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Les résultats à l'élection présidentielle tombent sur la plupart des médias français ou régionaux. Les premières estimations donnent Nicolas Sarkozy grand vainqueur de ce premier tour avec 30,5 % des voix devançant Ségolène Royal de près de 5 points à 25,7 %. François Bayrou, candidat du centre et de l'union nationale arrive en troisième position à 18,5 %. Se démarquant largement du clivage traditionnel gauche-droite, il aurait pu créer la surprise. Le leader d'extrême-droite, Jean-Marie Le Pen chute par rapport à la dernière élection arrivant à peine au dessus de 11 %. C'est certainement la meilleure nouvelle de ces élections. Aucun autre candidat n'atteint plus de 5 %
Mais ces résultats en cachent d'autres. Ceux de la Bretagne (à 5 départements bien évidemment). Ils sont bien différents. Tandis que N. Sarkozy bénéficie d'une confortable avance au niveau national, il est talonné par sa rivale en Bretagne. En effet, S. Royal fait un score supérieur à la moyenne nationale à 27,2 % tandis que N. Sarkozy la devance de 0,7 points à 27,9 %.
La seconde surprise bretonne vient de F. Bayrou à plus de 3 points au dessus de son score national. Il atteint en effet 22,5 % de voix. Le centrisme est en effet fortement présent en Bretagne mais le discours offensif du Béarnais (le candidat était en effet Président du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques) en faveur des langues régionales n'y est certainement pas étranger. Le candidat du FN, comme à toutes les élections fait un score dérisoire dans un pays dont il ose parfois se revendiquer (7,5 %).
Maintenant, que nous enseignent ces résultats ? Entre le candidat de l'identité nationale (Sarkozy) et la candidate du tricolore (Royal), comment la diversité des cultures et des peuples présents en France peut être prise en compte ?
Rappelons-nous que seuls Dominique Voynet alliée à Régions & Peuples solidaires (Fédération des partis autonomistes dont l'Union démocratique bretonne et Frankiz Breizh sont membres) et François Bayrou (soutenu par le Parti Breton), et quelques rares petits candidats ont fait un écho positif pour la réunification de la Bretagne et le soutien aux langues régionales (ratification de la Charte des langues régionales et minoritaires incluse). Ils ont su porter les idées des locuteurs de langues minorisées en France...
Ce second tour verra l'élection de Ségolène Royal, arc-boutée sur un patriotisme d'un autre âge (certainement téléguidée par son compère Chevènement) et un Nicolas Sarkozy à la pêche aux voix de la droite dure ?
Difficile dans ces conditions pour les Bretons attachés à des valeurs comme la diversité et la promotion de la langue bretonne de prendre position ? La solution pour le deuxième tour serait-elle l'abstention, le vote nul ou blanc ? A moins que les tractations du second tour amènent les deux candidats à assouplir leur vision de la France et à opérer des alliances inattendues. Il est trop tôt pour y répondre.
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