Les commentateurs politiques français se délectent ce weekend des élections (ou réélections) de Nicolas Sarkozy et de Marine Le Pen. Comme c'est la règle en France, culture de l'homme (ou de la femme) providentiel oblige, on va gloser, supputer, à propos des conséquences de ces résultats. Avec comme unique perspective celle de savoir qui succèdera à François Hollande si celui-ci n'est pas réélu en 2017 comme président de la République.
Je pense, comme beaucoup de Bretons, que nous n'avons rien à attendre de ces conjectures. Le système présidentiel qui veut que toute question si mineure soit-elle remonte sur le bureau d'un seul homme est d'un autre âge. Rappelons-nous le burlesque de l'épisode de la carte des régions remaniée un lundi soir une demi heure avant l'annonce à la presse suite à d'ultimes tractations de salon. Ce régime n'est plus adapté à notre époque. Il n'y en pas de comparable dans le monde sauf dans les pays qui n'ont de démocratie que le nom.
En Bretagne, comme beaucoup l'expriment, nous souhaitons décider et assumer les responsabilités au plus près des habitants. Ceci suppose une nouvelle répartition des pouvoirs, un parlement breton, comme celui de l'Écosse qui à la suite du référendum va se voir confier de nouvelles prérogatives, notamment en matière fiscale, constituerait une réponse innovante et rapprocherait les citoyens de décideurs politiques dont les responsabilités seraient mieux établies.
Une Bretagne souveraine, voilà une avancée démocratique qui serait déterminante pour la réhabilitation de la politique... Une idée qui a plus d'avenir que celle de savoir qui sera président de la France en 2017 !
Yves Pelle
Président du Parti Breton