Un jeune, agressé place Sainte-Anne, est décédé cette nuit. Le jeune homme, retrouvé inconscient vers minuit, dans la nuit de samedi à dimanche, à Rennes, a succombé à ses blessures. Une bagarre l'aurait opposé à trois agresseurs rue Pont-aux-Foulons, près de la place Sainte-Anne, dans le centre ville.
Une jeune femme a été retrouvée morte lundi matin, au pied d 'un immeuble, rue de Brest. Elle aurait mis fin à ses jours en se jetant dans le vide, mais rien ne prouve qu'elle n'y a pas été poussée.
Un jeune homme, âgé de 27 ans, a été retrouvé mort dimanche matin, près des quais à Rennes. Avec une plaie à la tête, il aurait été victime d'un chauffard comme d'ailleurs des touristes anglais fauchés vendredi soir Place de Bretagne. L'un d'eux est dans un état critique.
La rue Saint-Michel, dite rue de la soif, de réputation internationale, est une rue où l'on peut aussi buter sur des des gens victimes d'arrêt éthylique, très tôt le matin. Mais tout le centre est, la nuit, une zone grise entre la fête et la tragédie. On y compte plus de morts que de soldats français tués en Afghanistan.
La place du Parlement continue, malgré les vacances scolaires, d'être le lieu de beuveries et de tapages nocturnes réguliers. Un match de foot y a même été joué il y a quelques semaines à 3 heures du matin. On y entend souvent en pleine nuit des concerts sauvages avec tam-tam et autres percussions, entremêlés de batailles de chiens et de gueuleries en tous genres. La nuit est envahie par la zone.
La place peut regrouper certaines nuits plusieurs centaines de jeunes, filles et garçons, dont certains n'ont pas plus de 16 ans. Les groupes arrivent souvent avant la tombée de la nuit, avec des sacs à dos remplis de bouteilles de soda - le liquide d'origine ayant été substitué avec des alcools forts comme du whisky ou de la vodka.
Les faux appels aux loups y sont tellement courants qu'un vrai appel au secours y est complètement ignoré par les quelques riverains désabusés et barricadés derrière des doubles vitrages s'il ne sont pas en vacances ou partis résider en banlieue. En été, la plupart des immeubles du centre ville sont vides la nuit, ce qui rend la zone encore plus propice à des activités illégales. Un résident a surpris récemment quelqu'un en train de démonter la plinthe de la cage d'escalier de son immeuble pour probablement y dissimuler de la drogue. La drogue est cachée sur place, les deals ont lieu dans les arrières cours des vieux immeubles du centre.
Plus les Rennais désertent le centre ville pour des résidences dans les quartiers, moins il y a d' appels à la police. La police d'ailleurs est très rarement sur les lieux. On dirait que depuis les émeutes nocturnes de 2006 et le conflit qui avait opposé la préfète Bernadette Malgorn et le maire Edmond Hervé, le maintien de l'ordre n'est plus assuré que par la police municipale qui, soit est débordée, soit a reçu des consignes de discrétion.
Si un radar sur les routes rapporte à l'État entre 5000 et 20 000 euros de l'heure, des caméras placées place Sainte-Anne, aux 4 coins de la place du Parlement et rue Saint-Michel et dans tout le centre ne rapporteraient rien. C'est pour ça que personne ne les propose. Cela ralentirait sûrement les agressions, les meurtres et les incendies criminels comme celui d'octobre 2007, allumé par des jeunes en état d'ébriété, qui avait fait 3 morts. Puisque tout ce qui se fait en Grande Bretagne finit par se faire chez nous, pourquoi attendre ?
Philippe Argouarch