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- Chronique -
Et si les Bretons construisaient une nouvelle économie à partir de nouvelles énergies ?
Si l'on survit à l'heure actuelle, c'est parce que l'énergie est encore bon marché, que le pétrole et ses dérivés, comme les engrais, permettent une agriculture intensive. C'est aussi parce qu'une partie de la population mondiale crève de faim.
Par Jean-Charles Perazzi pour JCP le 28/04/12 12:20

Chronique

Et si les Bretons construisaient une nouvelle économie à partir de nouvelles énergies ?

Plomelin/Ploveilh. Suite du journal de campagne de J.C.Perazzi

Dans nos quotidiens cette semaine, la présentation d'un nouveau thésard de… 80 ans, Jacques Lavaud, un ancien vétérinaire. Le thème de sa thèse obtenue avec la mention « très honorable » qui lui vaut d'être aujourd'huidocteur ès sciences : « La nécessaire régulation de la population humaine ». On retiendra dans sa bouche cette remarque capitale qui donne à réfléchir : « Si l'on survit à l'heure actuelle, c'est parce que l'énergie est encore bon marché, que le pétrole et ses dérivés, comme les engrais, permettent une agriculture intensive. C'est aussi parce qu'une partie de la population mondiale crève de faim ».

En d'autres termes, si l'on a bien compris, la surnatalité mène le monde à sa perte. Et la fin annoncée des énergies fossiles (pétrole, uranium, charbon, gaz…) risque bien de précipiter cette perte. D'autant que les pollutions qu'elles engendrent sont aujourd'hui bien connues. On entend déjà les protestations des partisans du nucléaire (1) : « Avec nos centrales, pas d'effet de serre ». Peut-être. Mais le mal est ailleurs. Il faut être sourd, aveugle ou de mauvaise foi pour prétendre que d'autres Tchernobyl, d'autres Fukushima ne peuvent se produire demain quelque part sur le globe. Sans compter que le coût bas de l'énergie d'origine nucléaire est une plaisanterie, un mensonge. La déconstruction des centrales (voir Brennilis chez nous), en attendant celle de l'ensemble du parc français, ou l'arrêt de la dispersion des poussières radioactives de Tchernobyl représentent un coût dont l'estimation donne le vertige.

Et le fait que ce sont nos enfants qui auront à payer l'addition devrait nous donner à réfléchir.

On est donc aujourd'hui au pied du mur. Les énergies dites renouvelables, alternatives ou douces - avec les économies d'énergies et la fin de leur gaspillage - sont aujourd'hui une obligation absolue.

On ne le dira jamais assez, les Bretons, en refusant Plogoff, ne demandaient pas le retour à la bougie. Un argument en forme de reproche méprisant, stupide, encore aujourd'hui employé. Y compris par les promoteurs du Grenelle de l'environnement, un programme dont on mesure aujourd'hui les limites, faute de réelle volonté politique de le soutenir et de le faire appliquer.

Le Plan Alter Breton, proposé au lendemain des événements de la pointe du Raz, a bien existé. Quelques clics sur l'ordinateur et on en a les grandes lignes sous les yeux.

Le grand vent du large souffle aujourd'hui sur les énergies renouvelables. Peut-être plus chez nous qu'ailleurs. Pour avoir construit leur économie dans la difficulté, en commettant parfois des erreurs (les pollutions, la surproduction…), les Bretons ont la capacité de bâtir celle de demain. Plus respectueuse des hommes, de leur environnement.


Jean-Charles Perazzi


(1) Si l'on en croit le mensuel « L'âge de faire », la majorité des syndicats de cette filière la défend, ainsi que les 200.000 emplois qu'elle procure. Mais leurs représentants reconnaissent qu'une transition énergétique a fait son chemin.9

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