Dans le Morbihan, Joseph Gambert, un jeune paysan de vingt ans se rebelle en mars 1793, lors de la levée de 300 000 hommes. A la tête dʼune cinquantaine de compagnons, il est tué le 18 août 1794 dans lʼun des premiers affrontements opposant les chouans aux troupes révolutionnaires. Son frère Guillaume, à peine plus âgé que lui, reprend le flambeau dans la lutte contre la Révolution et sera bientôt à la tête de plusieurs compagnies qui resteront jusquʼà nos jours le bataillon Gambert.
Pour éviter les représailles contre la population du canton, déjà en butte aux agressions répétées des troupes de passage, il sʼabstiendra dʼattaquer la petite garnison ou les gendarmes dʼElven. Mais ses hommes, embusqués dans la forêt de Molac ou surveillant du haut des tours de Largoët la circulation sur la route reliant Vannes à Rennes, se livrent à une guerre de partisans… On retrouve Guillaume Gambert et ses chouans dans les combats de Vannes, Locminé, Grandchamp… On le rencontre aussi aux côtés de Cadoudal lorsque celui-ci prépare au château de Callac deux attaques consécutives sur Elven et plus tard dans les difficiles combats des tours dʼElven et du Pont-du-Loch. Condamné à mort pour une attaque de diligence à laquelle il nʼa peut-être pas participé, Gambert reste insaisissable. Pourchassé par la police de Fouché, il sʼexile en Angleterre avec plusieurs officiers de la Chouannerie.
Revenu en France, Guillaume Gambert se distingue de nouveau pendant les Cent-Jours, notamment à la bataille de Muzillac où il renverse la situation en faveur des chouans. Nommé maire dʼElven en 1826, il meurt dix ans plus tard, entouré de toute lʼaffection de ses compatriotes.
Cet ouvrage réalisé le plus souvent avec des documents inédits se révèle particulièrement exhaustif et permet de mesurer lʼévolution politique dʼun terroir breton au cours du XIXe siècle. Il est complété par la généalogie de la famille Gambert qui a donné de nombreux officiers à lʼArmée française.
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