C’est au bord de l’Erdre à Nantes, au siège du Conseil Général de Loire-Atlantique que son président Patrick Mareschal avait invité l’Office de la Langue Bretonne pour ses vœux qui se déroulent chaque année par roulement dans un des cinq départements de Bretagne. Beaucoup de monde s’était déplacé pour cette rencontre autour de la langue bretonne. La chanteuse Andrea Ar Gouilh a introduit la cérémonie en interprétant O Keltia, de Glenmor. S’en est suivi le discours de Patrick Mareschal puis celui de Lena Louarn, présidente de l’Office.
Patrick Mareschal a commencé par quelques mots en breton pour souhaiter la bonne année à l’Office et à tous les Bretons. Il a souligné combien il était important non seulement de préserver mais de promouvoir la langue bretonne, dans le cadre du combat pour la diversité culturelle. Il a déploré publiquement le découpage administratif actuel séparant le département du reste de la Bretagne. Traçant des perspectives pour 2008, il a déclaré qu'il prendrait des initiatives dans le domaine de la signalisation routière bilingue du département. Son discours, exprimant une volonté d’aider et de promouvoir la langue, a été applaudi.
Lena Louarn a quant à elle, dans un discours bilingue [PDF1], dressé les perspectives d’avenir pour la langue. Elle a d’abord fait remarquer que l’Office s’était implanté en Loire-Atlantique dès 2001, avant même les Côtes d’Armor et le Morbihan. Dressant la liste des réalisations les plus marquantes de l’organisme, qui va devenir établissement public d’ici peu, marquant ainsi une reconnaissance officielle de ses actions, elle a cité notamment l’accord historique entre la région « Bretagne » , l’Office et Microsoft, faisant rentrer le breton dans le cercle des 200 langues utilisées dans les produits de la firme mondiale sur les 6000 langues qui existent dans le monde. Mais Lena Louarn est également revenue sur les reculades du breton ces dernières années dans la Région de Nantes : suppression des émissions brittophones par France 3 Ouest au moment même où se créent des émissions pour la jeunesse en breton pour les 4 autres départements, suppression du breton à l’Université de Nantes alors que ce sont 800 étudiants qui en bénéficient dans l’académie de Rennes, inaction de la ville de Nantes, etc. Elle a aussi souligné les perspectives d’avenir de la langue dans le Sud-Est comme la création prochaine du collège Diwan dans l'agglomération, et la pose récente de certains panneaux d’entrée de ville « Naoned » . Elle a aussi noté la possibilité qui est aujourd’hui offerte au Conseil Général d’intégrer le breton comme langue normale d’utilisation au Musée Dobrée, propriété du Conseil et qui va bientôt être rénové. Cela permettrait de prolonger et même d’améliorer ce qui a été fait en breton à l’occasion de la rénovation du Château des Ducs de Bretagne, autre monument d’importance nationale s’il en est.
Andrea Ar Gouilh, venue de Kemper, a alors, avant le pot de l’amitié, interprété deux airs : Gwerz Marv Pontkalleg, la Complainte de la Mort du Marquis de Pontcallec qui, défenseur de la liberté de son pays, fut décapité par les Français à Nantes au XVIIIe siècle. Elle a conclu par un poème d’amour de Roparz Hemon, « Kleierigoù he c’halon » (Les clochettes de son cœur) dont l’arrangement musical est l’œuvre du compositeur pontivyen Jef Le Penven.
Légende entière de la photo 1 :
De gauche à droite : Patrick Mareschal président du Conseil Général de Loire-Atlantique Jean Raynaudon président de l'Agence Culturelle Bretonne de Loire-Atlantique Morvan Lebesque Andrea Ar Gouilh Yves Averty coordinateur de l'ACB 44 Morvan Lebesque Lena Louarn présidente de l'Office de la Langue Bretonne Michel Boedec qui a accompagné Andrea Ar Gouilh au piano et Visant Roue responsable de l'antenne nantaise de l'Office de la Langue Bretonne.