCF, Verts et MoDem-avaient chacun déposé des amendements différents de celui de M. Warsmann. Tous visaient à modifier l'article 2 de la constitution, tous avaient été rejetés par la commission des Lois.

"Marc Le Fur dupé par ses amis politiques, mais comblé."

Monsieur Le Fur, député des cotes d'Armor, s'est fait couper l'herbe sous les pieds par la frange nationaliste française et jacobine de ses amis politiques. L'amendement qu'il proposait était bien trop dangereux, il ouvrait la voie à moyen terme à des demandes pressantes des défenseurs de la langue bretonne. Marc le Fur n'est pas à son premier essai pour essayer de faire modifier la loi afin que les « langues régionales » aient encore une chance de survie. Nous ne voudrions pas l'accabler mais ses déclarations euphoriques de fin de séance ne sont que des effets d'annonce, des déclarations volontairement erronées pour noyer le poisson. Solidarité de groupe parlementaire oblige ! Les bretons, conscients de leur identité dans leur grande majorité, bretonnants ou non, attachés à leur langue et à leur culture veulent des actes pas des faux-semblants.

Cet amendement n'impliquera aucune reconnaissance par l'Etat de l'usage de ces langues dans la vie publique ni aucune obligation de sa part pour ce qui relève de leur enseignement. Et c'est pourtant de cela qu'a besoin la langue bretonne pour être sauver. Aujourd'hui c'est toujours à contrecœur que les services de l'État tolèrent encore les enseignements des langues régionales en les marginalisant de plus en plus.

En acceptant dans leurs déclarations que la langue bretonne appartienne au patrimoine de la nation française, certains mouvements bretons signent leur adhésion à cette conception singulière de la Nation. Ils acceptent l'autorité d'une République plus que jamais jacobine .

A la LBDH nous refusons cette définition de la nation .La notre est celle d'une communauté humaine ayant conscience d'être unie par une identité historique, culturelle, linguistique. La nation française n'existe pas. L'Etat français , la République Française qui eux existent bien sont composés de plusieurs nations. Dans l'article 2 de la constitution française il est bien indiqué que « le français est la langue de la République » et non pas de « la Nation Française ».

Nous estimons que tout être humain a le droit d'avoir accès sans retenue ni obstacles à sa langue et à l'histoire de son pays même si le statut de ce pays a pu être modifié par le cours de l'histoire et cela, notamment, dans les termes des dispositions de l'article 27 du Pacte International de New York (ONU) du 19 décembre 1966 relatif aux droits civils et politiques: « Dans les Etats où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques, les personnes appartenant à ces minorités ne peuvent être privées du droit d'avoir, en commun avec les autres membres de leur groupe, leur propre vie culturelle, de professer et de pratiquer leur propre religion, ou d'employer leur propre langue. » La République française a refusé de ratifier cet article, au motif que: "Le Gouvernement français déclare, compte tenu de l'article 2 de la Constitution de la République française, que l'article 27 n'a pas lieu de s'appliquer en ce qui concerne la République."

Cet amendement surprise, à condition qu'il soit voté par le Sénat et le Congrès, est un leurre. Un contrefeu pour consolider l'emprise des ultras nationalistes français de tous bords sur les institutions de la République. Définitivement adopté l'amendement de l'article 1 ne peut avoir aucune incidence pour le vote ou le rejet de futures lois sur les langues régionales que proposera Madame Albanel en 2009 : c'est un ballon de baudruche. Par contre l'article 2 « le français est la langue de la République » et le conseil constitutionnel seront toujours là pour veiller au grain.

Pour la LBDH M. Herjean

pas de code
Vos 0 commentaires
Commenter :
Votre email est optionnel et restera confidentiel. Il ne sera utilisé que si vous voulez une réponse d'un lecteur via email. Par exemple si vous cherchez un co-voiturage pour cet évènement ou autre chose.
ANTI-SPAM : Combien font ( 3 multiplié par 6) ?

ABP

Nous suivre

2003-2024 © Agence Bretagne Presse, sauf Creative Commons