Le gerrymandering ou découpage électoral partisan est un terme politique nord-américain pour désigner le découpage des circonscriptions électorales ayant pour objectif de donner l'avantage à un parti, un candidat, ou un groupe donné.
Elbridge Gerry, en tant que Gouverneur du Massachusetts avait créé en 1812 une circonscription en forme de salamandre autour de Boston, d'où le nom de gerrymandering. La France a pourtant été la première à utiliser le gerrymandering et ceci depuis les débuts de la république puisque en 1793, suite à un mouvement contre-révolutionnaire d’ampleur ayant eu lieu à Lyon, la Convention Nationale décide de scinder en deux le département de Rhône-et-Loire afin de réduire l’influence politique de Lyon. Les départements du Rhône avec préfecture à Lyon, et de la Loire avec préfecture à Saint-Étienne en furent le résultat.
Plus récemment les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise auraient été supprimés pour contrer l'influence communiste dans la grande banlieue de Paris. Sous Sarkozy, les circonscriptions des Français de l'étranger auraient été redécoupées pour favoriser la droite.
Comme la réforme territoriale de 2014, juste avant les élections régionales de 2015, n'était pas annoncée dans le programme de François Hollande comme candidat à l'élection présidentielle, on est en droit de se poser des questions.
Le sujet est revenu dans l'actualité après que Christian Eckert (PS), ancien secrétaire d’Etat au Budget sous le gouvernement de Manuel Valls, ait déclaré dans une interview faite par la La Gazette des Communes le 25 septembre dernier : "La fusion des régions a été présentée à tort sous l’angle des économies. En réalité, le redécoupage n’a pas spécialement été fait pour économiser de l’argent. Il a été décidé pour contrer la présence forte du Front national dans certaines régions, comme le Nord ou l’Occitanie."
Certains sondages donnaient le FN vainqueur dans plusieurs anciennes régions mais d'après un article de Ouest-France du 14/12/2015, le FN aurait seulement gagné la région Languedoc.
Intéressant, si le Grand-Ouest avait été réalisé, il serait passé à droite puisque seulement 3 des 9 départements qui l'auraient composé restaient à gauche (44,35,29) lors des départementales de 2015. Dans cette perspective, Jean-Yves Le Drian n'aurait pas eu trop de mal à convaincre François Hollande, car refuser le Grand-ouest c'était aussi garder la région Bretagne au PS.
Avec les anciennes régions, la droite se serait emparée de 12 régions sur 22, avec les nouvelles régions, en 2015, elle s'est emparée de 7 régions sur 13, donc pas grande différence. Le FN aurait perdu une seule région. Donc que conclure ? il n'y a pas eu forcement gerymandering, des motifs plus obscurs de faire fi des identités régionales d'une part et de faire de grandes régions capables de faire plus de poids face à l'Ile-de-France d'autre part, sont manifestement plus probables.
modifié le 06/10/19