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Retraites : la Bretagne concernée plus qu'ailleurs
La retraite à 60 ou 62 ans, voire au-delà ? Plus qu'une autre, la Bretagne vieillissante est sensible à cette question épineuse. Le papy boom a commencé, la durée de vie s'allonge, la masse de retraités venus de l'extérieur explose alors que l'exode des jeunes adultes se poursuit. Repères chiffrés sur cette vague grise qui déferle sur notre péninsule
Par Ronan Le Flécher pour ABP le 7/09/10 19:00

La retraite à 60 ou 62 ans voire au-delà ? Plus qu'ailleurs, la Bretagne vieillissante et attrayante pour les têtes grises est sensible à cette question épineuse. Le papy boom a commencé, la durée de vie s'allonge, la masse de retraités venus de l'extérieur explose.

C'est une vraie vague grise ! La génération du baby-boom arrive à la retraite. Chaque année depuis cinq ans, on recense 25 000 à 35 000 retraités de plus en Bretagne. L'allongement de la durée de vie joue aussi sur l'allongement de la durée de cotisation. Dès 2004, la caisse régionale d'assurance maladie (Cram) à Rennes notait l'influence de la fin d'activité des gens nés en 1944 et enregistrait plus de 30% de nouveaux bénéficiaires sur le périmètre qu'elle couvre, la Bretagne sans la Loire-Atlantique. En 2008, 780 791 retraités étaient affiliés au régime général en Bretagne tout entière.

La Bretagne vieillit

Cela fait quelques années que le vieillissement démographique de la région s'accélère. Et il n'est pas prêt de s'arrêter. Le nombre de plus de 60 ans devrait en effet doubler d'ici 2030 pour atteindre 1 532 539 individus, si on en croit les prévisions du modèle Omphale de l'Insee. Leur part dans la population des cinq départements passerait de 22 % à 33 %, avec par exemple des niveaux de 44 % dans le Trégor et de 40 % dans le Pays de Saint-Nazaire (contre 27 % en 2003), explique le livre blanc de l'association Bretagne Prospective. La Bretagne voit s'éloigner ses jeunes adultes (20-29 ans), pour leurs études ou leur insertion professionnelle, quand elle attire largement les anciens.

Afflux de retraités de l'extérieur

Elle est devenue une région de villégiature très attrayante pour les retraités séduits par ses paysages, ses côtes et sa douceur de vivre. Ils viennent vivre en Bretagne, une fois leur retraite acquise. La plupart arrivent de l'Ile-de-France, même s'ils sont bien souvent originaires de la péninsule armoricaine. On peut bien parler d'un profond mouvement de retour au pays. « Sur les 25 000 Franciliens ayant choisi de vivre en Bretagne entre 1990 et 1999, 38 % sont des Bretons retournant dans leur département de naissance à l'occasion de la retraite », écrivait déjà en 2006, Jean Ollivro dans feue la revue Bretagne(s). Cette tendance s'observe dans les chiffres. L'an dernier, 12 % des retraités de la Bretagne administrée (B4) étaient payés par une autre caisse d'assurance-retraite que celle de Rennes.

Littoraux colonisés

À l'avenir, ce seront les villes qui regrouperont le plus de retraités, en raison de leur poids démographique croissant. « Selon l'Insee, à l'horizon 2030, la moitié des personnes supplémentaires ayant plus de 70 ans en 2030 seraient présentes sur quatre pays seulement (Rennes, Vannes, Brest et Quimper) », rapporte le géographe Ollivro dans son dernier livre « Projet Bretagne ». Les têtes grises s'installent également en nombre sur le littoral, du moins celles qui ont le plus fort pouvoir d'achat. La jeune génération se trouve reléguée dans les zones où le prix du mètre carré est bien moindre.

Pas tous logés à la même enseigne

L'image du riche retraité ne doit pas masquer d'importantes inégalités. Une étude du service des statistiques du ministère des affaires sociales livre des informations, un peu anciennes, sur le montant brut moyen (avant déduction des prélèvements sociaux : cotisation maladie, CSG et CRDS) de la pension perçue mensuellement par les retraités résidant en Bretagne administrée s'élevait en 2001 à 1000 euros. La région se classait au 20e rang sur 22, juste devant le Limousin (995 euros) et la Basse-Normandie (973 euros). Précisons que ces chiffres ne tiennent pas compte de la retraite complémentaire et ne reflète que partiellement la situation.

Ronan Le Flécher

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