Les 600 personnes qui se sont retrouvées au centre Equinoxe de Saint Brieuc, le mardi 1er décembre 2009, montrent bien que le tourisme ne laisse pas indifférent et qu'il doit être l'affaire de tous.
Georgette Bréard, Présidente du Comité régional du tourisme (CRT), a présenté le tourisme comme un enjeu majeur pour le développement économique et social de la région . En région Bretagne, le tourisme c'est 9 millions de visiteurs et 44 000 emplois (soit 4,6% de l'emploi salarié régional total).
Michael Dodds, directeur du CRT, a su attirer l'attention des congressistes sur la nécessité d'une mobilisation globale non seulement des acteurs du tourisme, institutionnels et professionnels, mais aussi des commerçants et des artisans, des habitants et des résidents pour cultiver et partager « l'esprit d'accueil breton » .
Il réunit le talent et la conviction, la compétence et la volonté, la clairvoyance et le bon sens. De surcroît l'homme est sympathique, ce qui en fait un excellent communiquant.
Une démarche singulière, qui réunissait le Conseil régional, l'Agence économique de Bretagne et le Comité régional du tourisme, a été engagée pour amorcer d'une part une étude sur l'identité de la Bretagne et d'autre part, une réflexion sur le positionnement et la stratégie de la marque Bretagne.
Démarche singulière en effet car il convient de préciser qu'à ce jour aucun territoire en France ne mène une démarche aussi globale (institutionnelle, économique et touristique) pour renforcer son attractivité.
La réalisation du "Portrait identitaire" et de la Bretagne a été effectuée par le cabinet CoManaging créé par Joël Gayet. En parallèle, une réflexion sur la stratégie de marque de la Bretagne a été engagée.
La communication de Joël Gayet a été dense et elle est sortie du conformisme. Il a évoqué 6 grandes tendances :
1) Un nouveau monde est en train de naître
2) Une explosion de l'offre
3) L'importance de l'internet
4) Explosion des réseaux sociaux
5) L'utilisation des mobiles
6) Le citoyen devient ambassadeur autour de marques partagées.
Il a ensuite exposé plusieurs points que révèle une étude d'image réalisée par BVA Reason Why. On pourra se procurer l'étude qui paraîtra en 2010. En terme d'image il semble que les points de cette étude corroborent ceux des études précédentes :
Joël Gayet a animé l'atelier sur les offices de tourisme en compagnie de Didier Simon, directeur du développement touristique de Saint Brieuc, de Julie Le Guennec de la FNOTSI, et du président de l'office de tourisme de Concarneau. Il a posé la question qui inquiète : est-ce la fin des OTSI (Office du Tourisime - Syndicat d'Initiative) ?
En effet, on peut obtenir une information plus généreuse et plus fine avec un téléphone portable qu'en se rendant dans un office de tourisme. Si la clé USB est le cartable de demain, le mobile est l'OT du futur immédiat.
Julie Le Guennec a considéré qu'avoir, en Bretagne, un point OT ou SI tous les 12 kilomètres était un avantage. C'est autant de points de demande de subventions publiques, d'immobilisations foncières et immobilières, de dépenses dont la plupart sont inutiles. L'accueil en vis-à-vis plaide en faveur de l'Office de tourisme mais il est réduit par la faiblesse du nombre de touristes qui se rendent dans un OT – un sur dix. L'accueil en vis-à-vis s'effectue davantage par les hébergeurs, les restaurateurs et les commerçants.
L'atelier a révélé une incompréhension de certains personnels des OTSI, une crainte aussi devant ce changement de monde et de paramètres. L'office de tourisme qui survivra sera différent de celui d'aujourd'hui.
Michael Dodds a insisté sur la nécessaire évolution et adaptation de l'offre. Les demandes on changé et elles changent encore. Joël Gayet parle de segmentation affinitaire ce qui reprend en grande part le concept des « tribus » de Bernard Cathelat du Centre de Communication Avancée (CCA) en les actualisant en les rendant opératoires.
Nous avons assisté à la flambée des cours du pétrole, à un krach financier, à une lente dégradation du pouvoir d'achat, à la montée des préoccupations éthiques et environnementales, sans doute aussi au déclin assuré de la classe moyenne. Il faut réagir. En réponse, le CRT prépare une stratégie de conquête pour 2011.
Le message de Michael Dodds est clair : si nous avons besoin du CRT, le CRT a besoin de nous tous ; la Bretagne a besoin de la mobilisation active de tous les Bretons pour gagner. L'accueil c'est l'affaire de tous. Une sorte de Breizhtitude au service d'un mieux-vivre ensemble.
Mikael Moazan
(voir le site) PRO du tourisme en Bretagne