Depuis la victoire de sa liste « Vivre à Paimpol » en avril 2008, le jeune maire de Paimpol trace sa route. Jean-Yves de Chaisemartin vit à 120 %. Rencontre avec "Chaise", un élu qui monte.
Un an après la conquête de la mairie
« Je suis à 100 % pour la mairie et à 20 % pour l'entreprise », dit en souriant Jean-Yves de Chaisemartin, 30 ans, premier magistrat de la cité des Islandais et actionnaire d'Aleor, spécialiste de la culture d'algues marines. Il y a un an et demi, cet ingénieur optique, titulaire d'un mastère finances et stratégie à sciences po, s'est fait élire avec 60,8 % des voix à la tête d'une liste en dehors des partis.
« La qualité de quelqu'un ne se mesure pas à la couleur de la carte qu'il a dans la poche mais à ses compétences et à sa volonté de travailler sur un projet », affirme l'ancien président des jeunes UDF qui n'a pas adhéré au MoDem. « Je m'éclate », s'enthousiasme l'élu lorsqu'il évoque son mandat de maire de Paimpol et de premier vice-président de la communauté de communes Paimpol-Goëlo en charge du développement économique. « Authenticité et caractère, nature, sauvage » sont les termes qu'il utilise pour définir Paimpol qui, pour lui, ne doit pas se réduire à une destination touristique ni à un point de chute de retraités aisés. Car, ce joli port avait de plus en plus tendance à prendre des allures de belle endormie.
Redonner une vraie dynamique à Paimpol
« On savait dès le jour de l'élection que cela allait prendre du temps de redonner une vraie dynamique et une impulsion à la commune », explique Jean-Yves de Chaisemartin qui a dû apprendre la patience. « La mise en route a été laborieuse », grince Pierre Morvan, élu UDB de l'opposition et aussi président du festival du chant de marin. « Les Paimpolais restent sur leur faim », juge-t-il.
Le nouveau conseil municipal n'a pourtant pas chômé. Parallèlement à la réorganisation des services de la mairie et à la phase d'apprentissage et d'adaptation de « 22 personnes sur 24 (qui) n'avaient jamais connu une responsabilité élective », la mise en place d'une zone de rencontre représente l'une des réalisations visibles au quotidien. Le principe ? « Le centre ville historique est le paradis du piéton, la voiture un intrus. » La vitesse y a été limitée à 20 km par heure, en attendant l'effacement des trottoirs et de signalisations. « Grâce à un lobbying très fort, un chèque de 100 000 euros a été obtenu pour le 3e bassin, fait remarquer « Chaise ». Nous sommes à la recherche de l'innovation. »
Et est-ce un hasard si EDF installe sa première zone de production hydrolienne en Europe au large de Paimpol ? Jean-Yves de Chaisemartin reste serein et se tourne vers l'avenir avec l'intention de briguer le poste de député de la circonscription : « J'ai rendez-vous avec Lannion en 2012. » Son nom qui avait déjà circulé pour figurer sur la liste de l'UMP lors des récentes élections européennes revient avec insistance pour mener une liste d'union au centre et au-delà. Un concurrent pour un autre Jean-Yves ?
Ronan Le Flécher