Monsieur le Ministre,
Selon un sondage BVA réalisé entre le 6 et le 15 octobre 2015, 85 % des Alsaciens sont totalement opposés à la fusion des régions Alsace – Champagne-Ardenne – Lorraine. Vous ne pouvez pas davantage ignorer l'opposition massive des Alsaciens à un mariage forcé, indigne d'un pays comme la France qui se veut une démocratie et qui plus est le pays des Droits de l'Homme. D'ailleurs, seuls 41 % des Français se disent satisfaits du redécoupage territorial, le sondage incluant les habitants des régions dont le périmètre n'est pas modifié (Île de France, PACA, ou encore la Bretagne).
Si l'Alsace est victime d'un procédé arbitraire et antidémocratique mené sous la responsabilité du Gouvernement, elle peut être reformée légalement, sans que le Gouvernement ne puisse s'y opposer. Il s'agit d'un raisonnement par l'absurde, mais que rien n'empêche dans l'absolu :
Etape 1 : Au sein de la grande région ACAL, le département 68, limitrophe de la Bourgogne-Franche-Comté (BFC), demande son rattachement à BFC.
La région BFC et le restant de l'ACAL acceptent, le département 68 intègre la région BFC.
Etape 2 : Au sein de la grande région ACAL, le département 67, limitrophe de la région BFC par sa délimitation avec le département 68, demande son rattachement à la région BFC. La région BFC et le restant de l'ACAL acceptent, le département 67 intègre la région BFC.
Etape 3 : Chacun des départements de la région BFC hors les départements 67 et 68 demande à tour de rôle son rattachement à la région qui lui est immédiatement limitrophe. Ce qu'il reste de la région BFC, c'est-à-dire les départements 67 et 68, et chacune des régions limitrophes acceptent.
Chacun des départements de la région BFC hors les départements 67 et 68 intègre la région qui lui est immédiatement limitrophe. De facto, les départements 67 et 68 deviennent la région BFC.
Etape 4 : Les départements 67 et 68, qui forment la région BFC, décident de reprendre le nom de région Alsace.
Ce raisonnement par l'absurde démontre toutefois que les régions s'administrent librement pour ce qui est de leurs limites territoriales. Ce que le gouvernement a entrepris est tout aussi absurde, à la différence que la réforme territoriale, qui ne respecte ni la Constitution, ni la Charte européenne de l'autonomie locale, ni le Code général des collectivités territoriales, n'est pas acceptable dans une démocratie.
L'Histoire donnera tort au gouvernement. Il le paiera très prochainement dans les urnes.
Les Alsaciens Réunis vous prient de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de leurs sentiments attristés par les méthodes gouvernementales.
Les Alsaciens Réunis