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- Communiqué de presse -
Projet de centrale électrique au gaz à Guipavas : à vouloir ménager la chèvre et le chou, on risque de finir dindon
Conseiller régional et citoyen de Guipavas, j'ai appris par la presse régionale le projet de l'État d'installer sur ma commune une centrale électrique au gaz d'une puissance de 400 MW. Cette façon de faire prouve que, depuis les multiples tentatives d'implantation en Bretagne de centrales nucléaires (Plogoff, Saint-Jean-du-Doigt, Le Carnet...) ou de sites d'enfouissement de déchets radioactifs, le pouvoir central n'a rien appris des nécessités du débat démocratique avec la population
Par Christian Guyonvarc'h pour Christian Guyonvarc'h le 16/09/10 11:02

Conseiller régional et citoyen de Guipavas, j'ai appris, comme la plupart des Bretons, par la presse régionale, le projet de l'État d'installer sur ma commune une centrale électrique au gaz d'une puissance de 400 MW. Cette façon de faire prouve que, depuis les multiples tentatives d'implantation en Bretagne de centrales nucléaires (Plogoff, Saint-Jean-du-Doigt, Erdeven, Le Pellerin, Le Carnet...) ou de sites d'enfouissement de déchets radioactifs (Huelgoat, Fougères...), le pouvoir central n'a rien appris des nécessités du débat démocratique avec la population. Sans doute l'État avait-il l'intention de sortir le projet de son chapeau à l'occasion de la prochaine réunion de la Conférence régionale de l'énergie prévue le 24 septembre...

Il y a consensus sur l'idée que la Bretagne doit améliorer son autonomie énergétique, mais en l'état actuel des informations qui ont filtré dans les journaux le projet de l'État pose beaucoup plus de questions qu'il n'apporte de réponses.

- comment l'État fait-il le lien entre la centrale thermique dite d'appoint dont la population et les élus du pays de Saint-Brieuc n'ont pas voulu et le projet de Guipavas qui, tel qu'il apparaît, serait une unité de production de base, donc appelée à fonctionner en permanence ?

- comment pourrait-on améliorer l'autonomie énergétique de la Bretagne en faisant le choix d'une énergie importée, fossile, donc non durable, et dont le prix est aligné sur celui du pétrole ?

- quel est le positionnement de la Région vis-à-vis de ce projet au bilan CO² fortement négatif pour l'environnement alors qu'elle accueille, dans le pays de Brest précisément, le centre mondial d'appui aux régions dans la lutte contre le dérèglement climatique (ClimSAT) ? Quelle crédibilité aux yeux de l'ONU ?

- où est la cohérence entre ce projet de l'État et l'obligation que le législateur a imposée aux collectivités ou intercommunalités de plus de 50 000 habitants d'adopter des Plans Climat censés réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ?

- si une centrale thermique se construit à Guipavas, où trouvera-t-on les financements publics et privés nécessaires pour un grand programme régional d'économies d'énergie et le lancement d'une filière industrielle dans les énergies renouvelables, marines notamment ?

- si ce projet de centrale thermique ne présentait que des avantages et aucune nuisance sur le long terme pour la collectivité d'accueil, alors pourquoi l'État semble-t-il disposé à négocier des contreparties totalement déconnectées du sujet comme le financement du contournement routier de Guipavas ?

Autant de questions qui attendent des réponses précises de l'État et de ses partenaires éventuels car nos concitoyens sont en droit d'exiger la transparence. Si l'État confirme ses intentions je prendrai les initiatives nécessaires afin que les Guipavasiens et les autres habitants du pays de Brest puissent entendre aussi les arguments des partisans d'une politique énergétique durable pour la Bretagne et le pays de Brest.


Christian Guyonvarc'h, conseiller régional, citoyen de Guipavas

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